Cartes d’orientations politiques

 

Une contrainte moderne, surtout médiatique et propagandiste, est d’aligner les opinions des gens et les partis politiques selon une échelle linéaire et réductrice allant de droite à gauche.

C’est trop simple et cela mène à des confusions. Comment par exemple classer le Front National en France sans faire injure à la droite? ou le différencier par rapport à un parti comme l’UDC en Suisse?

Pour cela il faut s’orienter sur plusieurs axes

1.- selon les priorités fondamentales :                 Libéral – Collectiviste
2.- selon l’ouverture au Monde :                            Global – Local
3.- selon le lieu où le pouvoir doit s’exercer :  Régional – Central

On peut gloser sur toutes ces nuances en écrivant des milliers de mots. Souvent un diagramme permet une synthèse plus rapide et plus compréhensible. C’est l’essai que je propose ici.

Note préliminaire:
Les représentations graphiques dans cet article sont le fruit dune analyse personnelle et non le résultat d’un projet de recherche national.
C’est plus rapide, moins cher, aussi juste que faux, et pas plus ni moins objectif.

Au départ il faut déjà se situer dans un espace de liberté et de responsabilité selon ce premier diagramme:

Liberte-responsabilite

Rappelons que la liberté individuelle n’est pas infinie. Elle est contrainte par celle des autres personnes cohabitant dans le même espace. L’idéal de la « Personne » reste donc une utopie, mais qui a valeur d’orientation, souhaitable selon mon opinion.
Il apparaît que lorsque une personne jouit de plus de liberté cela s’accompagne de plus grandes responsabilités. C’est un aspect que beaucoup de libertaires aiment oublier.

Dans ce diagramme je n’ai pas inclus de référence religieuse, ce serait une tâche impossible et probablement perçue comme blasphématoire.

L’axe fondamental qui sépare droite et gauche est celui du rôle respectif de l’état et de l’individu, du libéralisme au collectivisme. On le mettra en abscisse.

Ouverture au Monde

Selon cet axe l’ouverture au Monde des partis politiques en Suisse peut s’analyser de la manière suivante:

ouverture-monde-suisse

En France ça n’a pas du tout la même allure:

ouverture-monde-france

Alors qu’aux États-Unis ça paraît plus simple, même si ça ne l’est pas forcément dans la réalité de l’exercice du pouvoir:

ouverture-monde-usa

Notons aussi qu’il y a une grande confusion dans l’utilisation du mot libéral par les Américains, où pour certains il s’agit de communistes dangereux, alors que chez les Européens le gauchiste grimace en prononçant ce mot. C’est vraisemblablement parce que le gauchiste européen recherche encore et toujours un système soviéto-marxiste de parti unique.

Et en superposant le tout on voit pourquoi les commentaires simplistes tombent souvent à côté de la plaque:

ouverture-monde-comparaison

Régionalisation

Un autre axe important qui divise le paysage politique est la question de la régionalisation.
Dans une Suisse confédérale les partis centralisateurs sont plutôt à gauche, donc à droite sur le diagramme (comme le pouce de la main droite est à gauche en en regardant le dos et à droite si l’on en voit la paume):

lieu-pouvoir-suisse

On sait encore – bien que cela s’érode petit à petit sous la pression du PS et de certains « pragmatiques » – que la souveraineté de la Suisse procède de celles des cantons, et non l’inverse comme en Allemagne les Länder.

En France c’est encore une fois bien différent:

lieu-pouvoir-france

On voit que le centralisme bureaucratique y conserve une place pas trop éloignée de ce que pratiquait l’Union soviétique en son temps.

Et aux États-Unis les différences entre partis ne sont pas très notables:

lieu-pouvoir-usa

Si j’ai mis le président un peu plus en haut c’est parce que d’une part celui qui exerce le pouvoir aura toujours tendance à l’accumuler au centre où il se trouve, et d’autre part parce que ce président-là a cette tendance politique.

En superposant le tout on voit que le mot démocratie peut se décliner selon bien des variantes.

lieu-pouvoir-comparaison

 

Conclusion

Le monde est plus compliqué que ce que les professionnels du commentaire  veulent le penser et le dire. Quant à elle l’opinion publique – qui n’est pas l’opinion publiée – saura faire les nuances nécessaires au moment de se déterminer dans les urnes, en toute indépendance des partis et de leur lignes.


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