Le climat au G20

On peut se réjouir de la foire d’empoigne qui pourrait avoir lieu au prochain G20 à Hambourg les 7 et 8 juillet prochain. Les pays qui se sont fortement engagés ne sont pas contents, les gros dévoreurs fossiles asiatiques non plus, même s’ils n’ont rien à faire jusqu’à au moins 2030, parce que d’ici là les USA n’auront pas suffisamment abimé leur compétitivité, et cela plaît moins encore aux pays en développement qui comptaient sur une aumône de plusieurs milliards. Seul le blondinet américain, à qui on n’achèterait pas une voiture d’occasion, paraîtra très satisfait, comme à son habitude.

Pourtant, qu’elle ait été prise pour de bonnes ou mauvaises raisons, la décision du président US devrait susciter de meilleures réactions que les lamentations et les injures qui fusent aujourd’hui. On sent que de larges tranches de l’opinion doutent beaucoup de la politique climatique sacralisée à Paris ; mais c’est plutôt une foule silencieuse, effrayée de prendre position sur un sujet si compliqué et dominé par des maîtres d’une rhétorique moralisante qui, bien qu’à la mords-moi le doigt, impressionne jusqu’à des politiciens chevronnés. Seuls des loufs comme votre serviteur osent s’exprimer, malgré que la bien-pensance climato-crédule les tienne bien à l’écart, et malgré le risque de se faire accuser de tous les crimes, ce qui serait de la pure calomnie.

Une machine réglée depuis plus de trente ans et qui avait réussi son coup à la COP21 de Paris se voit maintenant déstabilisée par le désaccord de la plus grande puissance économique et militaire du monde. Le moment ne serait-il pas venu de la démonter entièrement, de la remettre en question ? Plutôt que s’enferrer dans les dogmes, ne vaudrait-il pas la peine de détricoter cette pelote et de trier les problèmes plutôt que les amalgamer avec tous les maux de la terre et du ciel ?

Avec grande prétention, j’ai donc rédigé une lettre ouverte adressée aux dirigeants du G20, dans le maigre espoir qu’ils s’aperçoivent que leurs certitudes tiennent plus de la paralysie de leur pensée que d’une réflexion profonde.

La voici ci-après. Une version en trois langues, fr-de-en,  peut être téléchargée ici et distribuée le plus largement possible.


Climat : il est temps de revenir à la raison !

Lettre ouverte aux dirigeants du G20, et aux autres

 

Des désaccords surgissent à propos du climat et vous n’écoutez pas, soumis que vous êtes à votre propre propagande climatique. Sauver la planète, se libérer des carburants fossiles, subventionner tous azimuts : tout cela serait impératif, urgent, adéquat, et bon pour l’économie.

Mais en fait qu’en savez-vous ? Que valent ces promesses d’avenir radieux ?

Votre base de décision est bien maigre : un aréopage d’experts soigneusement cooptés, mandaté par vos prédécesseurs pour mener une enquête uniquement à charge, vous répète que le climat va mal à cause des émissions de gaz à effet de serre. Bien qu’incapables de la démontrer, leur hypothèse est devenue toute une théorie qui, validée ni par les faits ni par la logique, n’est juste qu’un dogme. À Paris vous avez obéi à leur ordre de limiter un hypothétique réchauffement en dessous de 2 °C, valeur totalement tombée du ciel. Ils vous ont fait croire que plus de 95% des savants impliqués dans la recherche climatique étaient de cet avis. Peu vous importe ce gros mensonge, il semble vous être utile. Répétez souvent une fausse nouvelle, elle devient une vérité.

Pourquoi vous obstinez-vous à croire l’indémontrable ?

Les mêmes modèles utilisés par les experts montrent que les mesures de restriction énergétique qui découleraient des engagements de vos pays n’auraient qu’un infime impact sur le climat, ou n’en ralentiraient l’évolution que de quelques années. Que sera le climat demain ? Quel serait un « bon » climat ? Personne n’en sait rien.

Pourquoi vous obstinez-vous vers l’inutile ?

Faute de base scientifique solide, d’autres arguments sont invoqués, comme on l’a vu à la COP22 de Marrakech où à cette causa climatica furent amalgamés tous les maux attribués au développement : pollutions de tous genres, biodiversité, migrations, ressources agricoles et halieutiques, chômage, pauvreté. Vous savez pourtant bien que les problèmes ne se posent pas ainsi et ne se résolvent pas en les jetant dans le même panier.

Pourquoi vous obstinez-vous vers l’ingérable globalisé ?

Vous êtes pourtant tous connus pour votre pragmatisme, votre aptitude à trouver des solutions là où dogmes et idéologies ne font que diviser. Pourtant vous insistez dans une aventure qui mobilisera bien des intelligences qui feraient pourtant mieux de s’occuper de questions plus importantes et urgentes. Or la ressource la plus précieuse sur Terre est justement l’intelligence, qu’il faut donc employer à meilleur escient.

Pourquoi vous obstinez vous à galvauder ces ressources dans un but si équivoque ?

Les citoyens qui vous font confiance ont droit à plus d’ouverture d’esprit de votre part, plus de souci de l’intérêt général que de celui d’industriels restant non compétitifs sans aide étatique, plus de bon sens que d’idéologie écologiste, plus de science que de dépravation de la science.

Soutenir une cause monstrueusement futile est digne des temps où les dogmes causèrent tant de dégâts humains. Saurez-vous revenir à la raison ?


À propos de l’auteur :

Michel de Rougemont, ingénieur chimiste, Dr sc tech, est consultant indépendant.
Par ses activités dans la chimie fine et l’agriculture il est confronté, sans les craindre, à maints défis liés à la sûreté des gens et de l’environnement.
Son livre intitulé
‘Réarmer la raison’ est en vente en ligne sur Amazon.
Il anime un blog
blog.mr-int.ch et un site sur le climat climate.mr.int.ch
Courriel :
michel.de.rougemont@mr-int.ch

Il est libre de tout conflit d’intérêt en relation avec le sujet de cette lettre.

 


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