Certains de mes proches et aussi des moins proches me reprochent d’avoir l’intention de voter oui à l’initiative dite de l’autodétermination le 25 novembre prochain.
Ceux pour qui elle est irrecevable parce qu’elle viendrait des méchantes et imbéciles têtes en béton armé de l’UDC/SVP ne méritent pas le temps qui se perd à dire que la validité d’une proposition dépend de son contenu et non de celui qui l’exprime.
Il y a ceux qui la trouvent mal fichue, imprécise et laissant trop d’inconnues ouvertes quant à ses conséquences. Comme c’est hélas trop souvent le fait des milieux qui l’ont lancée, il est vrai que le texte proposé a des lacunes. Cela permettra d’ailleurs au parlement d’en faire une interprétation qui limitera ses conséquences, en particulier d’éviter la dénonciation de traités qui pourraient faire problème comme la CEDH.
Il y a les moralistes qui veulent laisser croire, ce qui est un effronté mensonge, que la Suisse deviendrait un pays voyou si elle inscrivait ce principe dans sa constitution. C’est tellement pas vrai qu’ils y croient encore plus fort et en font un épouvantail. Incorrigibles !
Ce sont là des arguments plutôt juridiques, donc malléables car rien n’est absolu dans le droit, les législateurs le savent.
Ce qu’ils ne veulent pas essayer de comprendre est la dimension politique de la question. Depuis le démantèlement de l’Union soviétique les mouvements collectivistes n’ont cessé de grignoter du terrain et se posent maintenant en prescripteur du droit international cherchant à établir une gouvernance mondiale niant aux nations leurs intérêts et leur indépendance et qui asservira les peuples à des principes écolo-socialistes que ces mêmes peuples n’auraient pas le droit de discuter ni de changer. En Suisse aussi il y a des maîtres à penser de cet ordre-là qui se réjouissent d’enfin pouvoir imposer leur idéologie sans avoir à consulter les citoyens. Le droit international évolue en leur faveur.
Ces clercs trahissent. S’ils avaient l’honnêteté de montrer leur vrai visage ils auraient présenté un contre-projet à cette initiative, mettant clairement dans notre constitution la subordination (et non le simple respect comme c’est le cas actuellement, Art. 5, al. 4) au dynamisme du droit international, donc à toutes les décisions politiques que nos partenaires bi- ou multilatéraux ou leurs institutions pourraient prendre postérieurement à notre adhésion à tout traité, et ce même sans que nous ne soyons consultés. L’internationalisme a du bon lorsqu’il promeut la paix et les échanges entre les peuples. Il devient une horreur lorsqu’il s’agit d’un pouvoir qui ne respecte pas ces peuples. Qui voterait en faveur de telle contre-proposition ?
Notre démocratie semi-directe énerve, en particulier tous ceux à l’intérieur du pays qui pensent que le peuple vote mal la plupart du temps. Il énerve aussi nos partenaires étrangers épigénétiquement incapables de comprendre et d’accepter qu’un régime démocratique suppose que les rênes soient entre les mains des citoyens. L’internationale du Komintern a fini par se dissiper, mais sans cesse elle cherche à renaître sous une couleur brune de mauvais aloi, mélange de vert et de rouge.
Malgré une initiative mal fichue je pense donc bon d’éviter que ce cours des choses nous emporte. Je persiste et vote oui.
Très bien! Ja voterai OUI.
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