Immigration en Suisse : la barque est-elle pleine, y vit-on mal ?

Depuis la dernière guerre mondiale la Suisse a vécu une forte progression de ses performances économiques, une augmentation spectaculaire de sa population, surtout due à l’immigration et à l’augmentation de l’espérance de vie, et un développement sans précédent de multiples formes de protection sociale ; cela se résume dans le graphique suivant.

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Pourtant l’afflux des étrangers est la cause d’une gêne qui s’exprime depuis les années soixante, entre autre par de multiples initiatives populaires.

Pour traiter ce sujet calmement et systématiquement des questions de quatre ordres doivent être abordées :

  • Démographique : y-a-t-il un chiffre en soi, au-delà duquel la proportion d’étrangers devient problématique ou inacceptable ?
  • Économique : l’immigration contribue-t-elle de manière positive ou négative au développement économique du pays ?
  • Social : l’immigrant prend–il la place de l’indigène pour occuper un emploi, un logement, ou pour émarger aux systèmes de protection sociale, amène-t-il de l’insécurité ?
  • Civilisationnel : les éléments plus ou moins fortement allogènes qui constituent la population étrangère mettent-ils en question, voire en péril, les modes de vie coutumiers de notre pays ?

Une analyse en détail peut être…

Conclusion :

Si l’on compare notre pays avec nos voisins on constate que la pression migratoire est beaucoup plus forte chez nous et que paradoxalement l’intégration semble s’y passer mieux. Il n’y a pas de quartiers mono-communautaires dans les villes, ni de banlieues où l’ordre serait laissé aux caïds locaux, même si certains quartiers sont très majoritairement habités par des étrangers de toutes origines. Le sentiment anti-suisse n’est pas non plus répandu dans la population étrangère.

L’histoire de notre pays l’a rendu plus résilient que d’autres qui ont besoin d’un concept de nation unissant un unique peuple pour se définir, ce qui y provoque des affrontements qui nous sont épargnés.

Il est nécessaire de pratiquer une politique d’intégration active et de bien diluer les nouveaux arrivants dans l’entier du tissu social et géographique du pays. Il faut aussi exiger d’eux qu’ils adhèrent aux principes qui régissent la vie en commun dans notre pays, la prééminence du droit et la responsabilité de chacun ; bien des Suisses auraient aussi besoin d’une piqûre de rappel à ce sujet. Si cela ne leur plaît pas ou s’ils viennent pour instaurer d’autres systèmes alors ils ont le droit d’aller voir et se faire voir ailleurs. Cela, nous avons le devoir de le leur dire, avec fermeté et sans honte.

Ceci dit des problèmes restent, objectivement mesurables et subjectivement perçus. Plusieurs d’entre eux ont des solutions, couteuses mais profitables lorsque l’économie générale le permet, toujours couteuse mais pénibles en situation de récession. Il n’y aurait qu’à être rigoureux dans l’application des lois actuelles et beaucoup de ces problèmes seraient atténués de manière significative, sinon définitivement résolus. D’autres n’ont pas de solutions acceptables pour chacun, il faut donc les trancher par décision démocratique, c’est-à-dire par le choix de la majorité contre celui de la minorité.

C’est ainsi qu’aux deux initiatives sur lesquelles nous voterons bientôt il faudra bien se prononcer par un oui ou par un non. En les examinant de plus près je conclus qu’il est meilleurs de les rejeter les deux.

Bénédiction ou damnation ? Il faut être un peu plus différencié et reconnaitre que l’opinion de chacun peut être guidée par la pondération plus ou moins forte qu’il donne à un facteur vis à vis d’un autre. Se forger une opinion c’est savoir envisager tous les arguments avant de choisir. En tous les cas il faut éviter les sentences moralisatrices (gauchisantes) ou les invectives irrespectueuses. N’ayant aucun goût pour les polarisations monomaniaques ma position personnelle va plutôt en faveur d’une politique libérale en matière d’immigration, agrémentée de conditions cadre claires et effectivement appliquées. Dans la balance je valorise plus les besoins et les chances que les risques et les sentiments d’impuissance. C’est pourquoi j’apprécie que des étrangers viennent dans notre pays pour s’y réaliser tout en contribuant à sa prospérité.


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