Transit peu stellaire

Ils voulaient aller sur Sirius, ils ont fini dans des urnes. La transitite aigüe s’est mal terminée pour les adeptes de l’ordre du Temple Solaire. Qu’en sera-t-il des Allemands, Suisses et Français qui se font embarquer à grands frais dans une similaire odyssée, cette fois-ci écolo-climato-énergétique ?

À force de parler des modalités on oublie le fonds de ces choses impossibles. Il suffit pourtant de se rappeler :

  • Qu’en 2017 le mix énergétique du monde était composé pour 85,2 % par des carburants fossiles, l’énergie primaire la plus facile à récolter et la plus aisée à utiliser. À son maximum en 2007 c’était 85.7%, le monde ne semble donc pas être en train de bondir en avant vers l’éphémère inrenouvelable.
  • Et que l’électricité ne comptait que pour 18.8% de la consommation énergétique du monde en 2016, et qu’elle-même est produite à 65% par des carburants fossiles.

Alors, vouloir passer de 85.2% à zéro en une génération, tout en supprimant le nucléaire comme de bien entendu (2%), et par là même multiplier par 3 à 4 l’électrification est une ambition tenant du délire à faire soigner par des psychiatres.

Obtenir le changement par la taxation ou le marché d’indulgences ? ou bien ça ne fait pas mal et on passe cette inutilité par les pertes et profits de l’inflation, même si les États profiteurs en retirent un peu de marge de manœuvre, ou bien ça fait si mal que la révolte explose, à l’instar de mes voisins de l’ouest qui sont passés de coqs à canaris, ont obtenu une petite becquée et ont joliment ensablé le schmilblick.

Et puis : sans charbon et sans décomposer le calcaire, comment fera-t-on de l’acier et du ciment ? oh, pardon, c’est vrai, la solution est déjà toute prête, on construira les villes à la campagne, on retournera dans les cavernes ou on se construira des huttes à toits de feuillage, mais bien sûr le tout avec la 5G et l’internet des trucs.

Chez nous, en Helvétie, nous avons tout compris mais ça nous gêne parce que nous ne carburons pas du tout aussi fort que nos compères développés, chacun de nous ayant la plus petite facture énergétique de l’OCDE, avec seulement 65% d’empreinte fossile ; c’est très mal d’être trop bon. Bien que personne ne nous ait rien demandé nous nous accusons alors de profiter des flatulences de nos fournisseurs, forme de colonisation nouvelle qui confisque la m…. de l’autre pour s’en enduire.

Faisons-donc pire, ce sera mieux mais encore plus dingues car ce sont 35-40% de l’électricité nucléaire (~8% du total) qu’il faudra, par-dessus le marché, faire passer à la trappe.

C’est comme si l’on avait voulu réaliser le transit alpin en fermant des gros tunnels et en faisant la promotion de téléskis et autres téléphériques entre Uri et Tessin, en gardant les cochers postaux pour le folklore, mais cette fois sans détournements de fonds.

Un tas de petits et gros parasites en profiteront, il faut bien s’entraider, mais ils feront bien attention de ne pas exagérer car leur hôte – que nous sommes tous – pourrait soit s’épuiser soit s’inventer un pesticide efficace contre ces morpions-là.

Ces transitions nous mèneront-elles à notre disparition ?  On pourrait bien croire que c’est là le souhait des gourous qui se sont accaparés les manettes.

Note :  soyez rassuré, les chiffres donnés ici sont vérifiables, à vous de voir chez BP, l’IEA et l’OFEN.

 


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