La technologie nucléaire fait peur, reste mystérieuse, a des dimensions monstrueuses, est mise en œuvre par des personnes soupçonnées d’avoir des motivations bizarres voire douteuses (savants, capitalistes, gouvernants), présente des risques d’accident inacceptables et malheureusement avérés, et produits des déchets que personne ne veut traiter et garder.

Malgré ces reproches la technologie nucléaire civile a pris un grand essor lors des trente glorieuses, années de croissance et de développement important du monde industrialisé. Ainsi par exemple la part du nucléaire dans la production électrique des pays de l’Union Européenne ayant adopté cette technologie est de 37%, dont 78 % en France, 26 % en Allemagne et rien en Italie.

Lors des débats sur le réchauffement climatique de ces dernières années, mais avant les conséquences du tsunami à Fukushima, le nucléaire s’est présenté comme une « clean tech » méritant qu’on la modernise et développe plus avant avec les réacteurs de la 3^ème génération.

Mais l’actualité a dépassé ces considérations et de larges couches de l’opinion publiée (à ne pas confondre avec l’opinion publique) exigent maintenant la sortie du nucléaire. Si les risques sont intolérables il faut alors être cohérent et arrêter les centrales en service, les sécuriser, puis les démonter selon les règles de l’art.

Pourquoi sortir du nucléaire à terme et pas tout de suite?

Si le risque est tolérable pour encore vingt ou trente ans (dix en Allemagne) alors pourquoi ne le serait-il pas pour plus longtemps, avec des centrales modernes, plus sures et plus efficaces?

Quelles sont les conséquences de cette sortie?

Y a-t-il un scénario viable ou s’agit-il d’un pari dans l’avenir?

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