Débat reporté sine die

Un débat sur le climat n’a jamais eu lieu et n’aura jamais lieu. Pourquoi ?

Parce que les experts ont fait le tour de la question et ont parlé, et que leur avis est définitif. Peu importent les approximations, les incertitudes, les contradictions, les fautes systématiques et les inconnues : tenir compte de cela remettrait tout en question, alors qu’il est désormais interdit d’avoir le moindre doute.

Celui qui n’est pas d’accord avec des prémisses en partie non scientifiques imposées par des experts cooptés se fait réduire au rang de quidam incompétent ou de criminel de la pensée. Mais, au-delà de l’odeur totalitaire de ces prémisses, leurs conséquences sont lourdes.

Il n’y aura pas non plus de débat sur la politique climatique. La seule action valable est d’arriver à un bilan carbone nul, au plus tard en 2050. Quelles que soient nos flatulences carbonées, elles doivent être contenues, trappées et disparaître dans les tréfonds de la Terre et des océans. Ça encore, ça ne se discute pas.

Or, même si les engagements des pays selon l’Accord de Paris de 2015 se réalisaient, les expertes sont au clair que le but serait manqué, et de loin, parce que la température s’établirait alors à des valeurs supérieures aux 2 °C, ou maintenant 1,5 °C, fixés dans cet accord. Cela alarme les alarmistes et les conforte dans l’idée qu’il faut en faire plus, plus vite, plus fort, plus radicalement, nonobstant les contraintes thermodynamiques, technologiques, économiques et sociales qui ne permettent pas d’envisager une telle mise en œuvre.

L’objectif ne sera donc pas atteint, même si Dr Jekyll et Mr Hyde confondus chantent des cantiques de louanges à ces transitions auxquelles les milieux politiques et médiatiques croient, veulent croire, veulent paraître croire, ont intérêt ou sont contraints de croire. Le public, quant à lui, reste sidéré et gobe cette pilule dont l’amertume ne se ressent pas encore.

Voilà du pain béni pour les écologistes profonds, ceux pour qui aucune solution artificielle (issue du génie humain) n’est acceptable. Ils ont refusé le nucléaire civil et l’incinération des déchets dangereux, et ils militent pour le bannissement des substances chimiques de synthèse (difficile d’interdire les poisons naturels) et des plastiques ; et ils s’opposent à l’accaparement de l’environnement par la société humaine au détriment de la biodiversité. Pour eux d’ailleurs, l’environnement n’existe pas puisque ce mot implique une vue anthropocentrique et inacceptable de la Nature. Ainsi, de nouvelles technologies ne seront pas bienvenues – dans quelque domaine que ce soit, énergie, agriculture, mobilité, etc. – car leur développement établirait une fois de plus cette domination, conforterait des besoins en capitaux pour leur réalisation et perpétuerait ainsi les injustices. L’urgence climatique leur est donc salutaire parce qu’elle met en évidence la voie sans issue dans laquelle se trouverait notre civilisation. Ça non plus, ne se discute pas, car à leurs yeux c’est « scientifique », comme le fut le matérialisme dialectique pour les communistes. 

Dès lors (et lisez bien ! je ne parle pas de complot), une connivence s’établit entre le constat des uns, réaliste et désolé d’impuissance, et l’écologisme idéologique des autres, aspirant à la toute-puissance : pour répondre aux craintes des premiers et aux aspirations des seconds, il faut imposer à nos sociétés un immédiat changement de civilisation sans lequel ce serait très bientôt le collapse final de notre espèce. Et l’on ne débat pas de cela, l’exigence est absolue, non négociable.

Désormais, une seule voie est à suivre : celle du renoncement aux bienfaits des technologies jusqu’au point où l’impact humain sur la planète ne se distinguera plus d’un bruit de fond général de la Nature. Cela débutera par le rationnement de la consommation de services et de biens énergivores, en particulier dans le domaine de la mobilité, mais l’alimentation aussi. La façon d’habiter et de se chauffer feront l’objet d’autorisations. Puis il faudra conduire une politique de décroissance démographique en délivrant des permis de mise enceinte et en supprimant les soins prolongés aux malades chroniques et aux vieillards. Si ça ne suffit pas il faudra éventuellement procéder à des famines ou abattages sélectifs selon des méthodes qui restent à choisir, les antivaccins se réjouiront. 

Que l’économie s’effondre n’a aucune importance, c’est même souhaité. Bien sûr, c’est une société civile qui s’autogérera, comme toujours dans de tels cas avec un comité révolutionnaire central qui n’hésitera pas à décider des arbitrages nécessaires en faisant régner la terreur. Cela non plus ne se discutera pas puisque ce sera devenu une nécessité. Naturschutz über alles !

Est-ce que j’exagère ?

Bien sûr ! Il faut l’espérer.

Pourtant ceux qui se pensent mesurés dans cette affaire se sont laissés piéger par l’implacable logique issue de prémisses dites scientifiques mais fondamentalement biaisées. Les atermoiements habituels étant désormais interdits, les modérés du climat (s’il y en a encore) sont maintenant obligés d’adhérer au concept d’état d’urgence climatique requérant l’immédiate adoption et application de lois d’exception. Une fois le pied des fous du climat dans la porte, rien n’est plus prévisible, surtout dans ces moments d’absence totale de lucidité. Gloire à Greta et aux grévistes du vendredi !

Comment sortir de cette auberge ?

Je ne le sais pas, et il semble bien que dans les milieux politiques et médiatiques, ils sont rares ceux qui se rendent compte qu’ils s’y sont fait enfermer. Il faut aussi comprendre qu’ils sont nombreux à se réjouir des empapaoutages qui s’y pratiquent et arrangent leurs petits commerces. Comme dans les soirées de loto, il faut réclamer un coup de sac, quoique rien ne dise que de meilleurs numéros en sortiront. Cela non plus n’est pas sujet à débat.

Petite question subsidiaire : pourquoi les gens qui vivent entre cercles polaires et équateur sous plus de dix climats différents ne seraient-ils pas capables de s’adapter, le cas échéant et au cours de plusieurs générations, à des températures de 3-4 °C plus élevées qu’avant la machine à vapeur ? Une telle nécessité d’adaptation paraît tellement évidente qu’elle n’aura même pas besoin de faire débat.


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4 thoughts on “Débat reporté sine die”

  1. Je cherchai depuis longtemps, l’origine, la raison le levier de la plus grande mascarade scientifique de ce siècle. Comme d’habitude, je crois qu’il faut suivre le pognon. Ce qui suit n’est qu’une hypothèse, mais au moins, elle lance le débat.
    Ces dernières décennies ont vu l’émergence de la mondialisation, du libre-échange, de l’OMC et malheureusement du gonflement exponentiel de la dette qui se compte en milliards de milliards de dollars aujourd’hui. Or, cette dette ne peut pas être et ne sera jamais payée. La seule solution, hormis un reset catastrophique et inenvisageable pour l’instant, c’est l’érosion de la dette par les taux négatifs et donc par une décroissance, démondialisation et démonétisation. Nos têtes pensantes ont donc enfourché le cheval du catastrophisme climatique pour atteindre leur but de décroissance…sauf que le diable se cache toujours dans les détails et que la dictature verte, les camps de rééducation et les oukases des petits soldats verts seront probablement aussi sanglants voire plus, que les dictatures marxistes et fascistes qui les ont précédés.

  2. Ah! Le réchauffement climatique aux tropiques est bien vivant et Robert aussi ; eh bien on laissera les grandes ville au bord de mer aux migrants venus des tropiques ( c’est d’ailleurs déjà bien commencé) et on migrera en Suède où on sera accueilli à bras ouverts par Gréta

  3. Le combat n’est plus scientifique, mais bien politique, puisqu’il y a une telle convergence d’intérêts autour du climato-alarmisme qui est devenu à la fois la roue de secours d’une gauche orpheline du marxisme-léninisme, d’une droite honteuse en train de perdre pied en même temps que le libéralisme et des capitalistes producteurs de biens et de services à la merci de la kleptocratie financière qui lorgne sur les centaines de milliards promis. Les politiques y trouvent leur compte pour maintenir l’illusion qu’ils gouvernent leur pays au sein d’une UE qui leur a enlevé tout pouvoir réel. Et là-dessus, les écologistes peuvent embrigader la jeunesse en assurant des succès électoraux grâce aux naïfs incultes qui croient en la doxa climatique et espérer accéder aux prébendes officielles.
    C’est sûr qu’on n’est pas sorti du trou !

  4. «  » » »Un débat sur le climat n’a jamais eu lieu et n’aura jamais lieu. » » » »
    Encore un qui se croit plus fort que les spécialistes de la question. Le débat a eu lieu mais les faits sont là et la science n’est pas aveugle.

    «  » » » pourquoi les gens qui vivent entre cercles polaires et équateur sous plus de dix climats différents ne seraient-ils pas capables de s’adapter, le cas échéant et au cours de plusieurs générations, à des températures de 3-4 °C plus élevées qu’avant la machine à vapeur ? Une telle nécessité d’adaptation paraît tellement évidente qu’elle n’aura même pas besoin de faire débat. » » » »

    Belle preuve d’ignorance du sujet, vous allez sans doute déménager New-York, Miami et toutes les grandes villes qui sont en bord de mer…

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