Changement climatique: et si les réserves de carburants fossiles étaient toutes brûlées

Il y a une quantité limitée de carburants fossiles sur terre.
Selon  le dernier  » BP Statistical Review of World Energy » publié en juin 2013[1] les réserves avérées (proved) dans tout le monde sont les suivantes :

Pétrole

235.8

1012 Kg correspondant à

16.7

1012 Kmol C
Schistes bitumineux

62.6

1012 Kg

4.4

1012 Kmol C
Charbon

860.9

1012 Kg

71.7

1012 Kmol C
Gaz

187.3

1012 m3

8.4

1012 Kmol C

En plus des hydrates de méthane se trouvent au fond des océans et dans le permafrost. La quantité estimée est de l’ordre de 500 à 2500 gigatonnes de carbone [2]. En supposant que la quantité inférieure sera exploitable un potentiel considérable d’émissions de CO2 en résultera :

Hydrate de Méthane

500

1012 Kg C

41.7

1012 Kmol C

Total

142.9

1012 Kmol C

 

Que serait alors la concentration de CO2 cdans l’atmosphère?

Durant l’Holocène et jusque avant le début de l’ère industrielle il est communément admis qu’une concentration en CO2 de  280 ppm est restée à peu près constante.

Depuis le début de l’ère industrielle (1750) il est estimé que 365 milliards de tonnes de carbone ont été émis dans l’atmosphère par les activités humaines [3].
De ces 30.3·1012 Kmol de CO2 approximativement les deux tiers sont restés dans l’atmosphère pour atteindre une concentration de 390-400 ppm et un tiers a été capturé sous forme de biomasse additionnelle ou de sédiments.

Si le même ratio était conservé dans une atmosphère totale de 182’000·1012 Kmol la combustion de toutes les réserves fossiles ajouterait 525 ppm au niveau actuel et la concentration « ultime » en CO2 atteindrait 925 ppm.

Quelle augmentation de température cela provoquerait-il?

Selon Myhre et al[4] le « forcing » primaire résultant d’un changement de concentration en CO2 s’exprime par:

 Eq_DeltaF  , en [W m-2 K-1]

En utilisant un simple modèle statique de l’atmosphère à deux couches [5] le changement de température s’établirait  comme suit:

Forcing primaire

ΔT
primaire

Forcing feedback

ΔT feedback

ΔT overall

[W m-2 K-1]

[K or °C]

[W m-2 K-1]

[K or °C]

[K or °C]

(Myhre et al.)
Atteindre 925 ppm depuis 280 d’avant l’ère industrielle

6.39

Surface

1.245

          -1.62

-0.318

0.93

TOA

2.275

          -2.96

-1.075

1.20

Atteindre 925 ppm depuis les actuels 400

4.49

Surface

0.875

          -1.14

-0.223

0.65

TOA

1.603

          -2.08

-0.756

0.85

TOA: “Top Of the Atmosphere”

 

Ainsi, sans tenir compte d’aucune rétroaction (feedback) la température augmenterait de 1.25 to 2.28°C depuis le début de l’ère industrielle; avec une rétroaction de -1.3 W m-2 K-1 qui combine les effets de la loi de Planck, de la vapeur d’eau, des nuages, de l’albedo et du gradient selon l’altitude [6], l’augmentation anthropogénique de la température serait de 0.93 to 1.20 °C, ou augmenterait de 0.65 to 0.85 °C par rapport à la situation actuelle.

Au vu de ce résultat vaut-il la peine de se faire des soucis?

Probablement pas. Et alors il ne restera plus rien à brûler que de la biomasse renouvelable!

L’impact d’environ un degré sur la température de l’atmosphère restera bien caché derrières de plus larges variations causées par d’autres facteurs.

C’est pourquoi il n’y a aucune urgence à adopter des mesures de contrôle drastiques et il est plus sage pour nous et pour les générations futures de prendre le temps de s’adapter si besoin est à des changements incertains et probablement insignifiants.

Il est grand temps de ne rien faire plutôt que de terroriser les foules avec des scénarios catastrophe.

Désolé pour les activistes, ils auront à trouver d’autres raisons pour sauver la Planète. Ils pourraient bien commencer par nous sauver d’eux-mêmes en se taisant pour une bonne fois.

 


[4] Myhre et al. “New estimates of radiative forcing due to well mixed greenhouse gases.”
Geophysical Research Letters, Vol. 25, No.14, pages 2715-2718, July 15, 1998
http://folk.uio.no/gunnarmy/paper/myhre_grl98.pdf

[6] Bony Sandrine, Colman Robert, Kattsov Vladimir M., Allan Richard P., Bretherton Christopher S., Dufresne Jean-Louis, Hall Alex, Hallegatte Stephane, Holland Marika M., Ingram William, Randall David A., Soden Brian J., Tselioudis George, and Webb Mark J.
“How Well Do We Understand and Evaluate Climate Change Feedback Processes?”
J. Climate, 19, 2006, 3445–3482
http://journals.ametsoc.org/doi/pdf/10.1175/JCLI3819.1


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