Un GIEC bien peu renouvelé

En gros fracas, quoique occulté par bien d’autres préoccupations existentielles dans le Monde, les savants triés pour faire l’exégèse de la science climatique ont publié un nouveau rapport dit de synthèse, soit un résumé pour décideur et une collection d’infographies à destination des médias. Le gros du rapport est, comme d’habitude, annoncé pour plus tard. Rassurez-vous : de Greta à Guterres, tous en concluent que la situation est des plus graves.

Un survol de cette prose indigeste et de graphiques toujours plus complexes laisse pour le moins songeur. Il est d’ailleurs impossible de s’y attaquer car, pour chaque assertion agrémentée d’un jugement comminatoire sous le couvert d’une ‘estimation d’expert’, il faudrait dédier des chapitres entiers afin de trier le grain de l’ivraie.

Ce nouveau rapport n’étant qu’une resucée de AR6, le sixième rapport complet publié en 2021, il est difficile d’en comprendre l’utilité. Le roille-gosse sent-il le besoin de réinculquer la leçon aux élèves rénitents ? En faire une recension m’est trop pénible et chronophage, je me contenterai donc de citer une excellente critique faite par Roger Pielke Jr.

Has the IPCC Outlived its Usefulness? (substack.com)

Comme l’une de ses spécialités est l’analyse des événements catastrophiques et leurs impacts, il relève l’indigence, les lacunes et la partialité de ce qui est indiqué à ce sujet dans ce dernier rapport de synthèse.

Autre exemple : cherchez-y le mot ‘nuclear’ qui devrait bien y figurer si l’on veut être sérieux à propos de la décarbonation. Résultat : zéro, ce mot n’y apparaît pas ! En revanche, ‘inclusive’ y apparaît 12 fois : si vous savez ce que cela signifie, moi pas.

Ah ! j’oublie : le changement climatique serait déjà la cause de troubles mentaux qui ne feront que s’accentuer dans le futur. C’est donc anthropogène au carré.

Avec ce rapport, il en ressort un sentiment identique à celui que chacun peut éprouver vis-à-vis des médias de presse : les informations et les opinions qui sont servies passent pour crédibles tant que l’on n’a pas un peu d’expertise dans un domaine particulier. Mais si c’est le cas, la désinformation, la négligence et le manque de professionnalisme qui sont alors décelables sont la cause d’une grande déconvenue, voire d’un scandale.

Par sa nature, ce rapport de synthèse touche à tout, du moins le devrait-il. Mais il n’offre rien de performatif, il ne fait qu’exhorter. Il paraîtrait que les solutions sont là, qu’elles sont connues depuis longtemps et qu’il faut agir en urgence. Les capitaux n’attendraient qu’à être investis. On croit rêver !

Le GIEC, en tous cas sa partie hautement politisée devenue ascientifique, est ainsi tombé dans le « indéniable – yaka – faukon », signe qu’il a fait son temps, celui de siffler la fin de partie.


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6 thoughts on “Un GIEC bien peu renouvelé”

  1. Im IPCC-Bericht 2023 vermisse ich die strenge, neutrale und objektive Klimawissenschaft. Die Emotionen, die Panik und die Ideologien haben das Schwergewicht in den IPCC-Berichten. Den Klimawandel muss man mit Mitigation und Adaption bekämpfen. Es ist jedoch trotz höchster Anstrengungen und immenser Kosten nicht möglich, die weltweite mittlere Temperaturerhöhung auf 1.5 Grad Celsius zu beschränken. Die mittlere weltweite Zunahme wird höher sein. In der Schweiz ist die mittlere Temperaturerhöhung gegenüber der vorindustriellen Zeit schon heute 2 Grad Celsius. Die Ursachen sind geographischer Natur. Wir sind keine CO2-Weltverschmutzer. Wasserkraft, Wind- und Sonnenenergie sind sicher wichtig, doch sie genügen nicht. Auch im letzten Bericht schweigen die Autoren leider komplett bezüglich dem grossen Potential der modernen Kernenergie. Die Schweiz muss in erster Linie aus ethischen und solidarischen Gründen am weltweiten Kampf gegen den Klimawandel teilnehmen. Messbar wird unser Beitrag jedoch nie sein.

    1. Le cœur du problème, cher Arturo, est que vouloir contraindre l’évolution du climat, ou du moins réduire l’impact anthropique sur celui-ci, est une entreprise pharaonique que le Monde est bien incapable d’accomplir dans l’urgence prétendue.
      Par ailleurs, si les scientifiques du GIEC ne se muaient pas en activistes politiques, du moins ceux qui négocient le contenu des ‘résumés pour décideurs’, ils souligneraient le vaste degré d’incertitude à propos de cette urgence et plaideraient pour une adaptation progressive plutôt que d’une bataille don-quichottesque. D’ailleurs, Dulcinée n’a existé que dans l’imagination du chevalier errant.
      Un ou deux siècles sont différents de la décennie qui nous est régulièrement présentée comme le délai ultime d’action avant que n’advienne la catastrophe.

  2. On peut aussi calculer ainsi : 1 GtCO2éq épargnées représenteraient 1’036 TWhél avec des centrales à charbon (965 g/kWhél, selon le tableau 10.8 du chapitre 10, appendice 10.1, p. 1145 du rapport GIEC : IPCC AR6 WG III Full Report), et 1’862 TWhél avec des centrales à gaz (537 g/kWhél, ibidem).
    Mes 1’333 TWhél ci-dessus seraient donc le résultat d’un mix d’environ 64% de charbon et 36% de gaz.

  3. Retour permanent aux sources : le GIEC est un organisme « collecteur » d’articles scientifiques sur les sujets qui lui sont soumis. Aucun membre du GIEC ne produit des données et ses rapports sont donc une synthèse des articles lus en réponse aux questions posées par l’ONU sur « ce qui se passerait si on constatait un réchauffement climatique de 1,5 °C . Donc la réponse est dans la question, ni plus ni moins

  4. Petite correction, pourtant :
    en p. 28, dans la figure SPM.7 figure bien le nucléaire avec un potentiel de contribution de réduction des émissions de 1 GtCO2éq/an en 2030.
    Calculé-je juste que cela représenterait environ 1’333 TWh(él)/an ?
    (calcul avec 40% de conversion, 42 GJ/tep, et 3.5 tCO2éq/tep ou d’agent fossile)
    Actuellement la production nucléaire est de 2’800 TWh/an (selon la statistique de BP pour 2021).
    La croissance du nucléaire d’ici 2030 serait donc de 47.6%.

    Ou bien me planté-je complètement et ce chiffre n’est pas un accroissement, mais une contribution avec ce qui restera(it) du nucléaire en 2030 ?

    1. Vous avez de bons yeux !
      La figure montre en effet un potentiel d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (environ. 60 GtCO2-eq en 2019). La méthode d’estimation utilisée n’est pas donnée dans ce résumé.
      La légende dit « The potential (horizontal axis) is the net GHG emission reduction (sum of reduced emissions and/or enhanced sinks) … relative to an emission baseline consisting of current policy… »
      Ce sont bien des impacts nouveaux d’ici à 2030 dont il est question.
      Les chiffres que vous déduisez impliquent une fantastique activité de construction du nucléaire, ce qui devrait d’ores et déjà être répertorié par l’IAEA comme étant en chantier si cela devait fonctionner en 2030. Or il ne s’agit que de 58.5 GWe, une augmentation de 15,5% de la puissance installée à ce jour.
      Bizarrement, le GIEC attribue un coût des plus élevés (par tonne de CO2-eq) à cette non-émission potentielle que le nucléaire permettrait de réaliser. On ne construit pas quoi que ce soit pour ne pas émettre du CO2 mais pour s’approvisionner en quelque chose, p.ex., de l’électricité. C’est ça qui compte.et qui est oublié par les monomaniaques des gaz à effet de serre.
      Les projections du GIEC sont l’expression d’un désir, et non d’une réalité accessible.

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