Ces temps-ci, les esprits ne se chauffent même pas et le climat non plus

C’est le privilège de notre système helvétique que de pouvoir mener un débat démocratique à propos du climat et des politiques qui sont engagées à son endroit. C’est la seule fois que cela se passe dans le Monde, un privilège à traiter précieusement. Pourtant, hélas, la dispute semble tourner court, limitée à des arguments de boutiquiers ou des injonctions morales bien infondées. Ironique coïncidence : la température moyenne globale du premier trimestre de l’année est au plus bas depuis 2013. Une telle nouvelle sans aucune importance ferait pourtant un méchant buzz si c’était un maximum.

Aucune discussion sur le fond n’est menée, comme si un objet sacré ne devait pas faire l’objet de la moindre égratignure. L’idée d’un climat que nous serions capables de dominer, le but illusoire d’atteindre un net zéro carbone en 2050, la meilleure efficacité de mesures d’adaptation sur celles de décarbonation « quoi qu’il en coûte » pour dominer la température : ces thèmes ne sont même pas abordés par les opposants qui demandent simplement de « rester raisonnable ».

Les discussions tournent alors autour des modalités, de qui doit se charger de quoi, de quelle poche doit se vider pour en remplir d’autres, d’indulgences et certificats d’émissions, de technologies à bannir ou souhaiter. Rien sur la réalité et la taille du problème, sa prétendue urgence et la ridicule et dispendieuse inefficacité d’un bouton de réglage appelé CO2 que chacun tourne à sa guise. Au fait, qui sait dire quel est un bon climat bien réglé après qu’on dit l’avoir déréglé ? celui d’Oslo ou celui de Barcelone, deux endroits très civilisés et vivables dont les températures moyennes diffèrent d’une dizaine de degrés ?

L’activisme climatique a donc d’ores et déjà gagné et il peut même se vanter d’être exigeant à la mesure de la catastrophe qu’il annonce comme imminente. Disant que la loi sur le CO2 ne va pas assez loin, il nous mène pourtant au mur, et ce en marche arrière et dans une fausse direction, comme toujours avec l’écologisme jusqu’au-boutiste.

Il faut dire que le fromage est trop gros pour le refuser et qu’il donne l’impression qu’il y en a pour tous : le financier soudainement converti à l’écologisme le plus forcené (mais aussi son acolyte hypocrite et marrane), le politicien convaincu ou simplement orientant sa girouette au vent, ou encore l’industriel préférant la subvention à la compétition et ayant peur de perdre sa réputation. La pensée magique fait que ce ne sera que du profit, pour tout le monde, les emplois et la Nature. Il suffit simplement d’y croire ; malheur à l’apostat !  

On peut croire que c’est un sujet simple, qu’il y a d’affreux négationnistes d’un côté et de pieux sauveteurs de la Nature de l’autre. Ou alors ce sont des fachos en puissance qui instrumentalisent le climat pour instaurer une dictature écologiste ou des abrutis qui croient encore que la terre est plate. Il y a bien de tout ça, mais c’est si peu simple et si confus qu’une bullet list structurée des affirmations et arguments des uns et des autres occupe plus d’une dizaine de pages A4. Personne ne lira cela ni osera s’attaquer à ce molosse multiforme. C’est à l’avantage des experts formant une élite scientifique et technique qui tient désormais les décideurs en captivité volontaire, une belle trahison des clercs supplémentaire !

S’il faut se souvenir d’un seul message et le faire passer au plus grand nombre, c’est :

Il faut voter NON à la loi sur le CO2 le 13 juin prochain.

L’ancienne loi, tout aussi mal fichue, restera en place et il faudra en faire une tout autre, non pas sur le CO2, mais sur une meilleure adaptation aux conditions climatiques, ou alors, préférablement, s’abstenir humblement de légiférer sur ce qui doit se passer vers la fin du siècle.

N.B. : Tentant d’extraire les points importants, un argumentaire est mis ici à disposition qui permettra de trouver de quoi se fâcher à table. Un article de fond suivra bientôt, dernière salve anti-terrorisme écolo-climatique.

Cet article a été publié ce dimanche sur Antipresse, seul donc rare média connu de Suisse romande où le cœur des débats n’est pas formaté d’avance.


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10 thoughts on “Ces temps-ci, les esprits ne se chauffent même pas et le climat non plus”

  1. C’est un article excellent. Une bonne information! Je lis chaque jour des informations fausses sur le changement climatique (qui en fait est réel), mais les grands spécialistes du climat (ETHZ, Uni Berne) ne les corrigent pas. Le but justifie les moyens/le silence? Il faut savoir que la concentration de CO2 augmentera encore pour beaucoup d’années malgré l’accord de Paris:
    1. Actuellement la concentration de CO2 dans l’atmosphère est d’environ 412 ppmv ;
    2. Dans l’année 2030 elle sera environ 422-427 ppmv; je tiens compte de l’accord de Paris!
    3. Dans l’année 2050 elle sera environ 440 ppmv; je tiens compte de l’accord de Paris!
    Il y a quelques jours j’ai lu dans le “Blick” que grâce à la nouvelle loi sur le CO2 notre santé aura des avantages (600 millions de CHF à l’année). C’est un mensonge. S’il y a vraiment une corrélation (à démontrer) entre la concentration de CO2 et la santé, les coûts de la santé augmenteront, parce-que la concentration de CO2 mondiale augmentera encore sensiblement pour long temps. Notre nouvelle loi sur le lCO2 n’aura du reste aucunce influence mesurable sur la concentration de CO2 de l’atmosphère. Nous sommes trop petits. Notre nouvelle et trop chère loi sur le CO2 n’aura aucune influence, ni sur la croissance, ni sur la décroissance de nos glaciers.

  2. Rein in den CCN-Blog, bitte. Sehr guter Kommentar. Ich bin auch frustriert, dass jetzt diese Chance einer Diskussion nicht wirklich genutzt wird.

  3. Climat : le consensus ne l’influence pas ! Claude Brasseur 12-4-21

    Une énumération de 19 pages (1) présente 198 réponses de partisans du réchauffement climatique anthropique (RCA), 198 réponses aux affirmations qui seraient celles des climato-sceptiques ! A mon étonnement, aucune de ces réponses n’évoque une mesure, une expérience, une observation, qui présenterait l’augmentation du CO2 comme« responsable du réchauffement climatique ». Il faut croire, comme il faut croire JP van Ypersele qui, dans son livre (2) condamne le CO2 sans fournir la moindre preuve….

    Des collègues de JP van Ypersele reconnaissent que leur idée n’a reçu comme « preuve » que ce fait : le CO2 et la température ont récemment augmenté simultanément. Ce n’est pas la première fois et cette « preuve » n’a aucune valeur…. pas plus que les « preuves » des 30 brillants physiciens allemands qui, en 1930, ont clamé leur opposition à la relativité générale. Einstein a simplement répondu : « Un seul physicien présentant une erreur aurait suffi. » Le consensus ne fait pas partie de l’inventaire des preuves en sciences…..Ainsi, le RCA reste sans preuve aujourd’hui et repose uniquement sur 2 affirmations : 1) le réchauffement agit à travers des rayonnements infrarouges (IR) et 2) plus de CO2 fait chauffer l’atmosphère en amplifiant les IR.

    En pratique, depuis 1909 nous connaissons l’expérience du professeur Robert Wood (3) : il observe qu’une serre parfaitement transparente aux IR est à la même température qu’une serre totalement opaque aux IR. Si les serres éliminaient leur chaleur par IR, la serre transparente aux IR serait moins chaude que l’autre…. Comme la serre peut être aussi grande que notre atmosphère, il est clair que les IR – contrairement à ce que « savent » les croyants du RCA – n’évacuent pas la chaleur terrestre essentiellement par rayonnement. Rappelons que le CO2 de l’atmosphère n’a de rôle pour les disciples du RCA que par ces IR. Et comme ces IR n ‘interviennent pas, le CO2 n’intervient pas non plus.

    Il y a peu, je cherchais à monter une expérience qui mette directement le CO2 en cause et démontre que le rayonnement dans l’atmosphère, et du CO2 en particulier, n’influence pas la température terrestre. Cette expérience, les physiciens Seim et Olsen (4) l’avaient déjà réalisée en 2020! Le renvoi de rayonnement par l’atmosphère vers le sol – en particulier son CO2, même concentré de 2500 fois – n’agit pas sur la température au sol.

    Le CO2 innocenté, pourquoi les « responsables » politiques continuent-ils à prévoir une dépense de 100.000 milliards d’euros (FMI) pour sauver la planète d’un danger imaginaire?
    Soyons réalistes : ces « responsables » sont tous incompétents dans le domaine et leurs conseillers leur évitent tout contact avec l’information utile, comme les médias l’évitent avec nous. Les « influenceurs » savent où doit aller l’argent du contribuable ! Ainsi, posez à Madame Marghem, juriste, ex ministre de l’énergie belge, une question comme « c’est quoi le kWh ? » et amusez-vous de sa réponse….

    La situation semble sans espoir ! Nous accepterons la ruine « pour sauver Gaïa ». A ceux qui voudraient être « influenceurs » après expérience scientifique, je propose de reproduire les 2 expériences montées pour 100€ chacune et qui, chacune, mettent fin à la théorie du RCA (claudebrasseur@gmail.com).

    (1) Arguments from Global Warming Skeptics and what Science really says.
    (2) Une vie au coeur des turbulences climatiques
    (3) Nasif F. Nahle, Repeatability of Professor Robert Wood’s 1909 Experiment on the Hypothesis of Greenhouse effect.
    (4) The Influence of IR Absorption and Backscatter Radiation from CO2 on Air Temperature during Heating in a Simulated Earth/Atmosphere Experiment. 2020

  4. Excellent ! comme toujours. Mais quoi d’étonnant ? Lorsqu’on mesure la terreur sanitaire assénée depuis un an à propos du virus chinois, on ne peut que mettre ça en perspective avec la terreur climatique assénée, elle, depuis trente ans !…

    1. Pire que ça : hallucinant d’élémentaire bon sens, planétairement à la dérive, par ailleuers

      1. la fonte des neurones semble encore plus rapide que la fonte des glaciers. Au lieu de semer une idéologie rétrograde prétendue « verte » nous ferions mieux de planter une multitude d’arbres.

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