La muselière climatique, seule réponse valable ?

Les caciques s’énervent. Ils me rappellent une couverture du Courrier International, il y a bien longtemps et maintenant introuvable, où un malicieux graphiste avait représenté le globe terrestre sous forme d’une tête adornée d’une petite moustache rectangulaire et d’une mèche plate et oblique pour souligner un certain caractère des mouvement écologistes militants.

Il faut revenir sur les répliques à l’article que Le Temps avait bien voulu publier le 20 octobre à propos de ma position sur le climat. Rappel rapide de celle-ci :

La science établit des faits que je ne conteste pas, les lois de la physique ne sont pas à réfuter ; donc en cela je ne suis pas climato-sceptique.
Là où ça ne va pas c’est dans les travaux de modélisation qui, eux, ne sont pas d’ordre scientifique [1]. En matière de climat ces modèles se sont avérés incapables de reproduire la « pause » de la température que les satellites observent depuis maintenant dix-huit ans. Malgré cela on utilise ces modèles pour faire des prédictions, et avec des paramètres bien choisis on y programme une catastrophe à venir. Usez de votre simple bon sens : même si prédire l’avenir est une tâche impossible, utiliseriez-vous un outil qui ne fonctionne pas aujourd’hui pour simuler des scénarios pour le futur ? C’est ce que fait le GIEC.

Et en sachant cela faut-il obéir aux grands prêtres qui font ces oracles et ordonnent que l’on se mobilise contre nous-mêmes ? Le Pape s’y est fait prendre, pas moi.

Ces scientifiques-là sortent du domaine de leurs compétences puisqu’ils parlent de choses invérifiables. Et si c’est invérifiable ce n’est pas scientifique. Ils le savent et veulent l’ignorer. Ce n’est pas idiot du point de vue d’une stratégie politique mais c’est suprêmement malhonnête.

Il n’est donc pas nécessaire d’invoquer une éventuelle incompétence scientifique de ma part, ce qui est de l’ordre de la diffamation, dans un domaine ascientifique par nature, ce que font pourtant les imbéciles de service. C’est là un caractère fascisant des auteurs des réponses que j’ai reçues : comme ils ont raison et que j’ai tort, et comme les fondements même de leur croyance (et de leur porte-monnaie) est mise en cause, ils vont jusqu’à blâmer les médias d’offrir leur audience au minable que je suis, il leur faut me caractériser comme climato-sceptique malgré le fait que je ne le sois pas, et il faut bien souligner mon insignifiance face à l’institution sacrée qu’est le GIEC [2]. Ne faisant pas partie de cette Curie je ne dois pas avoir droit à la parole. Ce Beniston de professeur, dont on ne sait pas si c’est lui qui écrit ses lettres de lecteur, est d’une arrogance suprême. Surtout il n’entre pas dans le fond du sujet, un grand prêtre ne s’abaisse jamais à ça. Il est simplement un de ces clercs qui trahissent leur corporation. Il vient de le montrer dans une récente émission de la radio romande, Médialogues de Thierry Fischer, diffusée le samedi matin. Y intervient aussi un Dessibourg, journaliste scientifique au même Temps, qui doit bien se désoler de ne pas avoir été consulté avant que mon article soit publié,  y aurait-il mis un veto ? Il est pourtant le seul qui entre un petit peu en matière, voulant expliquer que la science (dans un article dans Science) aurait découvert les raisons de la récente stagnation des températures [3]. En cela il est tout aussi cherry-picker que les climato-sceptiques (que je ne suis pas) qu’il accuse de ce travers. Quant à l’animateur de l’émission il a bien passé les plats sans mettre ses interlocuteurs sous pression. Un complaisant compagnon de route de plus. Il m’avait pourtant téléphoné la veille mais n’avait été sensible à aucun de mes dires sauf qu’il aurait bien voulu savoir à qui ou à quoi j’étais inféodé, sans vouloir comprendre que personne ni rien était la bonne réponse. Il aurait donc pu éviter de m’appeler car cela ne lui a servi à rien. Devrais-je lui envoyer une note d’honoraire pour la demi-heure qu’il m’a fait perdre ?

Une note encore plus ironique et révélatrice de l’évolution des éléments de langage de cette tribu : parlant, vers la fin de cette émission, de la conférence de Paris sur le climat (COP21 dans trois semaines) ils rétropédalent par anticipation d’un résultat qui ne sera pas à la hauteur de leurs espérances, ou plutôt de leurs ordres comminatoires. Avant Copenhague il y a cinq ans les mêmes exigeaient des mesures globales et immédiates. Maintenant ils se désolent par avance que ces catéchumènes de leaders politiques n’aient pas bien appris la bonne doctrine. Il y a pourtant de quoi se réjouir, et leur commisération envers ceux qui n’ont pas encore compris la révélation climatique me fait hurler de rire, et ce de moins en moins gentiment.

En matière de liberté d’expression je ne suis adepte d’aucune muselière. Cela ne m’oblige pas pour autant de respecter des opinions biaisées au point de devenir malhonnêtes comme, une fois de plus, on a pu l’entendre dans l’émission citée et le lire dans les réactions reptiliennes à mon article. Au moins celui-ci aura eu le mérite de mettre en évidence la mentalité qui a cours dans ces milieux.

Si le GIEC disparaissait et si son institution maîtresse, la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, était révoquée, le monde s’en porterait beaucoup mieux. Et ça fera beaucoup d’intellectuels au chômage qu’il faudra recycler de manière durable, si tant est que ce soit possible.

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[1] Dans plein d’autres domaines scientifiques des modèles sont utiles pour anticiper la conception d’un objet, avion, turbine, procédé chimique, etc., ou pour représenter l’évolution de phénomènes répétitifs, épidémies par exemple. Ces modèles-là sont vérifiable, parce que les phénomènes incriminés sont nombreux ou peuvent être testés en laboratoire ou sur banc d’essai. Pour le climat cette approche est impossible car nous ne disposons que d’une expérience qui est encore en cours pour j’espère longtemps et dure depuis plus de quatre milliard d’année dans un seul laboratoire, notre planète. La démographie est un autre de ces cas, même si ses variables semblent moins nombreuses et moins complexes.

[2] Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui, il faut le répéter sans cesse, n’est pas une société scientifique, mais un assemblage politique se donnant l’autorité de dire la science.
L’existence de ce groupe intergouvernemental est une totale nouveauté épistémologique, seuls jusqu’ici les religions et les totalitarismes se sont attribués de tels pouvoirs, avec les merveilleux résultats que l’on connaît.
Il veut faire croire que de ses travaux résultent des « enveloppes de probabilité » (sic) à l’intérieur desquelles les climats vont évoluer. Ça c’est de la vraie esbroufe, de probabilité il n’y a que l’incertitude de qui vote quoi dans les séances de synthèse, car au sujet de prédictions du futur il ne peut y avoir aucun corps de données statistiques vérifiables.

[3] Il explique lapidairement : les multiples bouées disséminées dans les océans depuis quelques années montreraient que les mesures de température n’ont pas été faites de manière suffisamment exacte.
Pourtant les observations par satellites, en service depuis quatre décennies et qui confirment ce plateau, ne peuvent pas être mises en cause comme des stations terrestres ou maritimes. On en reparlera dans quelques siècles…
Encore un enfumage d’explication disqualifiant son émetteur.


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