Cesser de lutter contre le réchauffement climatique : est-il encore possible de revenir sur terre ?

Au cours des vingt dernières années, dès le Sommet de Rio en 1992, l’opinion que le climat s’échauffe, que cela est dû avant tout aux activités humaines, et que cela va avoir des conséquences catastrophiques pour l’humanité au cours du 21ème siècle s’est érigé en dogme quasiment absolu. Un activisme s’est mis en route qui semble maintenant inarrêtable.

Malgré, ou alors à cause même, des réactions de négationnistes qui n’en veulent rien savoir ou de sceptiques qui aimerait en savoir plus, les experts appointés par les États n’ont cessé d’abonder dans le même sens, appuyés intensément par de puissantes ONG ayant des intérêts politiques bien précis. Il ne se passe pas de jour sans que les médias ne relaient, en général sans les vérifier car toujours jugées de sources sures1, des informations sur tel ou tel aspect du réchauffement climatique, presque toujours négatif bien entendu. Il n’y a pratiquement aucune contribution équilibrée à ce sujet car celui qui s’y risquerait se ferait immédiatement accuser d’adopter la position honnie de sceptique. Par sa définition même un dogme ne se discute pas. Et on peut craindre que le dogme n’ait gagné.

Le propos de ce billet n’est pas de revenir sur le débat, clôt selon les experts et les ONG de service. Or la messe n’est pourtant pas dite, ni sur l’évidence et la magnitude de l’élévation des températures, ni sur les mécanismes qui y contribuent, en particulier la part qu’y jouent les gaz à effet de serre, ni sur les conséquences à moyen et long terme d’un éventuel changement climatique, ni sur l’efficacité des mesures de réduction ou de captage des émissions de CO2. Par ailleurs l’évaluation de l’impact économique potentiel d’un éventuel changement du climat reste au niveau de bien incertaines conjectures.

Il est maintenant plus que probable que les alarmes développées par le GIEC et les ONG qui noyautent ce groupe et relayées sans critique par les médias sont vastement exagérées.2 Il ne s’agit pas de dénier les phénomènes physiques, ce que font les négationnistes, mais d’en apprécier la magnitude relative et d’ouvrir le champ des causes et conséquences, ce que se permettent les sceptiques et les hérétiques. Alors que le climat d’aujourd’hui est encore très mal décrit par les modèles des « experts », quelle crédibilité faut-il donner aux projections dans le futur faites avec ces mêmes modèles ?  Les ordres de grandeurs de base sont faussés, la stabilité intrinsèque (rétroactions globalement négatives) du système climatique n’est pas ou mal retenue, les scénarios choisis le sont arbitrairement. Des extrapolations fantasmagoriques sont faites, sur la base desquelles un faux sentiment d’urgence est créé. Cela s’appelle de l’alarmisme. Et ça marche : nous adorons nous faire peur et ça se sait et s’exploite bien.

Face à la contradiction l’argument majeur qui est servi est celui d’autorité : comment un honnête homme ou une honnête femme peut se permettre de mettre en question un avis dont on dit qu’il est soutenu par plus de 97% des savants impliqués dans la recherche sur le climat ? Pourtant depuis l’Inquisition et Lyssenko on aurait pu penser que des arguments scientifiques devraient prévaloir, tenant compte des éléments de doute qui entourent une connaissance encore fragmentaire. Aussi, prendre à partie la personnalité de son contradicteur, mettre en doute son intégrité, et pour ces raisons ne pas aborder ouvertement les questions posées sont des tactiques dignes de régimes totalitaires, ou de campagnes électorales de bas niveau3. La position des alarmistes doit être bien faible pour qu’ils utilisent l’autorité, l’invective et l’exclusion. Ils en sont même arrivés au mensonge et à la falsification de données (« climategate », la fameuse courbe en forme de « hockey stick ») et de documents (récentes affaires « fakegate »).

L’incompétence des politiciens et des médias est normalement compensée par la consultation d’experts. Dans le cas du climat il est évident que le panel consulté est considérablement biaisé. Même le comité du prix Nobel s’y est fait prendre pour le prix de la paix, c’est un moindre mal que si cela avait été pour celui de physique. C’est pourtant avec bonne foi que des accords internationaux visant à la réduction des émissions de gaz carboniques furent conclus (Kyoto et autres), que des mécanismes d’échange de droits ont été créés (certificats CO2), que des taxes diverses sont levées (centime climatique), que des normes ont été promulguées (grammes de CO2 par km émis par les voitures), que des subventions sont octroyée pour les énergies renouvelables (rachat à prix coûtant, déductions fiscales, soutien à la création d’entreprises « cleantech »). Des moyens immenses sont mis à disposition de la recherche, allant de la biodiversité à l’exploration spatiale en passant par les super-ordinateurs.

Tout cela pour hic et nunc sauver la planète, une formidable posture morale.

La réactivité des politiciens a été d’autant plus forte que le danger de rétribution politique en cas d’échec est faible car l’horizon visé s’étend sur une période bien supérieure à celle d’une paire de mandats électoraux. Et vous ne pouvez pas résister à des déclarations qui sont continuellement martelée sur votre tête, elles deviennent une vérité nouvelle que, si vous voulez être un leader, vous êtes obligé de suivre. Il faut néanmoins noter qu’une certaine synergie avec la nécessité de devenir moins dépendant des combustibles fossiles joue aussi un rôle à cause des risques géopolitiques associés aux pays producteurs et de la crainte de l’épuisement des réserves. Il semble d’ailleurs qu’aux États-Unis ce sont ces derniers arguments qui ont prévalu pour convaincre les républicains et les compagnies productrices d’énergies qu’il fallait aussi chevaucher le cheval carbonique.

Au cours du temps d’énormes groupes d’intérêts se sont créés, du monde de la science à celui de la finance, en passant par l’industrie, le bâtiment et les transports, sans parler des organisations gouvernementales ou non dont la vie entière sont consacrées à cette croisade. De sérieux engagements économiques et politiques ont été commis. Dire «Halte, assurer, exercice interrompu!» mettrait au chômage un nombre incalculable de personnes, détruirait des valeurs boursières, et briserait l’égo de beaucoup. Est-il donc encore possible de renverser cette vapeur?

Il n’y a pas de problème CO2 à résoudre, pas d’externalité négative à corriger. Cette affirmation n’est pas un dogme mais un constat qui pourra être révisé au vu de nouvelles évidences. Que faire donc ?

Promouvoir des énergies alternatives ? Oui, à la condition que l’alternative soit valable, énergétiquement et économiquement, sans biais et désorientation dus aux subventions étatiques.

Promouvoir des économies d’énergies ? Oui, bien sûr, tant qu’elles sont rentables pour celui qui en fait l’investissement, indépendamment de toute incitation fiscale.

Sortir du nucléaire ? Si c’est aujourd’hui trop dangereux il faut sortir sans délai ; sinon pourquoi en sortir ? C’est un autre débat que celui de ce billet. Mais il faut noter que si lutter contre le CO2 n’a plus d’importance le nucléaire pauvre en émissions gazeuses perd une partie de sa justification comme contributeur à la salvation de la planète. Il lui reste pourtant de beaux jours, en particulier dans le développement de filières plus sécurisées, telle que celle du thorium, tant du point de vue de l’approvisionnement que de celui des risques industriels et post-industriels (déchets).

Il y a donc assez à faire, même sans alarmisme. Mais il faut arrêter de se leurrer et de prendre en otage la société au nom du misérable dogme d’un bien supérieur improbable. Ce n’est pas non plus au nom d’une hypothétique croissance ou du maintien d’une certaine activité économique qu’il faudrait continuer des actions au mieux inutiles car inefficaces, au pire criminelles car elles confisquent des ressources qui pourraient être engagées dans des buts bien plus bénéfiques tels que l’éradication de la malnutrition (13-15% de la population mondiale), la promotion de la santé et du développement, ainsi que cultiver la science, les arts et la culture.

Quel parti, quel chef aura le courage d’initier la retraite nécessaire, de prendre le temps pour une réévaluation de la situation et des priorités, de cesser cet hubris qui consiste à prétendre que l’homme4 est cause et sera remède de tout ?

Pour le bonheur des gens plutôt que leur condamnation.

 

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1  Si vous êtes ou avez été en liaison avec une quelconque industrie vous n’êtes pas crédible. Par contre si vous êtes membre cotisant du WWF, de Greenpeace ou autre NGO et/ou chercheur dans un institut universitaire gouvernemental ou non, alors vous êtes en état de sainteté.

2  Voir http://climate.mr-int.ch (en anglais pour l’instant)

3  Notons qu’hélas ces tactiques sont suivies par les représentants de tous les bords. Ce qui ne les légitime pas.

4  Et la femme aussi, bien entendu, mais peut-être moins cause que remède.


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