À dire ou ne pas dire

En matière de rédaction de textes je n’ai jamais aimé les pinailleurs, surtout s’ils ont raisons. Pourtant il me faut jouer ce rôle afin de corriger des éléments de langage perturbateurs de la vie politique et de l’avenir énergétique de la planète.

Donc, ne pas dire :

Ce nouveau champ de panneaux solaires permettra de fournir le courant électrique nécessaire à une ville de vingt mille habitants sous forme d’énergie renouvelable.

Car c’est mensonger.

Dites alors :

Ce nouveau champ de panneaux solaires sera au chômage technique pendant les 89 % du temps et ne récoltera que sporadiquement de l’énergie pour la transformer en électricité qui sera soit excessivement soit insuffisamment disponible pour les habitants de n’importe quelle ville.

Explications :

  • Lesdits habitants ne recevront rien au milieu de la nuit et très peu lors de journées nébuleuses.
  • Le facteur de capacité (CF) exprime le taux d’utilisation d’une installation, en pourcentage moyen annuel. Pour l’éolien (CF=20 % en Suisse) ou le photovoltaïque (CF=11 %) cela dépend des conditions locales et incontrôlables, qui ne sont que partiellement prévisibles (jour-nuit).  
    Le pourcentage restant (89 % pour le solaire ou 80 % pour l’éolien) est donc un taux moyen de chômage technique.
  • L’électricité ne se stocke pas telle quelle. Pour ce faire il faut la transformer, ce qui rend nécessaire des installations supplémentaires et entraîne des pertes significatives à la charge et à la décharge.
    Ne pas oublier que les installations de charge (pompes hydrauliques, chargeurs de batterie, électrolyseurs d’hydrogène) auront nécessairement un taux de chômage supérieur à celui des productions intermittentes de courant, ce qui entraîne des surdimensionnements et des coûts démesurés.
  • Renouvelable ?
    • Aucune énergie n’est renouvelable.
      Tout au plus peut-on appeler ainsi les installations de production qui doivent être renouvelées tous les 25-30 ans comme les panneaux solaires ou les éoliennes…
    • L’énergie primaire se récolte là où elle s’est accumulée (gisements de charbon, pétrole, gaz, mines d’uranium, lacs d’accumulation, biomasse) ou là par où elle passe (irradiation, vent, rivières, géothermie).
      Il n’y a pas de renouvellement, seulement de la consommation à partir de réserves finies, ce qui est aussi le cas du soleil bien qu’il puisse tenir encore quelques milliards d’années.
    • Seuls les êtres vivants se renouvellent de génération en génération, chaque créature étant nouvelle et originale même si elle ressemble à la précédente.
  • Les expériences prétendues réussies en Allemagne ou aux États-Unis ne sont possibles que grâce aux centrales thermiques à gaz ou à charbon. Si elles venaient à manquer, le black-out ne serait pas probable mais certain.
    Charbon et gaz sont le cache sexe d’une transition énergétique dont on n’ose pas dévoiler tous les aspects.

En bonus : une présentation de la production photovoltaïque en Suisse en 2021

Ce billet est aussi disponible en allemand sur le site de Carnot-Cournot-Netzwerk.


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3 thoughts on “À dire ou ne pas dire”

  1. oui très bien vu; le terme renouvelable est mensonger; je le dis et je le répète depuis longtemps dans le combat contre les éoliennes; sans être entendue; les gens s’agrippent à la croyance d’un futur qui doit obligatoirement être heureux, donc avec une énergie propre, laquelle, bien sûr n’existe pas

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