Enfumage professionnel

Le journal Le Temps s’efforce de publier des informations contradictoires sur les phénomènes climatiques.

Ce vendredi 13 novembre pas de bol: c’est un enfumage de première qui est présenté par le Professeur Berend Smit de l’EPFL.

On y lit des évidences présentées comme une histoire héroïque d’un petit nombre de lanceurs d’alerte qui se seraient opposés à la majorité pour constater… que le climat se réchauffait, alors même que des institutions de grande envergure se sont posées la question de l’évolution des climats depuis que la science moderne existe, et la puissante NASA en particulier dès la mise en orbite de satellites d’observation de la terre.

Voici son article:

Smit-Le-Temps-20151113

Ce professeur sort de sa sphère de compétence lorsqu’il prétend que 98% des experts sont d’avis que la terre est menacée par les actions humaines sur le climat. Il ne fait que bêtement répéter un mensonge qui, justement à force de répétition, a pris valeur de vérité.

Oui l’immense majorité des scientifiques, climatologues compris, est d’avis que le climat s’est réchauffé au cours des deux derniers siècles. Oui, les scientifiques s’accordent à respecter les lois de Planck et Stefan-Boltzman, et connaissent la capacité d’absorption du rayonnement électromagnétique par de la vapeur d’eau, du gaz carbonique (CO2), du méthane, du protoxyde d’azote et d’autres gaz mineurs dilués dans l’air, ce qui entraîne une élévation de température.
Personne ayant observé la langue des glaciers et appris sa physique de base ne remet ça en question, et il n’y a jamais eu d’héroïsme à l’affirmer.

Là ou personne n’est d’accord, sauf le sérail des grands mamamouchis lisant dans la boule de cristal, c’est sur la magnitude de la contribution de ces gaz au réchauffement, et là d’énormes erreurs sont commises que j’ai soulignées sur mon site climate.mr-int.ch, ce que personne ne m’a, jusqu’ici, contesté.

Là ou personne ne peut être d’accord c’est, comme le fait le GIEC (organisation étatique de ces grands mamamouchis), d’utiliser des modélisations, déjà invalides pour reproduire la situation actuelle, afin de faire des projections dans le futur sur la base de scénarios catastrophe.

Sur ces deux points les 98% dont il fait mention dans son article n’existent pas, ou alors ce sont les 98% de ceux qui forment le groupe de ceux qui veulent croire cela, le GIEC et ses épigones. Il faut bien s’attendre à ce que plus de 98% des adhérents à quelconque religion croient. Ma position hérétique concerne ce type de croyance, prétendue raisonnable mais en fait aveugle.

« Avec quatre paramètres je fais un éléphant, avec cinq je lui fait bouger la trompe » (aurait dit le Physicien J. von Neumann selon E. Fermi). Voilà ce que de grands physiciens, et de loin pas les seuls, pensent avec raison de l’utilisation abusive des modèles.

Une anecdote: conférence publique à Bâle sur la fonte des glaces et la montée des mers. Une jeune dame de l’EPFZ, introduite comme étant climatologue, y parle.
À une question critique sur l’inférence que ces phénomènes soient presque entièrement dus à l’action humaine elle répond que jamais le gaz carbonique n’a été aussi concentré dans l’atmosphère (vrai), que ceci est dû aux émissions humaines (vrai) , et que la montée de la température est donc due à cette augmentation de concentration (logiquement faux, mais probablement vrai en très petite partie). Pourrait-on aussi dire : les feuilles tombent en automne (vrai), on se met à chauffer les maison à cette époque (vrai) donc les feuilles tombent à cause du chauffage des maison ?
Il s’avère que cette dame est ingénieur agronome et qu’elle parcourt le monde pour enseigner à des agriculteurs de pays défavorisés comment améliorer leurs cultures dans un environnement stressé par des conditions climatiques difficiles. De toute évidence elle fait partie de ces 98%, et de toute évidence elle n’a rien d’une climatologue.

Le professeur Berend Smit est sur une voie similaire : il nous fait croire à une magnifique historiette qui n’a rien d’épistémologique et évite de faire mention de l’usage de modèles très spéculatifs et invalide pour nous faire peur. C’est de l’enfumage.

Et au titre de ce billet j’ai ajouté l’adjectif professionnel. Car ce professeur de génie chimique, discipline combien respectable et formatrice des esprits les plus aptes à comprendre le monde, y a des intérêts professionnels qui ne sont pas révélés dans l’article en question. Son article a une bonne vielle odeur de corporatisme.
Si, d’aventure et par pur bonheur, la causa climatica perdait de son importance alors, il perdrait une justification pour plusieurs de ses projets de recherche et le financement qui y correspond fondrait comme glace au soleil.

 


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