Publication dans Le Temps, suite

Étonnement il y a des suites, même plus de dix jours après ma déclaration hérétique au sujet du climat dans Le Temps du 20 octobre dernier. Voici ce que le courrier des lecteurs donne aujourd’hui lundi 2 novembre dans ce journal :

François de Varga me conteste le droit d’accuser d’autoritarisme ceux qui ne sont pas d’accord avec moi. Encore un qui n’a pas bien lu : je traite de totalitaire, ce qui est bien plus grave, la mainmise des activistes climatiques, ceux qui sont en mission et rejettent toute critique sans plus même argumenter.

Cependant il soulève un point intéressant à propos du principe de précaution :  à son avis ce principe exigerait de nous de prendre toutes les mesures possibles pour contrôler des activités qui pourraient être nuisibles au climat, donc à notre vie sur terre, et ce « A supposer même qu’on ne soit pas sûr que les activités humaines soient responsables du réchauffement climatique quand on connaît la gravité de ce que ce réchauffement va faire supporter à l’humanité ».
Il s’égare à propos de deux choses :

  1. Si ma thèse est juste que la magnitude de l’influence humaine sur le climat, bien qu’elle existe, n’est pas significative (et ceux qui me critiquent se sont montrés incapables de la réfuter), alors toute mesure qui concerneront ces activités, en particulier les émissions de CO2, n’auront pas d’effet salvateur, même si le réchauffement avait des conséquences seulement néfastes, ce que personne ne sait vraiment.
    Pour comprendre cela de manière plus crue: pisser dans les violons fait du bruit mais pas de musique. Ce bruit s’arrête quand on cesse de faire sa petite commission, mais aucune musique n’apparaît pour autant.
  2. Le fameux principe de précaution n’est pas un principe d’empêchement à tout prix, même si certains désirent l’interpréter ainsi.
    Il demande d’aborder un terrain inconnu avec prudence, en limitant l’étendue des premières actions, en faisant de petits pas, et en étudiant les effets indésirés qui pourraient en résulter.
    Si l’on appliquait ce principe dans le cas du climat il ne faudrait donc pas engager une mobilisation générale contre un paramètre incertain, ce qui est pourtant ce que proposent exigent tous les alarmistes, dont l’attitude est, j’insiste, manifestement totalitaire.
    Rappelons que la seule « certitude » au sujet du CO2 ne se trouve que dans des modèles, hypothétiques équations et paramètres qui jusqu’ici se sont montrés incapables de reproduire l’état actuel des choses. Voir le billet précédent.
    Serais-ce agir avec précaution que d’utiliser des outils invalides pour le présent afin de faire des projections dans le futur, et catastrophistes avec ça ?
    De tels oracles ne sont ni scientifiques ni honnêtes.

Quant à l’agnosticisme de François de Montmollin, même exprimé de manière sympathique et imagée, il n’est pas vraiment satisfaisant car l’agnostique ne prend, en fait, pas position.

Pour moi qui ai consacré pas mal de mon temps et de mon attention à ce sujet ma position est prise :

Une mobilisation générale contre le CO2 et les carburants fossiles est futile : elle n’aura pas d’impact significatif sur les conditions climatiques. Cette mobilisation sera ruineuse car mettant en œuvre des orientations et des programmes coûteux pour un résultat insignifiant. Et cette mobilisation sera injuste, car elle bridera le développement social et économique de peuples entiers dont les priorités et les urgences sont d’un tout autre ordre, vraiment existentiel celui-là.

Le climat fera ce qu’il fera, nous devons bien sûr en surveiller l’évolution et apprendre à nous y adapter.

La consommation de carburants fossiles, comme pour les phosphates et autres minerais, n’est pas sans limite. Il n’est cependant pas vrai que nous soyons au bord de leur épuisement. Toute mesure d’économie et de substitution est à encourager, sans pour autant créer des déséquilibres économiques à court ou long terme, sans tomber dans des mécanismes de subventions et taxation complexes et inefficaces, ni en décrétant arbitrairement ce que sont de bonnes ou de mauvaises technologies.

 

 

 

 


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