Élections fédérales 2019 : que choisir ?

Cet automne, le Conseil des États et le Conseil national seront renouvelés, pour quatre ans. Notre régime de démocratie semi-directe demande aussi que des pouvoirs soient délégués à des représentants du peuple et des cantons. Jamais je ne me suis demandé de manière aussi fondamentale quelles formations politiques ou quels individus parmi elles ont un profil adéquat pour mériter mon vote. Alors qu’auparavant j’identifiais grosso modo des personnes qui semblaient être dignes de confiance il me semble qu’aujourd’hui la confusion est plus grande que jamais. Et je ne pense pas que ce soit dû à un changement de ma part.

Il n’est pas difficile de rejeter la gauche, même cette gauche embourgeoisée qu’est devenu le parti socialiste. Bien que toujours minoritaire (pourvu que ça dure), elle impose souvent son agenda et grignote lentement les bases de l’État libéral, confédéral à défaut d’être fédéral, qu’avaient conçu nos ancêtres. Elle est fidèle à son esprit de collectivisme et d’enflement de la part de l’État dans la vie des gens. Si, en Suisse, on peut travailler avec elle selon nos traditions de concordance, ce n’est pas une raison pour l’élire.

Face à cette gauche teintée de vert, bien dans son idéologie, le centre et la droite ont perdu leurs références, si tant est qu’ils en eussent eu. Les démochrétiens ne se distinguent en rien et de rien, les fusionnés libéraux-radicaux ne savent pas quelle girouette suivre, et le Volkspartei danse simultanément avec le libéralisme économique et les protectionnismes de toutes sortes. Ils semblent tous atteints de paresse intellectuelle. Quant aux verts’ lib, ils ont ouvert une brèche qui brise le monopole des verts plus anticapitalistes que soucieux de l’environnement, mais ils pêchent par l’habituel dogmatisme écologiste et sa soif de mettre Nature et Homme sous contrôle. Ces petites phrases sont bien réductrices et il y aurait, certes, plus de nuances à considérer. Pour faire mon choix, difficile dans un canton qui n’en est pas un et où l’on ne parle pas ma langue maternelle, il me faut juger de l’aptitude et des positions des candidats à aborder trois dossiers auxquels j’attribue une importance prioritaire : la politique européenne, l’aménagement des protections sociales (retraites, aides sociales, santé), et les politiques environnementales. Il y aurait aussi l’instruction publique, mais celle-ci est du ressort des cantons et doit le rester. Alors que dans bien des domaines une gestion de bon père de famille suffit, même pour acheter des avions de combat, ce qu’une sympathique Conseillère fédérale fera avec brio, ce sont là des thèmes qui demandent de la détermination politique, tant d’un point de vue intérieur qu’au-delà de nos frontières.

J’y reviendrai dans des billets consacrés à chacun de ces thèmes.


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