L’écologisme politique n’a pas de sens

Les partis écologistes, qui ont leur moment de gloire après chaque événement spectaculairement polluant, sont en perte de vitesse, malgré l’air du temps qui veux que tout aille mal et que l’Homme soit son propre ennemi sur une Terre qu’il mène de catastrophe en catastrophe. Cela se manifeste sous forme de mélodrame en France et de déroute électorale en Suisse.

À quoi cela est-il dû ?

Une fois les émotions passées et après que les litanies protestataires des partis écolos sont devenues des rengaines on s’aperçoit qu’il n’y a pas de projet vraiment politique lié à l’écologisme. Les rappels à une morale de respect absolu de la nature, les appels à une forme de consommation qui serait respectueuse de l’environnement, c’est-à-dire qui ne consommerait rien, les prophéties dramatiques assénées et répétées : tout cela devient lassant et ne suffit plus pour attirer un électorat ni pour formuler une politique qui l’intéresserait. Avec une idée fixe mais sans idées générales ces partis ont dû s’orienter vers la gauche pour compléter leur offre et se sont brûlés les ailes à vouloir jouer ce jeu politique tout en prétendant lui être supérieur. Ou alors, tels en Suisse les verts libéraux, ils ont cru que des priorités environnementales seraient la source d’un renouveau économique, bien dompté cette fois dans un corset de normes castratrices et d’incitations corruptrices.

De leur côté les partis gouvernementaux traditionnels ont appris à se saisir des opportunités qui peuvent préoccuper leur électorat. Mais attention, il ne faut pas trop dire en Lorraine que l’industrie de l’acier est polluante ou que le tourisme suisse participe de l’exploitation des forêts amazoniennes en disparition, ça ferait chenit. Ils profitent donc des lanceurs d’alerte pour en reprendre ce qu’ils jugent approprié ou médiatiquement inévitable. C’est ainsi qu’on sortira du nucléaire en Suisse mais pas en France, ou que l’on ne peut plus éviter la déferlante anti-climatique qui devrait nous emmernuyer pour encore bien des années. Quant à la biodiversité, elle attendra faute d’être un problème concret à part l’ours polaire sur une banquise fondante ou le loup de Tasmanie perdu ; mais ça ne mange pas de pain, bio et sans OGM, que de s’en dire préoccupé.

C’est par des écologismes monomaniaques qui s’additionnent que les écolos politique prétendent avoir un rôle à jouer. Même s’ils réussissent parfois à imposer un de leurs thèmes cela n’en fait pas de programme cohérent. Obnubilé par des causes qu’ils jugent justes et prioritaires ils oublient que politique et écologie sont deux concepts d’une appréhension du monde tel qu’il est et non de conformation à un idéal auquel il faudrait se soumettre.

Comme tout idéologue invétéré les écologistes n’ont pas compris que les sociétés évoluent pas à pas, en commettant des erreurs et en les corrigeant. Ils n’ont pas compris que seule l’expérience permet de progresser et préfèrent que plus aucune aventure ne soit entreprise, déviation mortifère du principe de précaution. Ils abhorrent la notion de risque car elle implique que l’on accepte l’imperfection, ce qui défigure la parfaite nature. Engoncés dans des vœux d’absolus ils dénoncent comme scandaleuse toute pollution, comme si rien n’est acceptable quelle que soit la dose. En tout cela ils oublient que c’est grâce à une spectaculaire prospérité économique que les conditions environnementales de notre pays ne cessent de s’améliorer. Nier cela est le fait d’une hypocondrie écologiste, très en vogue chez ces gens-là. L’ennui est que, aidé en cela par les médias qui en vivent, ça déteint dans les couches les plus crédules de la population, y compris leurs élites.

Pour ceux qui sont préoccupés par l’impact que l’activité humaine impose à l’environnement, pour ceux qui craignent que le développement de nos sociétés se fasse dans le chaos et intensifie les misères dans le monde, l’écologie se conçoit comme une gestion intégrale de nos besoins et de nos ressources, opérant un arbitrage entre satisfaction des nécessités immédiates, préservation de la nature, et durabilité de la vie sur cette terre. Or jamais cette vie n’a été aussi sure, saine, longue, propre et prospère. La seule priorité à mes yeux est que cela puisse profiter le plus vite possible à une partie toujours plus grande de la population, ce qui requière croissance et développement. Vouloir leur interdire cela tient de la folie arrogante du nanti (hubris).

Accepter de faire les nécessaires arbitrages semble être une trahison pour les militants écologistes et ce jusqu’auboutisme n’aura jamais les faveurs d’un électorat rempli de bon sens, … du moins jusqu’à la prochaine catastrophe, même anecdotique, sur laquelle on surfera pour un certain temps.


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