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De quoi l’AI est le produit ou la source ?

Faisons une usine, n’importe laquelle, de souliers, de jus d’orange, ou de missiles. Annonçons sa construction prochaine dans la feuille de choux locale ou dans les médias internationaux. Comment présenter cela ? On parlera du nombre de paires de souliers qui seront produits, des camions d’agrumes qui seront livrés chaque jour pour être pressés, ou des emplois créés ici par cette industrie de guerre afin d’éliminer des populations ailleurs. C’est compréhensible au premier coup d’œil, même un intellectuel ignorant tout de l’industrie peut en saisir le but et la portée.

Il se trouve qu’une industrie naissante sort de sa matrice californienne et se met à déferler partout dans le Monde. Des modèles ont été construits pour amplifier ce qui se pratique sur internet et dans les réseaux informatiques des entreprises – aide à la recherche scientifique ou littéraire, codage d’algorithmes, capacités de traitement de données de toutes natures, mises en réseaux asociaux ou logistiques, que sais-je encore ? Nous en faisons tous l’expérience avec étonnement, voire émerveillement, car nous n’en comprenons pas plus les fondements que ceux de la physique quantique. Les promesses et les menaces qui y sont liées sont dignes de Jules Verne dont les anticipations se sont, ou non, réalisées dans des conditions bien différentes de celles de son époque.

Après une étape pilote, travaillant avec les outils existants et des constructions ad hoc sur de rares superordinateurs, ce nouveau business doit maintenant être déployé dans tous les marchés pensables. Cloud ou pas, ça doit bien avoir un premier fonctionnement physique à quelque part, in silico. Avant de savoir si cette révolution résultera en un magnifique flop, il faut donc être en mesure d’exécuter des exaflops[1] partout et pour tous, à très large échelle.

Quel n’est pas mon étonnement de constater que la seule mesure de taille industrielle qui est utilisée pour caractériser ces gigantesques centres de calcul est… la puissance électrique qui devra les alimenter. Il est ainsi question de gigawatts à fournir continûment, sans aucune interruption. C’est comme si l’on présentait une nouvelle usine de jus d’orange par sa capacité à consommer de l’électricité ou du bois de chauffage.

Combien d’AI faites-vous ? demande l’analyste financier pas encore robotisé aux géants de la tech, grands mogols promis de l’après-culture. N’est-ce pas là un signe de désarroi que de ne pas savoir répondre autrement que par la taille de leurs instruments ? Que sortira de ces flopées d’usines ?

Tout le courant injecté sera bien sûr transformé en chaleur, mais cela n’est pas le produit attendu, même si quelques serres pourraient être aménagées pour pratiquer de la permaculture bio à l’aide de ces déchets thermiques. Et il n’est pas ici question de quelques broutilles mais de gigawatts. En une seconde, alors qu’une vulgaire bouilloire évapore 1 gramme d’eau, un centre de calcul de 1 GW pourrait en distiller 445 kilogrammes, soit une piscine olympique en une heure et demie. C’est là l’ordre de grandeur requis pour des centrales nucléaires qui devraient être dédiées à de tels centres de calcul.

Mais à part consommer de l’énergie, les constructeurs de ces fabriques ne savent pas dire par quoi elles seront approvisionnées, ce qui a toujours une origine et un coût, ni ce que cela produira et que des clients paieront à bon prix. Les affaires promettent d’être juteuses, mais le seront-elles ? Quel en est le nouveau modèle ?

Les algorithmes ou autres pythies ordonnancés par ces intelligences devront pourtant être raccordés à des entités physiques afin de produire quelque chose de tangible et humainement sensible, ce qui n’est pas encore évident. Par exemple, construire et superviser un robot soldat tuant des robots ennemis, ou un robot tisserand pour nouer des tapis persans originaux ? Ou écrire une nouvelle thèse de doctorat en mon nom ? Ou encore, changer l’organisation d’une entreprise ? Un LLM consulté à ce sujet régurgite une litanie de concepts éculés et répétitifs, mais presque rien de concret, clairement utile et mesurable.

Osons alors un oracle : pervasives dans tous les domaines de l’activité humaine et avec leurs prétentions déterministes et transhumanistes, ces AI ne sont-elles pas destinées à s’auto-alimenter de contenus redondants, jusqu’à s’enfler au point de l’éclatement ? 
À consommer ses déjections, tout organisme se condamne à son propre empoisonnement.

Comme pour toute nouvelle merveille technologique, on s’ébaubit de son fonctionnement sans vraiment saisir la valeur tangible qu’elle ajoute. C’est pourquoi il faut se demander si ces béquilles à notre intelligence, aussi sophistiquées soient-elles, justifient les gigawatts qu’elles requièrent ? Les valeurs de ces capitaux intellectuels ont actuellement une tendance très haussière, exponentielle diraient les niais.
Quand vont-elles se calmer, ou même se dégonfler ?


[1]     1 exaflop = 1018 opérations en virgule flottante par seconde, le préfixe du prochain millier sera zetta.


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