Sans considérer des questions de fond théologiques ou idéologiques où tout les oppose, nous nous concentrons ici sur le seul aspect comportemental de ces clans, c’est-à-dire la manière d’appréhender une idéologie, de la représenter dans l’espace public, et de jouer le jeu des institutions politiques d’un pays. En laissant un point d’interrogation à cette équation l’auteur s’assure une sortie de secours si quiconque voulait procéder à des citations hors de contexte. Mais il est frappant de constater qu’en plusieurs points fondamentaux il y a recouvrement entre les comportements d’un socialiste pur sucre à la française et ceux d’un islamiste tendance frères ou salaf. Bien sûr on n’inclura pas les sociaux-démocrates dans cet ensemble car ceux-là ont déjà commis le péché capital d’intégrer l’économie de marché et les mécanismes du capitalisme dans leur appréhension du monde réel.
Tout d’abord les idéologies : elles sont toutes deux incréées, elles sont. Le doute et l’évaluation n’y sont pas permis. On me dira que le Coran est la référence écrite et fermée de l’un et n’a pas son correspondant chez l’autre. Cependant lorsqu’on lit ou écoute un socialiste ses valeurs de base sont si régulièrement les mêmes qu’en surgit un corps doctrinaire évident: lutte pour l’abolition des classes, primauté de la collectivité sur la propriété individuelle, justice sociale impliquant l’abolition des inégalités et la redistribution des richesses, innocence de la personne dans une société injuste, et droits multiples découlant de ces principes. Si certaines interprétations sont nécessaires pour éclairer le fond idéologique on comptera sur des détenteurs du savoir, que l’on appelle imams ou intellectuels, pour normaliser le discours et l’adapter aux conditions actuelles, mais jamais pour mettre en cause les bases doctrinales ou les réformer, au contraire d’autres confessions ou modèles politiques. Ces docteurs de la foi, seuls autorisés à émettre des fatwas, auront obtenus ce statut par leur rhétorique, leur constance dans la préservation des dogmes et leur habileté à affronter leurs adversaires. Détenteurs de la bien-pensance ils maintiennent ainsi la communauté en rangs serrés et disciplinés.
Par définition un dogme est incontestable. C’est pourquoi toute opinion divergente sera considérée comme sacrilège et méritera d’être réprimée sévèrement, même si pour cela il faut nier la réalité, c’est-à-dire mentir, et dénigrer ad hominem son opposant. Mais on me dit que les socialistes sont issus des lumières, tolérants et respectueux alors que les islamistes ne sont que de dangereux et intolérants obscurantistes. Mais si les socialistes étaient vraiment respectueux des autres pourquoi veulent ils le portefeuille, voire la peau, de ce salaud qui défend les intérêts individuels et qui est attaché au respect absolu de la propriété et de la sphère privée, surtout vis-à-vis d’un État que l’on prétend protecteur mais qui trop souvent n’est qu’inquisiteur. Quant à leur tolérance n’en parlons pas : lorsqu’on traite systématiquement d’homophobe toute personne opposée au mariage gay, de raciste ou xénophobe celui qui se pose des questions sur les conditions d’immigration, et de voleur celui qui possède, on voit bien que seuls les principes constitutionnels de la liberté d’expression les contraignent à garder mesure. Et sitôt qu’une petite phrase ou un geste est capté qui pourrait nuire à l’adversaire alors l’assassinat politique est immédiat. Les réactions au récent appointement de Slobodan Despot comme conseiller en communication du conseiller d’État valaisan Freysinger en sont un bel exemple. Les apostats et athées sont voués à la mort chez les uns, alors que chez les autres, avec une savante dose de calomnie, de diffamation et de mauvaise foi on élimine sans encourir de représailles.
L’action régie par le dogme est totalitaire. On l’a bien vu à la suite de la dernière élection du président français : sans prendre en compte que 48,36 % des électeurs n’avaient pas voté pour lui, ni réaliser que sa petite marge victorieuse était plus certainement due à un vote de rejet du président sortant qu’au choix de sa politique, Monsieur Hollande s’est engagé dans la réalisation quasi mécanique de son programme, juste tempérée par certains retours de réalités économiques, en prétendant que le peuple lui en avait donné le mandat. C’est vraiment se moquer de la moitié du pays si des « consultations » sont faites auprès de « partenaires » alors que le projet de loi est déjà verrouillé comme cela a été le cas pour le mariage gay, sujet tellement urgent et important qu’il a permis de faire oublier pour un temps le marasme économique et financier ; et c’est aussi la méthode utilisée ces jours pour la réforme des retraites avec une légère variante : c’est sur ce qui ne sera pas réformé que les décisions sont déjà prises.
Il est aussi vrai que l’irrespect et l’intolérance sont bien répandus dans d’autres cercles religieux ou politiques ; mais intégristes ici, fascistes ou révolutionnaires néo-marxistes là, les postures sont exposées sans fard, ce qui n’est jamais le cas des socialistes qui prétendent être ouverts au dialogue alors qu’ils abhorrent leurs adversaires et n’ont pas la culture du compromis. De manière similaire à la taqqiya islamique le socialiste prétend agir selon les normes et règles démocratiques mais, en chantant l’internationale, aspire en fait à l’avènement d’une société de type soviétique où l’individu sera subordonné à la volonté collective sagement décidée par des caciques désintéressés.
La lutte ne sera jamais finale, espérons-le.
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