L’imposture écologiste débusquée une fois de plus

Jean de Kervasdoué est un excellent connaisseur des controverses entourant l’environnement et la santé, comme son impressionnante bibliographie et ses diverses chroniques dans Le Point l’attestent. Il vient de redoubler ses critiques à l’égard de l’écologie politique telle qu’elle se décline en France et en Europe dans un ouvrage qui vient de paraître[1]. Ceux qui partagent ses points de vue apprécieront cet état des lieux et s’en désespéreront, les autres feraient bien d’en tirer une leçon utile.

C’est une histoire de l’écophobie (οικοφοβία) qui nous est racontée, cette haine de son chez soi, du lieu que l’on habite et où l’on déroule ses activités. Tous coupables ! nous avons en effet un impact délétère sur la nature qui nous entoure, ou plutôt le jardin que nous avons aménagé au cours des millénaires. Le problème est qu’à force d’en méconnaître les enjeux, souvent avec la fierté crasse de ne rien en vouloir savoir, notre société moderne s’est mise à gober mythes après mythes, au point de les adopter comme vérités immuables : les pollutions sont généralisées, les aliments toxiques, les écosystèmes dévastés et nous chauffons une atmosphère en passe de devenir irrespirable. Kervasdoué les passe en revue dans une langue simple et compréhensible, sans trop de chiffres ni diagrammes. Il en démonte les arguments, ou souligne le manque d’arguments, alors qu’ils sont assénés de manière péremptoire, assurant que notre monde court à sa perte si des mesures radicales ne sont pas prises. Cui bono ?

Dans les chapitres consacrés au climat et à la transition visant à décarboner notre approvisionnement en énergie, il ne s’essaie même pas à analyser la qualité du diagnostic. Il s’en prend aux inconséquences des politiques mises en place, allant de la promotion de technologies inefficaces à l’abandon controversé du nucléaire, toutes ayant pour conséquence des renchérissements (du kWh) et des interdictions absurdes car irréalisables (plus de voitures thermiques en 2035), sans même que l’on se soucie de leur impact sur le climat et sur la société. Dans un chapitre impitoyable, il explique comment une fameuse « convention citoyenne(sic) sur le climat » a été noyautée dès le départ pour tirer 150 conclusions les plus surannées, cocasses et imbéciles les unes que les autres. On en est à devoir féliciter le gouvernement d’alors de n’en avoir pas tenu compte, mais c’est une autre histoire.

Il en va de même avec une agriculture européenne dont les objectifs devraient être une série de renoncements : à la productivité (moins d’intrants), à la quantité (moins de surface), et même à la qualité avec des denrées soi-disant « bio » qui ne sont qu’esbrouffe. Heureusement que, comme il l’explique, le changement climatique a un effet bénéfique sur la qualité du vin, il reste au moins de quoi se consoler…

Le plus grave de l’affaire n’est pas la fausseté des diagnostics ni les mesures inefficaces voire contreproductives. Ce sont là des errements humains qui n’ont jamais manqué et qui finissent par se corriger. C’est un des nœuds du problème que souligne Kervasdoué qui est l’attitude des pouvoirs publics, des représentants et des médias qui en vivent. Si l’histoire nous raconte des moments d’aberration, folle ou criminelle, le présent nous démontre une volonté de ne pas savoir, de s’exclamer « c’est scientifique » alors que ça ne l’est pas du tout (scénario du climat futur), de magnifier l’anecdotique pour jouer avec les émotions (détection d’une molécule sans risque), de ne pas contempler les dimensions pour vendre de l’insignifiant (hydrogène). Il nous rappelle Diafoirus dont les héritiers à Paris ou Bruxelles ont encore le culot de se parer de vert alors que le marron leur irait mieux. Cet obscurantisme délibéré est inexcusable qui rejette les enseignements de la science ou qui s’y réfère de manière sélective et malhonnête, qui ignore la vraie expertise devant peser les pours et les contres, et dont le bon sens est absent. Ce livre est nécessaire, un de plus qui pointe la nocivité de l’écologisme ; mais, hélas, il en faudra bien d’autres – et quelques coups de fouet bien appliqués – pour que le milieu politico-médiatique passe en mode « correction ».

Article publié dans contrepoints.org


[1]     Jean de Kervasdoué, « La grande mystification. Écologie : une imposture qui ne dit pas son nom », Albin Michel, 2024.


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3 thoughts on “L’imposture écologiste débusquée une fois de plus”

  1. Je ne sais pas, si vers la fin de votre dernier paragraphe, vous faites une allusion volontaire ou non au magnifique livre de Philippe Simonnot (2022) Le Brun et le Vert, Ed. du Cerf, Paris. C’est une enquête que je recommande grandement. Dernier paragraphe du livre de P. Simonnot : « […] la trace de cet héritage [écolo-nazi] dans l’écologie contemporaine est perdue et donc ignorée. Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur la mise en cause aujourd’hui même de la place « dominante » de l’homme dans la la nature telle qu’elle a été comprise par des générations de juifs et chrétiens (Genèse 1, 26-30) et reprise par le capitalisme, trois terme, on l’a vu, honnis par le nazisme. Il y aurait aussi à réfléchir sur des traces clandestines du national-socialisme dans l’animalisme, l’antispécisme, le culte de « Gaia », le nouveau paganisme, l’antilibéralisme en vogue aujourd’hui dans beaucoup de cercles écologistes. Ce sera l’objet l’objet d’une prochaine enquête… ». Malheureusement P. Simonnot est décédé quelques mois après l’écriture de ces lignes. Peut-être une personne reprendra-t-elle cette enquête…

    Merci en tout cas pour votre très beau résumé.

    1. Non, je n’ai pas lu ce livre. C’est donc involontaire.
      Mais les associations écologisme – naturisme – nazisme se rencontrent souvent.

    2. À mon sens l’écologisme ou le climatisme ne sont pas les héritiers du nazisme mais du communisme .

      Le premier repose certes sur un bouc émissaire (le juif) et on pourrait voir une ressemblance avec le processus actuel du GIEC (bouc émissaire = l’occident et le co2) mais au fond c’est l’homme qui est coupable et qu’il faut réformer. Et c’est au nom du bien commun qu’il faut prendre des décisions difficiles, et ça c’est le processus de la dictature communiste !

      Le nazisme lui s’est réincarné dans le courant woke, pour qui il existe bel et et bien un bouc émissaire , cette fois ci c’est le mâle blanc. Tout simplement… donc les processus de ces deux idéologies du XXeme ont été préservés : bouc émissaire (nazisme) et choix collectifs dictatoriaux (climatisme).

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