Sans l’énergie homo sapiens en serait réduit à ce que font toutes les autres espèces : survivre.
Il se discute et se dispute beaucoup à propos de ce qui distingue les hommes des autres animaux : intelligence, langage, conscience de sa finitude, ou autre. Les naturalistes remettent tout ça en question avec des observations de poulpes malines, de mémoires d’éléphants ou de langages simiesques. Les religions s’en remettent à un dieu créateur et au peuple élu.
Mais il y a pour moi deux éléments certains de distinction de notre espèce des autres : l’usage de l’énergie et l’expression artistique.
Du point de vue quantitatif l’énergie est la poule aux œufs d’or. Son utilisation nous permet de créer et d’agir au-delà de ce que nos corps sont capables d’accomplir, cela va de cuire les mets jusqu’à envoyer des sondes spatiales au-delà du système solaire.
Sans énergie pas de création de richesse, comme ce diagramme le montre avec une excellente corrélation entre utilisation du carbone et produit intérieur brut du monde.
On y voit que pour chaque tonne de carbone utilisée [1] le PIB du monde augmente de 150 dollars. En d’autres terme : pour chaque 3,67 tonnes de gaz carbonique émis à l’atmosphère l’humanité crée 150 dollars de richesse. C’est une mesure économique quelque peu réductrice, certes, mais représentative d’un indiscutable progrès.
Ce même progrès aidant, il faut s’attendre à ce que nous récoltions de manière toujours plus efficace l’énergie que nous fournit le soleil avec un délai de millions d’années pour les carburants fossiles et quotidiennement par irradiation, et aussi contenu dans la planète, géothermie et matières fissiles. Se compliquer la vie en rendant artificiellement l’énergie plus couteuse est le fait d’une bizarre eschatologie moderne, celle d’un Weltuntergang programmé, comme s’il y avait culpabilité à user des ressources qui sont à notre disposition. J’ose espérer que cette aberration ne sera que passagère.
L’art est le corollaire qualitatif de l’énergie, la valeur qu’il crée est immense mais inestimable (oublions la valeur mercantile de certaines œuvres, cela n’a pas d’importance). Sans libération des soucis de survie il n’y a pas de création artistique possible, et le dévoilement même partiel de l’esprit humain ne pourrait pas commencer. Et que ferions-nous sans littérature, sans musique, sans arts plastiques, sans drames et comédies, sans sciences aussi ? L’obscurité nous menacerait. Les artistes le savent et savent aussi compter sur une société qui s’est construite un cadre adéquat à leur expression.
Le génie est dans l’art que l’énergie rend possible.
[1] Rappelons que les carburants fossiles représentent l’immense majorité des énergies utilisées ; charbon-pétrole-gaz en font les 86.3%, l’hydraulique 6,8%, le nucléaire 4,4%, et les autres dont lesdites renouvelables 2,5%.
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