L’heure de la libération est arrivée

La tendance baissière du Covid-19 est forte et nette, elle est significative depuis une dizaine de jours. Il est temps de songer à une remise en ordre psychologique, sociale et économique du pays.

Le paquebot Covid-19 doit être gouverné en tenant compte de son inertie d’environ deux semaines. Anticiper le développement par des mesures adéquates est nécessaire. Cependant les dernières édictées récemment l’ont été alors que la tendance avait déjà commencé à se renverser.

C’est donc avec un même sens d’anticipation qu’il est maintenant tout aussi nécessaire de lever les mesures les plus problématiques et de laisser à nouveau place aux activités n’impliquant pas que l’on se crache dessus ni que l’on lèche les rampes d’escalier ou les barres de tram et de bus.

Comme un vaccin est toujours espéré mais pas encore en vue, il faut apprendre à opérer ce yo-yo avec agilité et ne pas attendre bureaucratiquement que les experts soient d’accord pour constater ce que tout le monde a déjà constaté. Le défi est de vivre avec le virus, pas de simplement survivre en attendant le vaccin miracle.

Nos autorités en auront-elle le courage?

Dans le reste du monde, la disparité reste grande. On peut se demander si des facteurs socio-politiques y jouent un rôle ou si le facteur chance domine toujours l’évolution de la situation.

Diaporama dune sélection de pays.

Un collègue suggère même que l’impact de l’épidémie serait d’autant plus grave qu’une société serait très complexe, ce qui expliquerait les chiffres records de la Suisse, dite championne du monde de la complexité fédérale et administrative.
Cependant notre pays est-il vraiment le pays administrativement le plus complexe ? Quels indicateurs permettent de mesurer cela ?

En Suisse, l’épidémie frappe chaque canton de manière très différentes alors qu’ils ont tous la même complexité administrative. Cela ne parle pas pour une spécificité d’un facteur de risque « fédéralisme ».

Transmission

R0 = ρ∙c∙d  où rho est la probabilité de transmission, c le nombre de contacts par unité de temps et d la durée de la période contagieuse.

Tout le monde parle de R0, facile à comprendre en termes simples par « capacité d’un individu atteint d’en infecter d’autres ».
Cependant en réalité, bien qu’extrêmement simple à calculer, c’est un terme qui est presque impossible à estimer sans connaissances approfondies du pathogène et de la maladie, et sans données représentatives de la population. Les tests PCR effectués partout de manière anarchique ne sont pas des données représentatives, les cas ne sont pas des cas puisque la plupart des testés positifs ne développent pas la maladie. Les nombres d’hospitalisations sont un meilleur indicateur bien que l’on oublie les vieillards dans les maisons de retraites. Mais seules les mortalités sont claires (morts du Covid-19 ou précipitées par le Covid-19). Le problème est que la mortalité se manifeste trop tardivement pour être utile à la gestion sanitaire de l’épidémie.

ρ et d sont des facteurs caractéristiques d’un pathogène donné et de la maladie qu’il provoque. Ils sont totalement inconnus quand le pathogène est nouveau, comme c’est le cas du SARS-CoV-2 qui induit la Covid-19.

Mais ces deux paramètres sont vraisemblablement les mêmes dans tout le monde, à moins que le virus et la maladie ne soient racistes ou épigénétiquement déterminé par des comportements sociaux.
Par contre on sait que des facteurs de co-morbidité influencent le résultat thérapeutique et ces facteurs sont plus fréquents dans des sociétés vieillies et immunitairement diminuées (diabète, obésité, troubles circulatoires).

Il reste donc le facteur c, le nombre de contacts dans un espace de temps. C’est celui qui est visé par les contraintes sociales.

Au début d’une épidémie non encore détectée, celui-ci aura été une cause de grande disparité, avec Wuhan en Chine, Bergame en Italie ou Mulhouse en France initialement très affectés. Pour ma part, et avant d’effectuer des corrélations douteuses, j’attribue la naissance de ces foyers au facteur chance, au hasard.  Et l’on voit maintenant que bien des deuxièmes vagues ne sont en fait que des premières vagues, comme en Grèce, en Pologne ou au sud de l’Italie. La chance se répartit différemment à chaque battement de carte. Par contre, la Suède, qui a adopté une stratégie différente, sans lutte absolue contre tous les contacts, montre une évolution très différente.

Tout ça veut surtout dire que le match n’est pas terminé !

Il le sera avec un vaccin mais personne ne sait si un vaccin efficace et sans autres dangers sera vraiment disponible. S’il arrive, alors les stratégies asiatiques de détection, suivi et isolement auront été les meilleures, gagnant du temps et des vies jusqu’à ce qu’une autre solution soit disponible.

Sinon il faudra bien que la mise sous cloche de ces pays cesse et que tous les « clients potentiels » de cette maladie en soient atteints un jours. Il n’est pas non plus exclu que cette épidémie ne s’éteigne, comme toutes les autres, sans explication et sans vaccin.

Le pari qu’a fait la Suède a été de ne pas compter sur un traitement ou un vaccin, de vivre avec le virus sans trop détruire la vie sociale et économique, donc d’accepter une haute mortalité initiale. Il faut noter que, dans ce pays, la politique sanitaire est déléguée à une administration spécialisée indépendante, comme la politique monétaire ou l’administration de la justice.

Alors ne faut-il pas se demander si les anxiétés politiques et corporatistes – peur d’annoncer un décompte des morts, spectre de devoir faire un nécessaire triage alors qu’il a déjà lieu avec les maisons de retraite – n’ont pas précipité des comportements contre-productifs dans les pays qui ont formé des « états-majors de crise » avec des « conseils scientifiques » constitués de dernière minute et peuplés par des gens peu préparés ?
L’adjectif iatrogène définit les effets néfastes induits par un traitement médical. Il est vraisemblable que l’on en fasse maintenant l’expérience avec le traitement sanitaire qui est administré dans chaque pays.

Il suffit de tout prédire pour avoir eu raison avec l’une de ses prédictions. Alors je prédis l’arrivée d’un vaccin efficace et sûr au début 2021, au printemps 2021, à l’été 2021, à l’automne 2021, en 2022, ou jamais.


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