Il fait bon vivre dans le pays où je suis. Les saisons s’y succèdent avec régularité, même si jamais une année ne ressemble à l’autre, les pluies tombent en suffisance tout au long de l’année, les sols sont fertiles et les paysages merveilleux. L’environnement construit et les productions agricoles et sylvicoles sont bien adaptés à ce climat qui, au cours des siècles n’a pas fondamentalement changé. Pourtant les températures ont été plus basses et les hivers plus rigoureux durant ce qu’on appelle la petite ère glaciaire dont la sortie a commencé il y a 150-200 ans. Deux cycles de ce genre [1] ont eu lieu au cours des deux millénaires passés –en Europe pour le moins car on manque de témoignages pour le reste de la planète– qui se sont renouvelés sur des périodes de plusieurs centaines d’années. Au cours de cette histoire il est à peu près certain que les épisodes froids ont été plus rudes pour leurs contemporains que les chauds. Fut-ce une coïncidence que les disettes et les épidémies aient été plus graves lorsqu’il faisait froid, nul ne le sait.
Une première chose est certaine : il est impossible de savoir si le maximum du cycle actuel est maintenant atteint et si le réchauffement, que l’on constate globalement, va continuer ou s’interrompre.
Une deuxième chose est aussi certaine : la sortie de la petite ère glaciaire a débuté avant que l’activité industrielle humaine ait pu avoir un impact significatif sur l’environnement. La température et le niveau des mers ont commencé à monter et les glaciers à fondre sans que personne ne sache (ou ne désire) démontrer pourquoi. Il n’y a que de vagues hypothèses, impossibles à confirmer.
Une troisième chose est encore certaine : les variations climatiques observées n’ont pas été accompagnées d’événements catastrophiques particuliers, au contraire, une grande capacité stabilisatrice peut être constatée. Par exemple, à la suite de modifications soudaines de l’atmosphère faisant suite aux grosses éruptions volcaniques, un retour à la normale se fait en deux ou trois ans ; après l’énorme éruption du Tambora en 1815 la production agricole dans le monde a souffert en 1816, mais sans conséquences à plus long terme.
Une quatrième chose est aussi certaine : là on l’on vit, que ce soit ici en Suisse, au bord de la Méditerranée, sous les tropiques, ou dans des steppes désertiques, les conditions environnementales sont très similaires à celles que les ancêtres ont connu dans ces lieux. Pour la préhistoire et ce qui a pu se passer avant l’holocène, c’est une autre affaire.
Alors arrivent les technocrates de la deuxième moitié du vingtième siècle qui se mettent à observer et mesurer en détails les paramètres du patient « terre ». Ils ne savent pas s’il est malade mais ils le subodorent, ce qui est un premier mystère.
Et, bien entendu, ce qu’ils mesurent ils ne le comprennent pas car il leur manque un contexte de comparaison historique et statistique qui puisse permettre de distinguer le significatif du stochastique. Dans les années 70 on craint un refroidissement, puis, avec la formulation de la théorie de l’effet dit de serre lié aux émissions de gaz du même nom, on se persuade que c’est un réchauffement qui va continuer de se produire, cette fois dû principalement aux activités et aux émissions humaines. Il manque toute forme d’évidence à cela car sur la base des observations instrumentales couvrant les derniers 150 ans aucune corrélation univoque et exclusive ne peut être établie entre température et concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère[2]. Néanmoins la théorie du forçage radiatif liant l’un à l’autre est un phénomène physique tout à fait plausible.
Comment alors fait-on d’une plausibilité une certitude et une cause primordiale ? En bon scientifique on procède à des expériences confirmant ou infirmant l’hypothèse et, en cas de confirmation on quantifie les effets mesurables. Mais avec le seul laboratoire disponible, la terre entière, et la seule expérience possible, celle de l’histoire en route, cette approche est irréalisable. On en est réduit à d’autres conjectures, à une approche par modélisation, en espérant que les schémas adoptés permettent de reconstruire les évolutions du passé, afin d’avoir une certaine qualité pour extrapoler quelque peu vers l’avenir. Après plus de trente ans de mise en équations plus ou moins fondées scientifiquement, d’ajustage de paramètres de toutes sortes et d’utilisation des plus puissants ordinateurs, ces modèles ne reproduisent même pas correctement les changements observés au cours des dernières décennies. Par exemple ils n’expliquent pas le fait que depuis environ vingt ans le réchauffement ne soit plus observable, ce qui les invalide, radicalement. À une seule exception tous exagèrent les températures qu’ils calculent par rapport à celles qui sont observées [3]. Malgré cela, et avec une assurance bien peu compatible avec le doute scientifique, les experts s’adossent à ces modèles invalides pour d’une part ajouter un fort facteur d’instabilité à la réponse que le climat aurait à une augmentation de la concentration en gaz carbonique, alors même que l’histoire montre plutôt une homéostasie, et d’autre part pour évaluer des scénarios pour le futur qui prédisent une évolution de la température et du niveau des mers qui devraient devenir vite catastrophiques. Non seulement c’est gave, mais imminent. Il y a ici un autre mystère : quels sont les mécanismes qui poussent les scientifiques à de telles manipulations, exagérations et oracles infondés ?
On passe alors de la certitude pseudo-scientifique à l’activisme politique. Alors qu’il y a un grand consensus sur le fait que le climat change et que les températures ont monté au cours des derniers 150 ans, aucun consensus n’existe sur tout le reste : cause humaine, sensibilité au CO2, évolution prévisible, etc. Malgré cela il est prétendu que c’est l’activité humaine qui est la presque unique cause d’un dangereux dérèglement climatique et qu’il faut impérativement fortement réduire, et à terme cesser, l’usage de carburants fossiles, charbon, pétrole et gaz naturel. Comment passe-t-on d’un mensonge ascientifique [4] à un activisme à caractère totalitariste, c’est un mystère de plus.
On peut aussi dérouler le scénario d’une autre manière. Dès la fin des années 70 les instances de l’ONU se sont préoccupées de questions environnementales et ont trouvé des thèmes globaux pour lesquels elles se sont déclarées compétentes. Le climat étant l’un d’entre eux il a été décidé de réunir un groupe d’experts, le fameux GIEC, dont la mission [5] serait de l’étudier et d’apporter ses avis aux gouvernements. Il était implicite dès les premières conférences qu’il s’agissait de monter un cas contre les agissements du monde industriel et accessoirement de se poser en défenseur des pays ne jouissant pas des mêmes hauts standards de vie. Le GIEC et à sa suite tous les programmes de recherche, scientifique ou non, n’ont plus alors eu que pour but d’instruire à charge, comme les pires procureurs américains savent le faire. On ne cherche que les arguments servant la cause, on réduit à silence par tous les moyens tout aspect qui suggèrerait un doute ou une contradiction, et on confirme les actions à entreprendre par les résultats que l’on a savamment distillés pour arriver à ces conclusions. Cette méthode, absurde et circulaire, a si bien réussi que lesdits experts formulent régulièrement des recommandations pour les décideurs, les mêmes depuis plus de trente ans, que ceux-ci n’ont plus la liberté de prendre ou de laisser. Ils sont sommés de suivre les experts qu’ironiquement ils ont eux-mêmes chargés de dicter leur conduite ; ne pas le faire serait un suicide politique, en tous cas dans les sociétés occidentales. Il existe bien sûr des oppositions mais aucune n’est au gouvernement de ces pays, et aucune ne jouit du soutien des médias, même aux États-Unis ou le parti républicains et son aile buveuse de thé ne protestent que mollement et pour d’autres raisons, fiscales avant tout. Au cours du temps une puissante machine onusienne s’est mise en place, très strictement encadrée par des commissaires d’organisations non gouvernementales surveillant leur orthodoxie. Et je ne parle pas des budgets de recherche et développement qui ne sont accordé qu’à des projets dont le but est de confirmer les thèses actuelles, et qu’à de très rares exceptions à ceux prenant des approches différentes. On a l’impression que ce chemin est maintenant sans retour. Et on est devant le mystère suivant : comment des dirigeants venant de pays ayant des régimes démocratiques sont-ils devenu les assidus suiveurs d’une telle politique ? Pourquoi sont-ils uni sono en train de préparer des plans de décarbonations sans considération pour l’inanité des arguments qui leur ont été vendus ? C’est un mystère de plus.
On a envie de leur dire : Halte ! Ne tirez pas ! Réfléchissez ! Et quand on le fait, ce qui j’ai tenté, la seule réponse que l’on reçoit est que les experts disant que si l’on ne réduit pas l’emploi de carburants fossiles la vie sur terre deviendra terrible, et qu’il faut donc anticiper cela avec discipline. Ils trouvent même courageux de le faire et s’arrogent le mérite d’être de ceux qui montrent le bon exemple. Que ces affirmations soient d’ordre dogmatique, que les programmes qui leur sont dictés soient injustes, inhibant surtout le développement social et économique de ceux qui en ont le plus besoin, et qu’ils seront par ailleurs complètement inefficaces, tout cela ne les dérange pas : les experts ont parlé, il faut les croire. Mystère encore que cette croyance aveugle que même le Pape cautionne.
Si j’étais de ces paranoïaques adeptes de la théorie du complot je n’aurais pas à chercher des explications à tous les mystères que j’ai mentionnés ci-dessus. Mais je ne le suis pas et il me faut donc trouver des réponses plus fouillées, y arriverai-je ? Toute aide en la matière sera grandement appréciée.
Dans un billet suivant je vais essayer quelques pistes. À suivre donc.
[1] Période chaude romaine (maximum vers l’an 200), Période froide du moyen-âge (minimum vers l’an 700), optimum médiéval (maximum vers l’an 1000), petite ère glaciaire (minimum vers 1700), période chaude actuelle (maximum pas encore connu).
[2] Voir mon article à ce sujet : http://blog.mr-int.ch/?p=2315&lang=fr
[3] Voir la figure 9.8 du cinquième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) paru fin 2103.
[4] Non, ce n’est pas un faute de frappe, cela veut dire sans science. Il s’agit de prises de position d’experts qui, même ayant une formation et une activité scientifique, ont sciemment abandonné la science pour passer au dogme irréfutable..
[5] « … fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade. »
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