Croissance dans l’austérité – Rigueur dans la croissance

Que ne lit-on pas à ce propos !

La mode médiatique était au serrage de ceinture, après l’élection présidentielle française et les législatives grecques elle devient celle de la méthode Coué appelant à la croissance.

Mais comme toujours on ne parle que de ce qu’il ne faut pas dire ni faire.  Quant aux solutions ça reste la bouteille à l’encre.

On sait que les gouvernements surendettés n’ont pratiquement plus de marge de manœuvre, que l’économie ne s’active que de manière éphémère par des programmes d’investissements publics, même s’il restait à ces états une possibilité de lever des fonds pour procéder à ces investissement, et que la croissance est impossible à obtenir par décret.

Comment cela va-t-il se terminer ?

  1. Ça ne se termine jamais !
  2. Les dettes ne s’épongeront que par une hyperinflation. Plus on attend pour la laisser démarrer plus longtemps on léchera la pilule amère avant d’avoir à l’avaler.
    Hélas avec les atermoiements orchestrés par les chefs d’état européens, cela risque de durer trop longtemps.
  3. Le revenus réels disponibles vont fortement diminuer (en Grèce on en est déjà à 20-30%, ce qui risque de n’être qu’un début).
    On va donc garder sa voiture dix ans plutôt que trois, la laisser au garage, manger moins de viande, moins renouveler sa garde-robe, faire des vacances à la maison, et s’abstenir de tomber malade.
  4. Les taux d’intérêt nominaux monteront, mais pas forcément plus que l’inflation si les banques centrales n’y réagissent pas de manière pavlovienne.
  5. Des fortunes se déferont (épargne, assurances vie et caisses de pension), d’autre se constitueront. Cela restera aussi juste ou injuste qu’avant, mais différemment.
  6. Si les revenus nominaux baissent aussi, alors il n’est pas impossible de pouvoir maintenir l’emploi à un bon niveau.
    Si l’on s’acharne à maintenir le pouvoir d’achat et à garantir des minima, alors le vrai minimum s’établira en dehors de l’emploi, à ce que la caisse de chômage pourra encore payer, ou à l’aide sociale si les caisses de l’état le permettront encore.
  7. L’opinion publique s’y résignera ; l’opinion publiée appellera à la révolte, voire à la révolution. Quelle aubaine !
    Mais le cas [hélas probable] échéant il en résultera un retour au point 1 ci-dessus, avec du sang à la clé.
  8. Et petit à petit des rapports de confiance se rétabliront, le crédit redémarrera, et la consommation avec, les revenus fiscaux aussi.
  9. On oubliera ; sauf les économistes qui auront encore une anecdote de plus à analyser, sans pour autant pouvoir n’en tirer aucun enseignement réellement utile pour la prochaine surprise.
  10. En attendant la prochaine vague il est fortement conseillé d’apprendre le chinois ou le hindi.

Ceci est ce que l’on appelle le « best case scenario ». Les alternatives ne passent que par des conflits où les victimes désignent et punissent les coupables sans que l’on sache qui est victime et qui est coupable. Si les altermondialistes apôtres de la décroissance n’osent jamais présenter un tel scénario, alors qu’ils prétendent l’appeler de leurs vœux, c’est parce qu’il ne leur laisserait plus aucun pouvoir, même pas celui de l’indignation.

Pour que cela se déroule pacifiquement il faut absolument que les gouvernants se contentent de maintenir la barque à flot, de veiller à ce que les conditions cadres soient optimales, de prendre des vacances, et de cesser de s’agiter dans un volontarisme électoraliste et destructeur. De ce point de vue nous n’avons que peu à nous plaindre de notre Conseil fédéral. C’est d’ailleurs pourquoi il ne faut surtout pas le faire élire au suffrage direct.

Ici encore un certain laisser-faire est certainement plus moral que l’activisme.

 

 


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