Évolution biologique et culturelle : un cadeau

Freeman Dyson (1923-2020) fut un physicien de renom. Doué d’une grande curiosité il s’est penché sur les questions d’évolution biologique et culturelle, aussi liées à celles de l’interaction entre l’homme et l’environnement. C’est à l’âge respectable de 96 ans qu’il rédigea le court et lumineux essai ci-joint dans lequel il nous passe sa compréhension de cette histoire. Que voilà un brin de culture bienvenu ! Après l’avoir traduit, avec l’aimable autorisation de son fils George, historien et constructeur de kayaks, j’y ai ajouté une postface dans laquelle je décris quelques retombées concrètes.

Pour commencer à comprendre l’évolution des espèces il est bien sûr nécessaire de saisir les contributions de Darwin, Mendel et des biologistes moléculaires modernes. Au-delà de la constatation, il faut aussi considérer les conditions dans lesquelles une espèce peut surgir ou disparaître, tout en évitant toute comparaison avec des automates certes complexes mais qui seraient manipulables à souhait. Par ailleurs, un darwinisme social laisserait entendre qu’il en irait de même avec l’évolution des sociétés ; or il n’en est rien, même si le concept de mème – par analogie au gène – laisse penser à des codes de la pensée qui se transmettraient au sein de la société et pourraient être l’objet de mutations et de sélection plus ou moins naturelles. En outre, notre espèce n’a aucune pureté génétique ; notre génome contient des fragments communs avec ceux du Néandertal et du Dénisovien, ce qui permet de calmer bien des esprits et de nous féliciter de cette intime diversité.

Si les civilisations évoluent, il ne s’agit ni de mutations dues au hasard ni d’une sélection du plus apte mais de successions d’apprentissages effectués par une seule espèce, distincte des autres par la conscience qu’elle a d’elle-même et par une mémoire collective ancrée par le langage. Cette histoire est chaotique, elle passe par des apparentes régressions mais surtout par des progressions irréversibles, elle peut stagner ou évoluer très vite, par des fulgurances.

Pour hériter d’une culture il aura fallu qu’elle se crée et se consolide, la maudire et l’oublier n’ont pas de sens, sauf celui de la barbarie, et continuer à la construire apporte de la valeur à notre vie. La modernité nous expose au brassage des populations et au brassage des idées, ce qui est en soi une riche confrontation mais qui présente le risque d’évoluer vers une homogénéisation gommant toute la richesse des singularités que chacun aura pu hériter.

Voici ce cadeau (tapez F11 pour le visionner en plein écran) :
 

Evolution-biologique-et-culturelle

Le document présenté ici peut être téléchargé sous forme de PDF avec un format qui permet de le visionner agréablement en pleine page et plein écran. Il est aussi possible de l’imprimer sous forme de livret ; suivre à cet effet les dispositions de votre lecteur de pdf (livret, papier A4, disposition paysage, retournement sur les bords courts).
Autres versions disponibles pour liseuse EPUB et Kindle :
 


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1 thought on “Évolution biologique et culturelle : un cadeau”

  1. Ce qui me laisse profondément impressionné c’est le fait qu’une personne de 95 ans ait pu écrire un document tellement intéressant, important et stimulant. J’admire aussi l’immense travail de traduction et de complétation scientifique de la part du Dr. Michel de Rougemont. Je m’occupe depuis long temps du problème de la complexité. Comment a pu naître la complexité? C’est un question d’énergie et d’entropie. Sans complexité (évolution) biologique il n’y aurait pas d’évolution culturelle. La matière (nos cerveaux) est en même de réfléchir sur elle même! Est-ce qu’il y a dans l’Univers des êtres beaucoup plus évolus que nous (dans le sens biologique et dans le sens culturel)?

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