Mon billet « Non, je ne suis pas climato-septique » avait rencontré les faveurs des rédacteurs du Temps qui l’ont ainsi publié le 20 octobre dernier (http://www.letemps.ch/opinions/2015/10/19/non-ne-suis-climato-sceptique-climato-heretique). J’en fus agréablement étonné.

Une réplique fut publiée le lendemain par un certain J.-C. Keller, Physicien. La voici:

Les arguments de ce  monsieur étant à côté de la plaque je décidai d’écrire une duplique qui contenait 2788 signes, espaces compris. La rédaction se déclara d’accord de publier cela, mais seulement si elle ne faisait que 1800 signes. Je m’exécutai, ce qui n’est pas un exercice rapide ni facile, et envoyai la version suivante, comportant 1798 signes, contrat tenu:

M. Keller n’a pas vraiment lu l’article qu’il commente sinon il se serait abstenu de me reprocher d’ignorer des phénomènes que je reconnaissais comme établis. Il ne fait ainsi pas de différence entre scepticisme et hérésie.

Reste son reproche : comment mettre en doute ce qui est proclamé par tant de scientifiques sérieux ? Argument d’autorité à laquelle mon insignifiance devrait se soumettre.

Les faits montrent pourtant que l’activité humaine n’influence que peu le climat. Les glaciers se sont mis à fondre, le niveau des mers et les températures à monter dès avant le début de l’ère industrielle. La sensibilité du climat au CO₂ n’est pas établie par les observations mais seulement évaluée par des modèles qui se sont invalidés par eux-mêmes car incapables de reproduire l’absence de réchauffement constatée depuis maintenant dix-huit ans. Des calculs de bilan énergétique montrent que le gaz carbonique contribue au plus pour 25 à 30 % au réchauffement ; pourquoi donc faudrait-il que cela fasse soudainement virer à la catastrophe un système stable en soi ? Ce ne sont pas des milliers de scientifiques qui ont fait ces démarches mais un petit nombre de modélistes dont le travail tient plus de l’oracle que de la science. Ils ignorent les phénomènes naturels car ceux-ci ne sont pas maîtrisables par leurs modèles. Et comme le mandat du GIEC est d’instruire à charge contre les actions humaines ils ont une bonne raison de ne pas en tenir compte.

Mon hérésie consiste à ne pas accepter cette mainmise à caractère totalitaire dont M. Keller est un compagnon de route. Souhaitons donc qu’à la COP21 de Paris aucun engagement ne soit pris qui concentrerait des efforts coûteux mais futiles sur le climat et paralyserait des développements si importants et urgents pour le bien de l’humanité.

Ce lundi 26 octobre Le Temps publie cette réplique (page 9) sous le titre accrocheur « Climat et totalitarisme » et… en coupe le dernier paragraphe. Est-ce de la censure, l’exercice du ciseau de dernier moment du secrétaire de rédaction, ou un manque de professionnalisme ? Je ne sais pas.

Ce qui est sûr est que le lecteur ne comprend pas la raison du titre, que le contrat remplis de ma part n’est pas respecté, et que la chute de mon article est castrée et ne tombe néanmoins pas.

P.S. le rédacteur responsable m’a par la suite indiqué qu’ils avaient dû couper quelques lignes au dernier moment car une rectificatif devait se mettre dans la même colonne, et que de toute manière Le Temps m’avais déjà « donné pas mal de place jusqu’ici ».

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