Qui veut croire à l’obsolescence du marché de l’électricité ?

La transition énergétique donne aussi du mal à notre voisin de l’Ouest qui, par dessus le marché n’a pas su s’administrer la pilule anti-dépressive qu’eût pu être une coupe d’Europe de foot. Un ex-grand commis de l’État (en France ça s’écrit avec une majuscule, car il n’y en a qu’un) à l’EDF s’exprime à propos du marché de l’électricité dans un billet de contrepoints.org. Comme beaucoup là-bas il n’envisage le marché que sous un aspect dirigiste et colbertiste, même s’il se donne un ton libéral. Mais en fait il s’agit pour lui d’organiser et planifier, l’éternelle engeance du genre.

Il refuse de considérer les gros hics de l’électricité : sa non stockabilité et le nécessaire tuyau monopolistique de son transport et sa distribution. Pourtant c’est là une cause du flop des renouvelables car l’économie du stockage n’est prise en compte par personne, surtout pas les adeptes de l’éolien et du PV.
Il veut croire que ces acteurs vont avoir naturellement la bienveillance de commencer à faire les énormes investissements nécessaires dans le stockage et dans le renforcement d’un réseau, nécessaires à cause de ces intermittences. Par quel miracle feraient-ils cela, eux qui vivent par parasitisme, pourquoi tout d’un coup ce marché deviendrait-il ouvert et équitable ?

Alors qu’il existe une solution (nucléaire + hydraulique + appoint au gaz + renouvelables en autoconsommation ou en quantité non déstabilisante pour le réseau) on fait comme si c’était diabolique, pour s’inventer des faux-problèmes aux solutions improbables.

Pour les subventions et autres instruments incitatifs (en + ou en -) il ne s’agit pas simplement de critiquer l’une ou l’un pour en instaurer d’autres. Frappe alors à tous les coups la loi des conséquences inattendues et inespérées (car jamais envisagées) qui réduit les meilleures intentions du monde à néant, ou à pire encore.
Aucun marché n’est obsolète. C’est joli de distinguer en théorie deux marchés, l’un de la puissance et l’autre du kWh (pour comprendre autrement : distinguer le marché des hectares de blé de celui des miches de pain, ou des clubs de foot de celui des matchs de foot), mais c’est un peu absurde car le premier n’existe que par la demande du second (et le second ne dépend du premier qu’en cas de pénurie). Croire qu’une organisation pourrait régler cela, c’est croire que la vie sans risques ni dysfonctionnements soit possible.

Petite parenthèse : {Taxer la consommation de vecteurs énergétiques n’est pas nécessairement sot. Ce qui l’est, c’est de croire qu’une telle taxe devrait inciter à utiliser moins d’énergie. Or tout développement de l’activité humaine ne peut se faire sans apport supplémentaire d’énergie. L’énergie n’est pas le tabac ou l’alcool. Tout le monde a besoin d’énergie. On faisait cela avec la gabelle, impôt sur le sel, denrée indispensable et facilement contrôlable. Les états ont besoin de revenus pour payer leurs activités ou redistribuer cette manne à d’autres, et le travail n’est plus la bonne base de taxation quand le chômage de masse devient endémique et que la concurrence mondiale tend au dumping salarial. La consommation et les revenus du capital (intérêts et plus-values)  resteront les vaches à lait de la fiscalité.}

Et puis il faut une fois pour toute dire aux électriciens (amis du clubénergie2051 compris) que le CO2 et le climat n’ont rien à voir avec l’approvisionnement électrique de quelque marché que ce soit. Se gausser d’une contribution vertueuse (du nucléaire, du vent ou des coups de soleil) ou blâmer une prétendue pollution est un des pires arguments : on prétend suivre une voie qui ne mène pourtant à nulle part ! Ce suivisme est dangereux même s’il tient de la « political correctness ».
On ne gagne jamais une bataille avec des arguments à côté de la plaque( et à ce sujet les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique se portent bien, merci).

La pseudo transition énergétique est INUTILE.

Contrairement à ce qu’écrit l’auteur, même si elle est totalement irresponsable à court terme, elle n’est pas non plus « … un problème de long terme ». Elle s’attaque à un non-problème, elle est une illusion, une chimère.

Le marché de l’électricité et des énergies en général doit évoluer comme tous les marchés le font : pas à pas, et très rarement par de grands sauts car les « technological breakthroughs » ne se prévoient pas ni ne se laissent dicter. Le chaos du marché actuel est causé par des « idées » grandioses, disruptives et illusoires ; non seulement c’est inutile mais c’est erroné, ça en devient donc dévastateur.

La vision post-moderne de certain de nos politiciens ne crée aucune valeur tangible, ils oublient que l’on vit toujours et encore de pain, de vin et de … Joules.
Heilige Doris und ihre Epigonen müssen bald in die Hölle geführt werden.

 


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