Bonjour, Concernant les flux de carbone, il y a un argument de Mr Jancovici que je ne comprends pas, quand il affirme que le CO2 anthropique est là pour des siècles : quid des flux de carbone habituels, conduisant à la séquestration naturelle par les océans, les carbonates, l’enfouissement, etc ? Ce n’est pas le propos précis de votre article, qui traite de la séquestration anthropique, mais peut-être pouvez-vous me renseigner sur ce point. Sinon, une remarque quand vous écrivez que les défrichements sont « en nette régression dans le monde ». Je trouve que c’est un argument discutable et qu’on ne peut généraliser. C’est vrai des pays industrialisés comme la France, où il y a une déprise agricole et où une bonne partie du manteau forestier originel a disparu. Je doute que ce soit le cas dans les pays tropicaux et équatoriaux où la forêt occupe (ou occupait encore il y a peu) la plus grande partie de l’espace disponible. Par ailleurs, plus les milieux naturels concernés se réduisent, plus leur valeur biologique en tant qu’espaces refuges s’accroît. Autrement dit, il peut être plus grave de détruire 10% d’une forêt relique que 20 % d’un grand couvert forestier. Reply
Flux de carbone : environ 100 Gt par an échangés par l’atmosphère avec les océans et 120 avec la biomasse terrestre. Bilan « naturel » à peu près nul. Le réservoir de carbone qu’est l’atmosphère en contient environ 860 Gt. Cela fait que le temps de séjour moyen du carbone y est de 860/(100+120) = 3.9 années Des émissions anthropiques de 11 Gt/a s’y ajoutent, dont 5 seulement restent dans l’atmosphère et s’y accumulent. Jancovici s’y connaît certainement en énergie, mais pas dans les problèmes de baignoires avec écoulements d’entrée et de sortie. Déforestation : il y a bien sûr des disparités entre les continents. Graphique tiré de ourworldindata.org dont la source est la FAO : Nos ancêtres n’ont pas fait mieux que les actuels Brésiliens ou Indonésiens. Mais cela s’appelait défrichement. LA tendance est à la baisse et les « records » publiés sont entachés de biais cognitifs. Reply
Bonjour. Le calcul dit « imbécile » mais instructif (encart jaune), me semble basé sur la productivité de l’Eucalyptus, dite de 30t/an/ha. Il s’agit de bois vert. Pour obtenir la masse de C, il faut diviser par 4, ce qui donne 7.5 t/ha/an de C fixé. Cela correspond bien à la production en matières sèches/an des documents FCBA qui est de 10 à 18 t de ms/an/ha, soit 5 à 9 t de C/ha/an. Faire le calcul de la surface nécessaire pour compenser 11 Gt-C avec 7.5 t de C fixé donne donc 14.7*10^6 ha, ce qui est le double de votre résultat (7.33*10^6 ha). Cela ne fait que renforcer votre raisonnement. Reply
« C’est en cela que l’agriculture est une émettrice nette, de l’ordre de 1 Gt C par année » Cette assertion est fausse: Un hectare de maïs a un bilan positif de 16,31 tonnes de CO² captées par an ! https://www.contrepoints.org/2019/07/15/349007-le-vrai-bilan-carbone-de-lagriculture Reply
Ou bien vous n’avez pas lu ce que j’ai écrit ou pas compris. Les 16,3 tonnes dont vous parlez est un flux, de l’atmosphère à la plante, dont on aura soustrait le carbone contenu dans les intrants, mais ce n’est pas le solde d’un bilan intéressant du point de vue climatique, car après récolte et consommation, rots, pets excréments et pourrissement, toutes ces tonnes se retrouvent dans l’atmosphère et ne changent en rien sa composition. Le bilan climatique net de l’agriculture résulte de la consommation de carburants fossiles pour fabriquer les intrants et travailler les sols ; des changements d’affectation de portions de territoire (urbanisation) y sont aussi ajouté, ce qui n’est pas vraiment attribuable à l’agriculture. Mais peu importe, ces calculs sont faciles mais complexes et, en fait, sont une comptabilité fort peu intéressantes. Le végétal ou la viande qui sont produits puis consommés saison après saison n’y interviennent pas. Une exception cependant : la capacité à stocker plus de carbone dans les sols et ce de manière pérenne. Mais ce sont des quantités limitées, un stock qui ne se constitue ou reconstitue qu’une fois et lentement, et qui suppose la pratique de techniques de conservation, par exemple renoncer au labour et gérer les adventices avec du glyphosate. Constitué lentement ce stock n’est pas infini et peut aussi être détruit très rapidement. Reply
Les services industriels de Bâle-ville mettent en service une installation. Je doute qu’ils soient aussi naïfs que vous le pensez. Pourquoi cette voie est selon vous sans intérêt ? Avez-vous seulement pris connaissance du 1er article dans la revue mentionnée ? Reply
En effet la naïveté n’est pas de mise. Les IWB, qui déjà diluent le gaz naturel avec du biogaz contenant entre un quart et un tiers de CO2, savent très bien obéir à leur unique capitaliste. Je n’ai bien sûr rien contre le biochar, qui ne se distingue du charbom actif que par l’origine qu’un certificat lui attribue, mais cela m’étonnerait qu’un investisseur plaçant sa fortume et non celle des autres y engage un centime. Quel « business plan » qui tienne la route pourrait le convaincre ? Reply
La production de charbon végétal à partir du bois avec valorisation thermique des gaz de pyrolyse semble manquer dans votre réflexion. La technique est aboutie. https://www.energie-bois.ch/actualites/bulletin/bulletin-details/archive/News/article/le-charbon-vegetal-lor-noir-issu-du-bois/news/detail.html Reply
En effet, c’est une première étape de décomposition du bois. Que d’hectares à abattre ! Et ça conduit à la foi du charbonnier. 😜 Reply