Du racisme

 

Dictionnaire de l’Académie française:

RACISME n. m. XXe siècle. Dérivé de race.
Ensemble de doctrines selon lesquelles les variétés de l’espèce humaine appelées races, principalement distinguées les unes des autres par leur apparence physique, seraient dotées de facultés intellectuelles et morales inégales, directement liées à leur patrimoine génétique.  Par ext. Préjugé hostile, méprisant à l’égard des personnes appartenant à d’autres races, à d’autres ethnies.

 

Il n’est pas convenable d’être raciste. Non pas parce que c’est une infraction réprimée par la loi, mais parce cela repose sur de fausses prémisses.

Oui, il y a des variétés génétiques entre des peuples qui ont été séparés durant des siècles et millénaires, mais il y en a aussi entre individus à l’intérieur de communautés ethniques plus homogènes. Pourquoi une différence (couleur de la peau) serait-elle débilitante et une autre sans importance (couleur des yeux) ? Ou alors on pourrait exercer un racisme différent tel qu’il s’applique par les plaisanteries sur les blondes, stéréotypées comme éventuellement belles mais définitivement bêtes.

Non, ces variétés génétiques ne permettent pas d’expliquer des différences – qui seraient stables et répétitives chez une race donnée – d’aptitudes intellectuelles ou morales. En bonne logique il suffit d’un seul cas pour invalider le propos, dans un sens positif (individu d’une autre race ayant de hautes aptitudes) ou négatif (individu de la race qui se croit dominante étant un parfait imbécile).

Alors que des actes et des propos racistes blessent injustement les personnes ciblées, ceux-ci permettent de caractériser celui ou celle qui les commet : au mieux il s’agit d’un ignorant au pire d’un être méchant, en tous les cas d’une personne démontrant son indignité.

Pour autant, l’antiracisme est-il une posture possédant toutes les vertus ?

Oui,  en tant que raisonnement limitant ses arguments aux faits et à la logique.

Non, s’il s’agit d’un militantisme ayant un fondement moral ou normatif du comportement. De cela personne n’a besoin, car ces pourfendeurs y ajoutent des composantes idéologiques qui n’ont rien à voir avec le sujet. C’est ainsi que des prétendues phobies de toutes sortes sont catégoriquement fustigées : xéno, islamo, judéo, hétéro ou homo. Et elles sont amalgamées à une cause juste : au prétexte que le racisme ne doit pas être on en arrive à imposer la prohibition de toute analyse critique de différences d’ordre civilisationnel, et bien entendu de toute appréciation de valeur entre groupes sociaux ou culturels. C’est une grande confusion, et un sophisme aberrant!

Non, il n’est pas raciste de constater qu’une civilisation qui intègre les apprentissages de la philosophie occidentale et de l’évolution de mécanismes démocratiques dans l’organisation des sociétés soit différente d’une autre culture, par exemple d’ordre théocratique. Il n’est même pas à prohiber d’avoir l’opinion que la première est préférable à la seconde, quand bien même on sait que d’autres personnes puissent et ont le droit de penser et de dire le contraire. Huntington a été décrié pour analyser et expliquer cela, je ne sais toujours pas au nom de quoi.

Non, il n’est pas immoral de chérir et de cultiver sa civilisation et, se sentant menacé par l’invasion d’autres principes fondamentaux, de la défendre. Mais cette défense ne doit pas non plus s’exprimer par une forme de totalitarisme ou de mépris de l’autre car ce serait contraire aux principes et valeurs mêmes de cette civilisation que l’on prétend défendre. C’est là, à mon avis, la grande erreur, la faute, des populismes nationalistes ou des nationalismes populistes modernes.

L’espace est suffisant sur terre pour que chacun puisse y trouver un havre correspondant à ses aspirations. À celle ou celui pour qui il est intolérable de vivre ici il est permis de s’en aller là-bas, et vice versa. Mais il n’est pas non plus tolérable que ceux-ci veuillent importer et imposer ici ce qui n’en constitue pas les bases culturelles, voire même qui soit en contradiction avec celles-ci.

Oui, il est devenu nécessaire de remettre sur l’établi la mise en forme de notre civilisation. Ce n’en est pas le fond qu’il faille déconstruire et repenser car on y perdrait des acquis de qualité et de longue date, mais c’en sont les piliers fondamentaux – ceux qui nous unissent au-delà des divergences d’opinions – qu’il s’agit de dégager et de renforcer. Comme dans une fouille archéologique c’est en libérant les objets de leur gangue que l’on devient apte à en comprendre l’utilité, l’organisation et la beauté. Ce n’est pas aux fanatiques, aux ignorants ou aux apologues de la table rase qu’il faut demander de participer à cet exercice, ni surtout aux prétendus maîtres à penser qui ont pris le pouvoir médiatique et pédagogique. Ceux-là il faut leur faire honte, ne pas les respecter car ils sont des imbéciles, et des méchants totalitaires aussi, surtout s’ils ont un ton docte et pseudo-moral. Pourquoi a-t-on peur de leur dire : tu es bête et méchant ! Nous manque-t-il tant de culture et d’arguments pour le faire alors que ceux-ci nous opposent leur croyances ou leurs idéologies a priori.

Comme toujours après de tels discours se pose la question du comment faire. À quoi le consultant répond que c’est une bonne question et qu’il faudra la traiter.

À suivre, j’espère.

 

 


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