Sabordage collectif et vert

Il m’appert que l’Europe se programme un sabordage collectif. La Commission Européenne vient d’annoncer avec fanfare deux volets de son « pacte vert européen »
(EU Green Deal) pour plus de biodiversité et une production agricole restreinte, ce qui complète ses plans de décarbonation et de réduction des pollutions. Nonobstant les prétendues bonnes intentions, toutes ces postures tiennent plus du Quichotte que du stratège, ou alors serait-ce Méphisto ?  

Les actions gouvernementales deviennent insupportables qui consistent à suivre une doctrine de la précaution à tout prix, l’élimination du moindre risque résiduel devant primer sur n’importe quelle autre priorité qui font que la vie vaille la peine d’être vécue. Il est vrai qu’une fois endoctriné selon une nouvelle morale dégradant l’individu au niveau de l’amibe, le peuple préférera cet esclavage protecteur à toute liberté aventureuse, jugera mauvais les comportements non conformes et s’en fera allègrement le délateur. Ça s’est déjà vu, mais tel apprentissage semble ne pas s’hériter.

Une répétition générale vient d’avoir lieu avec la paralysie de la vie sociale et économique de peur qu’un engorgement du système de santé puisse exiger de faire des choix tragiques, une responsabilité à ne surtout pas endosser. Du point de vue de l’aptitude à subir telles contraintes, cela a parfaitement fonctionné. Pourquoi donc ne pas refaire l’exercice avec des trouilles encore plus abyssales que l’effet d’un virus sur un petit segment de la population ?  Voilà de quoi instaurer une sorte de coup d’État permanent où le bon et le mauvais seront décrétés par un soviet suprême entouré d’un aréopage d’experts sélectionnés pour leur compétente partialité.

Le vers est désormais dans le fruit et nous ne disposons pas du pesticide adéquat.

Un diagnostic est posé de dégradation générale de la planète causée par toutes les actions humaines dont plus aucune ne saurait être bonne. Ce pseudo-constat n’est remis en question que par des obtus réfractaires à telle révélation, des insensibles salauds qui préfèrent user de la raison plutôt que d’accepter les évidences des sentiments, des négationnistes de la flagrante imminence du collapse apocalyptique[1].  

Une hypothèse est posée qui devient vérité sans même apporter d’élément de preuve que la nature serait malade de l’homme et qu’il est nécessaire et urgent de la restaurer. Le diagnostic est si faux qu’il est devenu une arnaque de première classe : il faut y croire puisque c’est sans cesse répété. C’est le monstre du Loch Ness, bout de bois mal photographié et magnifié au point de lui attribuer une signification mystique. Pour le réfuter il faudrait bien sûr des centaines de pages que personne ne lirait ; ça rend l’escroquerie d’autant plus efficace.

La biodiversité n’est pas en danger dès lors que quelques espèces phares voient leur population et leur habitat diminuer. L’identité réelle et la mesure de ce problème n’est d’ailleurs jamais expliquée. L’Europe est un parc aménagé par les activités humaines, presque plus rien n’y est encore à l’état naturel. Pourtant la vie y est saine et agréable, sauf dans les salles de réunion bruxelloises. Les espèces n’y sont pas en danger et ne risquent pas vraiment de disparaître, ce serait plutôt l’inverse si l’on pense aux grands oiseaux rapaces et aux mammifères emblématiques comme le loup et l’ours, ou à la plus grande biodiversité microbienne des sols cultivés en comparaison avec ceux des forêts et des pâturages.

Non, le climat ne sera pas mis sous contrôle, surtout pas en laissant proliférer des moulins à vent et des panneaux solaires avec leur misérable production intermittente. La décarbonation a grand besoin des carburants fossiles pour se mettre en place – à raison de 85% – et donc tout programme d’urgence en la matière est damné à en accélérer la consommation. C’est le sort réservé à la promotion de l’inefficace, avec en sus la peur du nucléaire, devenue maladie mentale chronique qui sera aussi soignée aux fossiles.

Non, les terres agricoles ne sont pas dégradées. Comment alors produiraient elles d’année en année des récoltes records ? Les agriculteurs sont les serviteurs de la portion de nature qu’ils utilisent pour nous fournir des aliments. Ils ne cessent pas d’améliorer leurs méthodes, celle de conservation des sols par exemple. Alors qu’ils font l’objet d’examens les plus stricts les pesticides ne présentent pas de risque significatif, sinon leur vente ne serait pas autorisée. Quel sera la diminution d’un risque déjà si négligeable par la réduction forfaitaire de 50% des quantités utilisées ? De quelle science se prévalent les politiques pour ordonner telle incongruité ? Ils n’ont toujours pas voulu comprendre la différence entre danger et risque. Pourquoi alors ne pas ordonner de réduire de 50% le nombre de pilules prescrites aux malades, ou la consommation de bière ? L’agriculteur se converti au bio en étant subventionné et dédommagé pour le faire ; mais pourquoi ces aides si le bio est si bon ? Et non, l’éleveur ne dope pas ses animaux aux antibiotiques, son vétérinaire les soigne lorsque cela est nécessaire. Et puis, il y a bien plus de pollinisateurs que les seules abeilles dont les fluctuations de population ne sont pas attribuables à un seul facteur. Alors oui, cet agri-bashing est la manifestation de l’ignorance crasse du monde intello-politico-médiatique.

Le diagnostic étant tout faux, les traitements préconisés ne sont qu’un amas de sottises.

Alors, après s’être converti au bio aux frais des contribuables, l’agriculteur pourra revenir à une agriculture productrice et bien raisonnée utilisant des pesticides d’origine tant naturelle que de synthèse et dosant avec exactitude les nutriments dont ses cultures ont besoin. Après avoir été dopés par des financements garantis verts, les moulins à vent seront démontés, laissant sur place des blocs de béton énormes reléguant les vestiges du mur de l’Atlantique au rang de maisons de poupées. Les panneaux de silicium redeviendront sable. Et enfin les villes pourront se diluer dans les campagnes, avec l’aide de la 5G. La technologie nucléaire russe, chinoise ou coréenne offrira des centrales intrinsèquement sûres. Les mésanges chanteront et les abeilles butineront, comme avant et comme après.

Un des arguments massues pour le Green Deal est une tromperie d’au moins un billion d’euros, qui prétend redynamiser l’économie et pourvoir des emplois nouveaux. Cela procède de l’illusion de la vitre cassée qui veut croire que la remplacer contribue à la prospérité alors que ce n’est qu’un coût, éventuellement nécessaire mais générateur d’aucun progrès. Casser les vitres ou démonter les centrales nucléaires, c’est kif-kif ! Dans ces cas, hélas si fréquents qu’on ne s’en scandalise plus, le payeur finit toujours par être le consommateur et le contribuable, alors que des fortunes se créent pour les parasites les plus malins.

La durabilité est un leitmotiv, au point que pas un commissaire européen ou de quartier n’est capable d’expliquer de quoi il s’agit. Alors que rien n’est vraiment renouvelable, cela n’empêche pas de le croire et de le faire croire en faisant la promotion de schmilblicks inefficaces qu’il faudra reconstruire tous les dix ou trente ans en usant des ressources tout autant non renouvelables.

Dans l’éventail politique actuel de ce continent, aucune force ne se profile qui soit apte à formuler et transmettre un message positif, radicalement différent de celui de cet Empire du Fatras (Wirrwarr-Imperium, Mess Empire) dont la Commission européenne est le héraut. Se soumettre, fuir, combattre ? à chacun de trouver sa réponse.


[1] J’en fais partie, mais qu’on ne me cherche pas les poux : moi aussi je souhaite une nature qui maintient sa capacité vitale, des aliments sains, une bonne qualité de l’environnement (air, eaux, sols) ; je soutiens l’idée d’un sevrage des carburants fossiles et celle d’une mobilité efficiente en zones urbaines



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2 thoughts on “Sabordage collectif et vert”

  1. Wie immer sehr gut, wenn auch – auch wie immer – etwas hard to go für den fremdsprachigen Leser.
    Schon schwafelt die EU wieder von Green Deal, von einem Wohlstandskiller, wenn doch die Schäden von Corona (in Tat und Wahrheit sind es die Schäden einer völlig verfehlten Corona-Politik) gerade erst so richtig am zunehmen sind. Bis jetzt haben viele noch ihre letzten Reserven aufgebraucht, um ihre Mitarbeiterinnen und Mitarbeiter nicht entlassen zu müssen…. aber jetzt fängt es mit den Entlassungen erst so richtig an… siehe etwa Swissmem et al.
    Unter EU-Wirtschaftsmotor Deutschland schreitet weiter in der Vernichtung seiner zentralen Industrie, der Autoindustrie, während nun immer mehr auch die Franzosen von deutscher Solidarität leben wollen. Wie soll das gehen. Und wie erst recht mit einem Green-Ankurbelungsprogramm, das in Tat und Wahrheit abkurbelt. Ein Feuer mit einem Feuerlöscher zu entfachen, geht nicht.

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