Lire ou ne pas lire ? voilà la question

Chaque jour est une occasion de recevoir des recommandations de lecture pour plus de 24 heures. Elles viennent surtout d’amis et autres relations souhaitant partager des positions communes ou se lamenter des idioties que d’autres commettent et communiquent. Les pires sont les liens hypertextes qui vous mènent au visionnement ou à l’écoute d’émissions longues comme des jours sans pain.

Certes, tout est éminemment intéressant, car je n’ai des contacts qu’avec des gens de qualité. Il faut cependant maîtriser la chronophagie qui en résulte car un coin de jardin doit être réservé pour y cultiver ses choix à soi, sans se les faire imposer, aussi amicalement que ce soit.

Il faut donc trier, mais comment ?

Bien sûr il y a les « must read », injonctions venant de personnes de haute confiance et qui ne recliquent pas sans apporter un commentaire incitatif. On peut donc leur obéir et leur en être reconnaissant.

Il y a les re-diffuseurs à répétition, ne manifestant pas d’esprit critique, dont on évitera de suivre les conseils après quelques tentatives décevantes. Une éventuelle perle sera-t-elle manquée ? c’est un risque à courir.

On s’abonne aussi à des newsletters et autres chaînes de diffusion, toutes aussi attrayantes les unes que les autres, bien qu’en général situées dans une complaisante zone de confort car on ne cherche pas volontairement l’agression intellectuelle venant de lieux où l’on pense mal puisque pas comme soi. Le risque de perte de temps est le plus élevé dans cette catégorie, parce que l’on y ressasse trop.

Et puis il y a les hasards heureux, ceux que l’on trouve sur le chemin de Serendip en surfant sur la toile, mais qu’il faut examiner avant de s’en réjouir.

Pour que la poubelle ne soit pas la destination immédiate il faut d’abord connaître la source et la date des textes ou images qui nous sont offerts et que cette source ait une réputation vérifiable. Cette notoriété est vite anéantie lorsque cette source ne connait pas ses sources et ne fait que relayer des légendes urbaines et autres bouteillons. 

Ensuite on examinera la ou les premières phrases qui décrivent la raison d’être du texte ou du discours en question ainsi que les conclusions qui en sont tirées. Il faut accorder toute son attention aux mots utilisés et aux connotations qu’ils évoquent. L’évitement sera de mise dès que ça pue les éléments de langage ou si c’est rempli de mots-valises. Pour un papier se voulant scientifique, l’emploi du conditionnel dans l’abstract est aussi rédhibitoire. 

Lors de débats publics les intervenants se reprochent mutuellement de ne pas avoir lu leurs proses, ce qui est souvent le cas, justement à cause de la nécessaire gestion du temps de chacun. Mais c’est en fait un exercice responsable que de renoncer à la lecture d’un texte, bien sûr après en avoir évalué les contours, comme on sent l’état de maturité d’un melon avant de le mettre ou non dans son panier. Il suffit de le reconnaître franchement.

Ces conseils ne sont pas brevetés, leur usage est libre même si des honoraires seront les bienvenus.

517 mots, 2’35’’ de lecture.


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