La clôture du débat

C’est une forme de déni de justice qui consiste à clore les débats avant que les arguments des parties n’aient été entendus et défendus. Depuis maintenant quelques années les médias dans leur ensemble pratiquent ce déni vis-à-vis de ceux qui oseraient avoir une opinion différente de celle du mainstream sous prétexte qu’une autorité aurait d’ores et déjà tout compris, tout dit, et sanctionné toutes les incertitudes. Dans quel domaine se pratique cette forme patente de fascisme ? la question climatique !

Sans revenir sur les manques d’évidences factuelles ni sur les indigences et inexactitudes de modèles climatiques prédictifs, l’immense majorité des médias déclare ce débat clos. La seule raison invoquée est le fameux consensus scientifique. Si au Vatican un concile se met d’accord sur l’un ou l’autre dogme du catholicisme, alors cette vérité n’a plus à être discutée ; c’est tant pis pour les cathos qui n’ont plus qu’à se soumettre à l’autorité de l’aréopage cardinalesque. Certains rechignent, mais risquent l’excommunication. Heureusement qu’il n’y a pas une majorité de catholiques sur Terre !

Les médias considèrent que le monde scientifique, qu’ils connaissent pourtant si peu, se serait mis d’accord sur la réalité du réchauffement climatique (ce que je ne conteste pas) et sur la cause primordiale de celui-ci, les émissions liées à l’activité humaine de gaz qui augmentent l’effet de serre (GES), phénomène physique de forçage radiatif dont la nature qui n’est pas contestable non plus. Je devrais donc soutenir inconditionnellement ce consensus. Qu’il y ait pourtant mensonge à son invocation ne les trouble pas. Ils prétendent avoir le rôle du redresseur d’inconsistances, du révélateur de demi-mensonges et demi-vérités. Mais dans ce domaine, situé il est vrai bien au-delà de leurs capacités cognitives et intellectuelles, aucune investigation n’est menée, le coupable idéal reste idéal.

Toutefois de grands noms de la science climatique objectent, que ce soit à propos de la sensibilité du climat aux variations de la concentration des GES dans l’air, à propos des phénomènes d’importance majeure que les modèles ne savent pas calculer, ou à propos de modèles incomplets et non validés pour construire une théorie. Là il n’y a aucun consensus scientifique, ni en quantité ni en qualité. La science ne se fait pas par le consensus ou le vote : une proposition fausse ou lacunaire ne peut être acceptée ou rendue acceptable par un acte d’autorité. Sur la base de ce qui est publié, des incertitudes et des inconnues, du vaste champ qui reste à défricher et du manque patent de validité des modèles climatiques actuels, personne ne prendrait le risque de s’embarquer dans un vaisseau qui serait construit sur de telles estimations mensongères, le naufrage étant trop certain.

Malgré cela les médias jouent maintenant le rôle de gardien du temple en refusant de présenter quelque argument contraire à la doxa que ce soit. Un rédacteur, pourtant en chef, m’a répondu en invoquant ce consensus climatique, il ajoute même : « Ouvert à toutes les idées, même les plus iconoclastes, pourvu qu’elles soient validées et argumentées, je ne peux toutefois ouvrir les colonnes de notre titre à des propos qui maltraitent les faits aussi nettement. » Bien sûr il n’explique pas en quoi mes propos sont ainsi, ce serait entrer dans le débat ! Le lecteur jugera si son ouverture est bien fermée (voir aussi ici). C’est donc un con superbe d’ignorance qui dirige la rédaction d’un grand quotidien qui remplit les heures de la journée des Romands. D’autres sont plus subtils en ne répondant pas, ce qui n’est pas poli mais c’est l’air du temps, ou en prétendant que leurs colonnes restent dédiées à leurs commentateurs professionnels attitrés, ce qui leur évite aussi de s’intéresser au fond de la chose.

Devenu impossible par respect à une autorité mystérieusement supérieure, le débat est donc clos sans n’avoir jamais été ouvert. Lecteur, tu es prié d’accepter les idées reçues, sans discussion. On ne refuse pas de tels cadeaux.


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