Le monde occidental souffre de climatite aigue. Les superlatifs sont en inflation pour qualifier l’état du Monde, de problème auquel une réponse raisonnée peut être donnée on en est maintenant à l’urgence, le collapse étant proche. Il sera difficile de trouver des expressions plus anxiogènes. Est-ce une tactique de communication ? On peut le croire, mais cela devient passablement hasardeux.
Ça y est donc ! Des caciques en stabulation dans des institutions universitaires de Suisse romande ont commis une déclaration de soutien au mouvement Extinction Rebellion au prétexte que l’État ne fait pas ce qu’il faut pour résoudre vite et fort une crise climatique et environnementale sans précédent.
Parmi les 127 premiers signataires se trouvent des littéraires, théologiens, médecins, psychologues, un prix Nobel de chimie et quelques écologues. S’ils s’expriment à titre personnel, presque tous sont stipendiés par les deniers que l’État a ponctionné dans la poche des contribuables. Ils crachent donc dans la soupe en accusant ce même État d’impéritie.
La crise serait trop grave, ayant comme conséquence le proche effondrement de notre civilisation ; l’état d’urgence serait donc requis, avec la mise en parenthèse de l’ordre établi et l’application autoritaire de lois d’exceptions. Ils approuvent et soutiennent des actions de désobéissance civile, qu’ils veulent bien sûr croire pacifiques. En cela ils prennent la posture de l’illuminé qui ne respecte plus aucune autre opinion et qui veut imposer la sienne sans compromis.
Que l’on soit clair : sur le fond ils ont tout faux. Leur diagnostic est totalement biaisé, et leurs remèdes inadéquats, injustes, inefficaces voire contreproductifs. Leur déclaration est celle d’un dogme, hélas devenu dominant dans nos sociétés occidentales.
Un converti à un dogme montre un grand zèle à en suivre les préceptes et à les prêcher. Jusque-là tout va bien, les droits constitutionnels le protègent. Se rendant compte que ses thèses ne progressent pas, et n’acceptant donc pas qu’une opinion différente soit possible et légitime, il passe alors à l’action, non violente initialement quoique cela ne soit pas bien clair. La priorité de la cause justifie l’emploi de moyens illégaux, comme le confirmait ingénument le Prof Dubochet hier soir au téléjournal de la RTS (20’08’’). En quoi est-ce non violent de diffamer comme négationniste celui qui pose des questions sur la validité des thèses climatiques, de traiter de pollueurs les paysans dans leur ensemble, ou de faire peur à la population entière par des discours apocalyptiques ?
Pour des mouvements dogmatiques, l’action pacifique et non violente est une illusion. Comme ils s’octroient la légitimité de l’action illégale, ils se mettent sur la pente savonneuse de l’insurrection. Non, ils ne sont pas simplement un peu débordés par des groupuscules violents, bien au contraire, ils en sont le fondement, comme lors des épisodes gilet-jaune en France ; c’est la violence approuvée tacitement par les gentils occupants de ronds-points qui a fait plier un gouvernement aux abois. L’attaque physique d’un agriculteur traitant son champ n’a été dénoncée par les écologistes car, même excessive, elle leur semble légitime. La suite est bien connue : il y aura des victimes lors de manifestations délibérément provocatrices qui deviendront des martyrs et justifieront d’autres actions plus vigoureuses. Toujours confrontée à la réalité, l’action gouvernementale ne satisfera pas aux exigences, d’autant plus que celles-ci sont utopiques. Les revendications seront alors de plus en plus intenses. Qu’on le souhaite ou non, c’est un mécanisme révolutionnaire qui s’enclenche.
L’anarchiste poseur de bombe du XIXème siècle, le brigadier rouge italien ou allemand des années 70, le djihadiste, le black bloc en soutien à l’altermondialisme et aux gilets-jaunes : voilà les radicalisés essentiellement nécessaires à tout mouvement se prétendant non violent. Sans eux rien ne progressera dans le sens de leur dogme.
Les signataires de cette déclaration ne sont vraisemblablement pas encore disposés à se faire péter pour sauver la planète comme le djihadiste le fait au nom d’une foi qu’il croit devoir imposer. Cependant ils doivent être au clair que, in fine, c’est une telle radicalisation qu’ils appellent de leurs vœux.
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