Climat : le Graal de l’action politique

Le bombardement est constant, il faut sauver la terre de son climat ou l’inverse, personne n’en sait trop rien. En tous les cas, des chancelleries aux cours d’écoles, la causa climatica franchit des sommets que rarement une idéologie aura atteints dans l’histoire, tous totalitarismes ou religions confondus.

Oui, c’est une proposition criminelle que de chercher à imposer par tous les moyens de la propagande que nos sociétés entrent dans une nouvelle ère, celle du rationnement et de la contrainte, alors que rien ne devrait l’exiger. En exagérant de manière systématique la sensibilité du climat aux émissions de gaz à effet de serre et en composant celle-ci dans des scénarios irréalistes mais bien catastrophistes, l’apocalypse est pour dans moins de douze ans.

On nous a fichu la trouille, grave ! 

S’il faut bien qu’un jour l’humanité soit sevrée de carburants fossiles, rien ne dit qu’il soit nécessaire d’affamer le bébé afin qu’il perde immédiatement sa dépendance. Or, Green Deal ou autres oukases d’écoliers, c’est bien d’une rupture dont il est question à laquelle les sujets, vous et moi, doivent impérativement se soumettre. Plus de délai, la terreur doit régner, que s’aiguisent les longs couteaux et que se mettent en scène des procès de type moscovites. À défaut de solution à un problème mal posé voilà qu’il n’y a pas d’autre voie possible, même les gamins n’ayant pas encore de notions de physique nous le disent, il faut leur obéir tant qu’ils savent encore tout. 

À qui profite ce crime ?

En tous cas pas aux amis de la nature car ceux-ci savent qu’elle n’a cure de nos actions, gloires ou turpitudes, et qu’elle ne se laisse pas dominer par des idéologies. Pas non plus aux pays en développement ou en émergence quoiqu’un recul du monde développé ne serait pas pour leur déplaire bien qu’ils risquent de se faire entraîner par ces élans suicidaires.

C’est dans la nature humaine qu’il faut chercher, celle qui est à la conquête permanente du pouvoir. Or ce pouvoir est contesté, le mode même de son exercice est mis en question dans les sociétés ouvertes qui sont issues de la civilisation européenne, de plus en plus fragmentées, et polarisées, à nouveau tentées par des idéologies explicitement radicales. Certains remettent sur scène le nationalisme étriqué par l’illusion protectionniste. Cela peut durer un temps, mais pas tout le temps car, autre limite à la durabilité, les promesses démagogiques et populistes ne peuvent que s’étioler. D’autres ont des tentations de pure idéologie, marxistes ou d’ordre religieux. Les enseignements de l’histoire les contredisent ? peu importe, on l’efface et, si nécessaire, on la réécrit.

Cause bienvenue

La causa climatica apparaît alors comme le Graal de l’action politique qui permet de prendre ou de cimenter le pouvoir :

  • Une peur viscérale est exploitable, celle de l’apocalypse ;
  • Un coupable est tout désigné, nous, collectivement, ce qui nous contraint moralement sans offenser aucune minorité ;
  • Seuls des contestataires insensés, des incompétents, des négationnistes, des vendus au capitalisme, des complotistes, ou des dérangés peuvent être en désaccord avec le bien qui est proposé. L’ennemi est le résistant, on l’appellera donc vite criminel et terroriste.
  • Le monde désenchanté, pollué, abimé par l’action humaine sera sauvé.
    Le truc de la « Vision » ou d’un « avenir à venir » marche à plein. 
  • Pour les pénitents professionnels depuis la sortie du Jardin d’Eden, l’action climatique est une rédemption indispensable. Des indulgences sous formes de certificats carbone avec des images de footprint sont maintenant vendues.
  • La cause est simplissime : il n’y a qu’à tourner un seul bouton, celui du carbone.  Le reste suivra.
  • Tout et son contraire peut être attribué au changement climatique anthropogénique. Comme rien n’est vérifiable, la preuve est donc superflue ; c’est ainsi que s’établissent les dogmes.
  • La science climatique est tellement compliquée qu’elle est maintenant décrétée comme scellée ; un coryphée appelé GIEC en chante les mérites et exclut les bourdons qui sonnent faux.
  • Des flux financiers gigantesques peuvent être orientés à ces activités inutiles qui créent des pseudo-valeurs comme des certificats de bonne conduite climatique et autres produits dérivés :
    • la taxation et le subventionnement étatiques peuvent atteindre des niveaux considérables, de l’ordre de plusieurs pourcent de PIB. C’est une aubaine de pork & barrel pour tout pouvoir n’ayant plus de marge de manœuvre financière.
    • ces flux sont exploités par des milieux financiers dont les gains se font à la marge de chaque transaction, sans aucun intérêt pour le fond de la chose. Les caisses de pension se laissent complaisamment leurrer dans ces abîmes.
  • Justification est donnée à la propagande officielle, habilement déployée par les mercenaires du story-telling.
  • Les principes de l’État de droit et de l’exercice de la démocratie peuvent doivent être battus en brèche grâce à une cause devenue supérieure à toutes les autres, globale par-dessus le marché. Les caciques n’ont plus à respecter le souverain mais à lui imposer leur vérité. On ne consultera le peuple qu’après qu’il aura été dûment éduqué, ce qui permettra des taux d’adhésion approchant ou dépassant même les 100%.
  • Aucune responsabilité n’est à porter. L’action climatique restant sans effets ou ses effets devant se produire à si long terme, le risque politique de s’être trompé ou d’avoir failli restera sans conséquence.

N’oublions pas non plus que cela profite à un segment du marché de la recherche scientifique qui tire de la causa climatica une notoriété triomphante et des revenus plus que confortables. Ce n’est pas pour rien que certains –trop– d’entre eux se corrompent à dire le faux, à occulter le vrai ou à minimiser les incertitudes pour prêcher une cause qui est devenue ascientifique.

N’oublions pas non plus que les médias s’en régalent en y jouant le rôle de maître à penser ou de compagnon de route, ou simplement en se laissant rouler comme des idiots utiles. Adieu le sens critique, il ne paye que lorsqu’il est conformiste.

Sans opposition

Comment donc un personnage ou un parti politique pourrait-il se mettre en faux avec telle mouvance ? On les voit donc s’y aligner les uns après les autres, surtout en période pré-électorale.

Qui aura le courage de dire que le roi est nu ?

Que les politiques de mitigation climatiques sont inutiles, au mieux totalement inefficaces et au pire suicidaires ?

Que l’urgence climatique est une hystérie de plus ? proche ou dépassant même tous les fascismes.

Réponse : personne sauf –comme moi– de vieux croûtons n’ayant rien à gagner ni à perdre face à cette neurasthénie qui menace pourtant aussi leur esprit raisonnable.


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4 thoughts on “Climat : le Graal de l’action politique”

  1. « Il n’y a pas de consensus sur la sensibilité du climat à l’action des gaz à effet de serre (ECS), mais seulement sur le phénomène physique du forçage radiatif. »
    Même là-dessus il n’y a pas consensus, en admettant que le consensus est la moindre valeur scientifique, ce qui est faux.
    Les principaux défauts de la théorie du réchauffement climatique anthropique sont qu’elle est trop vague, invérifiable et totalement politisée.
    Prenez les prévisions d’il y a 25 ans, elles sont toutes fausses.

  2. Sur le totalitarisme de la pensée unique autour de la question climatique, je peux vous suivre.
    Vous mettez en doute l’influence des activités humaines sur le climat. Il semble toutefois qu’elle fasse l’objet d’un très large consensus dans la communauté scientifique.
    Quelles sont les raisons pour lesquelles ce consensus vous laisse froid.
    Merci de bien vouloir m’aider à comprendre votre scepticisme et à me faire une opinion argumentée.
    Bien cordialement

    1. Réponse courte (sinon voir mes multiples interventions à ce sujet):
      Il n’y a pas de consensus sur la sensibilité du climat à l’action des gaz à effet de serre (ECS), mais seulement sur le phénomène physique du forçage radiatif. C’est LE point clé de l’affaire, savamment gardé sous le couvert de l’autorité du GIEC.
      Les modèles exagèrent cette sensibilité. Ils surchauffent, c’est-à dire que leur réévaluation de l’évolution de la température (hindcasting) est systématiquement trop élevée par rapport à la réalité observée. Cela se voit même, avec de bons yeux, dans le rapport du GIEC (AR5, WG1, fig 9.8).
      Les scenarii retenus pour nous mobiliser sont invraisemblablement pessimistes (RCP8.5).
      En cela je ne suis pas un sceptique inactif et attentiste, je conteste les interprétations et surtout les politiques qui en dérivent. C’est pourquoi je préfère le terme d’hérétique.
      Avons nous 10, 30, 100 ou 300 ans devant nous pour nous sevrer des carburants fossile? certainement bien plus que les 10-12 ans qu’on ne cesse de renouveler (Hansen 1988, Al Gore 2006, Gerta et le GIEC 2019), plutôt de l’ordre du siècle ou plus.

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