Malheureusement, il semble que votre proposition de corrections des données des composantes des énergie primaires de EI/BP (dans votre article « Énergie, tournant ou continuité ? ») ne soit pas faite de la meilleure façon. Il faudrait certes, amender celles de EI/BP, mais autrement… Prenons seulement le cas de la Suisse et de ses chiffres qui font foi. Selon la « Statistique globale suisse de l’énergie 2022 » (parue le 7 juillet, voir le tableau 14, p. 21) de l’OFEN, on a ceci : énergie primaire totale (consommation brute) : 1.025380 EJ (importation d’électricité comprise !) charbon : 0.003850 EJ, pétrole : 0.372720 EJ, gaz : 0.106720 EJ, donc total fossiles : 0.483290 EJ (soit 47.1%), nucléaire : 0.252140 EJ (soit 24.6%), hydraulique : 0.120600 EJ (soit 11.8%), autres REN : 0.050920 EJ (soit 5.0%), etc. EI/BP donne : énergie primaire : 1.05 EJ, total fossile : 0.49 EJ (soit 46.7%), nucléaire : 0.21 EJ (soit 20%), hydraulique : 0.28 EJ (soit 26.7%), autres REN : 0.07 EJ (soit 6.7%) Vos chiffres : énergie primaire : 0.89 EJ, total fossile : 0.49 EJ (soit 55.5%), nucléaire : 0.26 EJ (soit 28.9%), hydraulique : 0.11 EJ (soit 12.7%), autres REN : 0.03 EJ (soit 2.9%) De la comparaison des trois jeux de données, il ressort que les chiffres de EI/BP sont proches de ceux de l’OFEN pour l’énergie totale et pour la part des fossiles (soit autour de 47%), une valeur relative que vous surestimez fortement à 55.5% puisque vous sous-estimez fortement ( de -13.2%) la valeur absolue du total. EI/BP sous-estime le nucléaire (en valeur absolue et en valeur relative) et vous le surestimez (un peu en valeur absolue et beaucoup en valeur relatives). Pour l’hydraulique, EI/BP surestime fortement et vous êtes presque correct. Pour les autres REN, EI/BP surestime et vous sous-estimez. On semble tomber de Charybde en Scylla… Reply
Pas d’accord du tout ! Mélanger deux statistiques n’apporte que de la confusion, surtout avec les Suisses qui cherchent le contenu primaire d’énergies secondaires importées. Ce n’est pas faisable dans une statistique globale, à moins de créer une nouvelle organisation mondiale du commerce dédiée à compter les joules. Il ne s’agit pas non plus de savoir si l’un ou l’autre sur- ou sous-estime ceci ou cela, qui serait le juge détenteur de la vérité ? Il faut simplement corriger une faute ou une astuce que BP avait instituée pour montrer ses fossiles plus bénins qu’ils ne sont. Attribuer auxdites renouvelables un rendement fictif de consommation d’énergie primaire qui serait le même que celui d’une machine thermique n’a pas d’autre sens. C’est ce qui est corrigé dans les évaluation présentées ici. Lors de la production desdites renouvelables il n’y a aucun moyen de mesurer la quantité d’énergies primaire impliquées. C’est possible, nécessaire même, avec des intrants primaires (charbon, pétrole, gaz, matière fissile) qui sont effectivement comptabilisés matériellement lors de leur extraction. Il n’y a aucun besoin de compter et facturer le vent, le rayonnement solaire ou les précipitations. Reply
Je crois que vous ne saisissez pas la qualité de la statistique suisse. Justement, en Suisse (et aussi dans les données d’Eurostat) les REN sont prises identiquement dans les données énergétiques finales et primaires, la source étant gratuite, sinon il faudrait tenir compte des ~20% de rendement de conversion du solaire photovoltaïque, des ~50% pour l’énergie éolienne, des ~80% de l’hydraulique, le tout à partir de l’énergie solaire disponible, strictement comme énergie primaire ! Regardez bien les tableaux 10, 14 et 24 de la statistique globale 2022, ainsi que le tableau 6b de celle de l’électricité 2022 ! La colonne Électricité du tableau 14 est détaillée dans le tableau 6b et encore plus précisément dans le tableau 24. Finalement ce qui sera à remplacer, ce seront les 347 PJ de pétrole + 102 PJ de gaz + 4 PJ de charbon, soit 453 PJ d’agents fossiles de l’énergie finale (retenus obtenus à partir des pertes sur les 483 PJ d’énergie primaire), et pour le nucléaire, non pas les 252 PJ (= 70 TWh(th)) de son énergie primaire, mais bien les 23 TWh(él) (= 83 PJ) de son énergie finale. Pour moi la présentation de la statistique suisse est impeccable alors que, je vous l’accorde, IE/BP trafiquent les REN pour les « gonfler » en équivalents fossiles. Reply