Diversité et inclusion obligatoires ? NON !

L’évolution d’une société est un processus heuristique, d’apprentissage par essais et erreurs, et non un processus idéologique imposé par contrainte dogmatique ou par révélation mystique. L’ironie est que ce soit dans les sociétés dont la culture est des plus ouvertes que les injonctions à plus d’ouverture à la diversité sont les plus comminatoires. Ces donneurs de leçon n’ont aucun sens de l’ironie de leur situation qui les fait réclamer ce dont ils disposent déjà. Cela s’appelle pleurnicherie à haut niveau. Il n’est ni offensant, ni arrogant, ni dominateur de s’en amuser, et moins drôle de s’en énerver.

Je suis né dans un pays où « diversité » n’a besoin d’aucune déclinaison, ni culturelle, ni sociale, ni politique car tout cela y est vécu comme le bourgeois gentilhomme fait de la prose, sans s’en douter ni s’en inquiéter. Il y a des régions sur Terre où le monolithe est préféré au bouquet fleuri. Ce n’est pas le cas en Suisse où il y a foule de minorités dont aucune ne peut se prétendre victime d’oppression, bien au contraire. En Europe ou en Amérique il y a bien des esprits chagrins qui souhaitent une plus grande pureté idéologique, par exemple, l’avènement d’un socialisme plus accompli que ce qu’il n’est déjà, par exemple en France, ou, à l’opposé, l’élimination d’une soi-disant pollution apportée par certaines populations immigrées.

Alors j’entends, sans être sûr de bien comprendre, qu’il faut non seulement accueillir les différences mais les promouvoir, mais pas n’importe lesquelles et surtout si elles sont des plus minoritaires. Un esprit sélectif décréterait alors quelles bonnes minorités sont à inclure et quelles mauvaises majorités sont à exclure, ou l’inverse ; cela s’appelle eugénisme et c’est injustifiable. L’élément le plus fondateur de toute diversité est l’individu dans son intégrité. Cet individu a le choix de s’associer à d’autres dans quelque but que ce soit. Donc en soi, sa génétique, son origine ethnique, son héritage culturel ou son orientation sexuelle ne le fait pas appartenir à une quelconque union sacrée. Par exemple, sous l’acronyme LGBTQ+, un agglomérat de lettres ferait croire à l’existence d’une communauté qui mériterait non seulement le respect mais qu’un culte lui soit voué dès la petite enfance afin que nos chérubin·es soient déniaisés au plus vite et puissent assouvir les désirs et phantasmes de ses militants.

Soyons clair : les principes fondamentaux des Droits de l’Homme à propos des libertés individuelles et de la propriété ne souffrent pas d’exception. D’ailleurs, nulle part dans le Monde, aucune alternative valable n’a jamais été proposée, ça se saurait. Ces droits ne sont pas invalidés par le fait qu’ils ne sont ni adoptés ni respectés en de nombreux endroits et occasions. Ils renforcent aussi le principe que toute différence ne crée pas de qualité spéciale qui serait plus humaine qu’une autre.

Mais que faire de ces intersectionnalités, ces microcosmes sociaux qui revendiquent le devant d’une scène qui leur aurait été interdite ?

Ces gens ont les même droits et devoirs que moi-même, ni plus ni moins ; et comme pour moi, aucun reliquat passé ou présent ne leur est dû ni les rend débiteurs de quiconque. En tant qu’êtres humains ils méritent mon respect, c’est-à-dire la reconnaissance de leur personne et de leur vie ainsi que, si nécessaire, ma protection.

La liberté d’association leur est aussi garantie, ils peuvent donc former des groupes qui peuvent représenter certains de leurs intérêts au sein de notre société déjà bien diverse. Mais trop souvent leurs revendications sont exclusives, concernant par exemple un statut spécial à accorder à une minorité (affirmative action) alors que les pluralités devraient baster puisque coupable de leur histoire de domination ou de colonisation. Des groupuscules sociétaux rejettent alors la société dans laquelle ils vivent et qui pourtant les protège. Cette contradiction mise à part, il y a aussi là une bonne dose de pseudo-courage revendicateur ; casser du bourgeois aux USA ou en France ne présente aucun danger alors qu’une femme dévoilant ses cheveux en Iran risque la mort. Certains de ces mouvements ont apporté des progrès, pensons aux droits des femmes, d’autres non. En fait, rien ne permet de prétendre que l’altérité soit bonne en soi, ni funeste non plus. Rappelons par ailleurs que la représentation d’intérêts est un acte social et politique légitime ; mais, devenu exclusif, il faut aussi en souligner le narcissisme qui, immanquablement, s’oppose aux autres du même acabit.

‘Mais alors’, me dira-t-on, ‘si vous ne soutenez pas activement ces communautés, vous êtes homophobe, raciste, négationniste donc contre la modernité et le progrès !’ Rien de tout ça, bien au contraire : que chacun vive selon ses choix, cultive son jardin, balaye devant sa porte et se réjouisse de lier des amitiés au-delà de sa tribu. Ma bienveillance consiste à rester indifférent à ces différences, qu’elles soient revendiquées ou cachées. La qualité de la personne est ce qui compte, non une quelconque particularité associative que la bien-pensance ou l’air du temps déclare louable ou vile. Peut-être cette personne sera même reconnaissante que, justement, je ne la réduise pas à l’un de ses stigmates.

Et puis, comme le disait le père d’un ami : « je n’ai rien contre, tant que cela ne devient pas obligatoire ! » Et c’est là que le bât commence à blesser. C’est plus que stupide d’instaurer des départements en charge de bien vérifier l’application des injonctions DEI (diversité–égalité–inclusion) dans les administrations publiques, les universités ou les entreprises, c’est indigne ! Cela ressemble beaucoup à une application d’une charia qui ne dit pas son nom où une idéologie prime sur la réalité et sur l’État de droit. C’est d’autant plus préoccupant, criminel même, lorsque cela concerne les mineurs, en particulier les mensonges des théories du genre ou des récits apocalyptiques, mais pas seulement. C’est abominable, car c’est faux et trop facile, d’en faire la cible de propagande, de les embrigader, et d’utiliser le système scolaire à cet endroit. Aucune cause ne peut le justifier. Tout prosélytisme n’est tolérable qu’auprès de personnes adultes et seulement s’il s’exerce sans contrainte ni mensonge. Le faire auprès de mineurs s’appelle abus de faiblesse et doit être sévèrement réprimé. Les enfants et les adolescents sont tabous, instruits par l’école et éduqués par leurs parents et leur entourage, c’est d’esprit critique dont ils ont besoin, pas de mots d’ordre ni de propositions irrésistibles.
Tout éducateur a un devoir de réserve.

Il faut bien sûr savoir tolérer ce qui est différent ou désagréable ; une bonne cohabitation l’exige. Mais la tolérance n’est pas une vertu en soi, elle doit fixer ses limites. Le défi pour une société ouverte est de ne pas…  se refermer. C’est pourquoi elle doit rester absolument intolérante à toute tentative de domination, que ce soit à propos d’idéologies, de pseudo valeurs ethniques qui ne sont que des racismes cachés, d’orientations sexuelles ou de croyances d’ordre religieux.
Savoir dire non sera le garant du savoir vivre.


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2 thoughts on “Diversité et inclusion obligatoires ? NON !”

  1. Ein gutes Plaidoyer, das vermutlich noch vor 15 Jahren aufgrund des vorherrschenden Common Sense nicht nötig gewesen wäre. Dieser Essay ist aber umso wichtiger, für alle, die die Bundesverfassung der CH-Eidgenossenschaft schon länger nicht mehr gelesen haben, oder die durch polarisierte Medienpropaganda oder sonstige Ablenkungen ( z.B. Taylor Swifts nächstes Date – mit wem?) den Blick für unsere gesellschaftliche Basis verloren haben – oder nie hatten.
    Darin ist alles vorhanden:

    * CH-BV-Präambel : « … im Willen in gegenseitiger Rücksichtnahme und Achtung ihre Vielfalt in der Einheit zu leben …, dass die Stärke des Volkes sich misst am Wohl der Schwachen. »
    * Art. 2: … inneren Zusammenhalt und schützt kulturelle Vielfalt …
    *Art. 6: Individuelle gesellschaftliche Verantwortung
    * Art. 7: Menschenwürde
    * Art. 8: Rechtsgleichheit
    * Art. 9: Schutz vor Willkür
    * Art. 10: Recht auf Leben & Freiheit
    * Art. 13: Schutz der Privatsphäre
    *Art. 15: Glaubens- & Gewissensfreiheit

    Ergo: Wir brauchen keine Not- & Sonderregelungen. Alles ist da.

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