Les commentateurs d’une presse empressée s’empressent de considérer l’arrivée des partis de droite au pouvoir en Autriche, Hongrie (oui, ce sont bien deux pays distincts), Slovaquie, Pologne, chez Trump&Co, ou les scores de l’AfD allemande et du FN français, voire même le Brexit, comme des signes évidents d’un renouveau à senteurs brunes, c’est-à-dire la remontée d’un fascisme d’extrême droite, narcissique, raciste et xénophobe, suprématiste, étroitement nationaliste et protectionniste, et tout et tout.
Bien que pas trop fausse, cette description me paraît néanmoins particulièrement à côté de la plaque. Dans tous ces pays, et sous un certain contrôle qu’assurent les traités européens ou la Constitution américaine, les institutions sont plus fortes que des partis qui arrivent au pouvoir par des montages de coalitions et d’éphémères promesses populistes. Je n’aime pas ces partis, ni leurs manque d’esprit ni leurs programmes, ce n’est pas pour autant qu’il faille croire à un raz de marée puante qui couvrirait définitivement tout notre paysage politique. Nous valons mieux que ça.
Les mêmes commentateurs ne s’empressent pas de signaler la montée en puissance d’un néofascisme de gauche et écolo-de-gauche, extrême car incontrôlé, très nauséabond aussi.
Dans les universités américaines, celle ou celui qui ne s’aligne pas sur un mainstream LGBT-Climatique-Antifa-AntiWASP-Antitout se fait taire, en dépit du fameux 1er amendement garantissant le free speech de manière bien plus extensive qu’en Europe. Ici, les commentaires s’attachent à montrer les excès policiers et les soutiens au trumpisme que d’antipathiques prolétaires blancs et obèses démontrent dans la rue. De l’intolérance revendiquée et imposée même violemment par cette gauche, pas un mot. Elle en est donc justifiée et légitimée au nom d’une morale supérieure ! Ce Maccarthysme-là est du bon côté.
Chez nous, si ce n’est pas pire ce n’est pas mieux. Nous sommes exposés à une bien-pensance envahissante et irréfutable, soutenue systématiquement par une propagande orchestrée professionnellement par notre administration fédérale, qui veut nous réduire à des moutons suiveurs du mouvement écolo-climatique. Les partis bourgeois sont devenus verts, foncé, sans discernement ; les verts ne savent plus comment choisir une couleur qui les en distinguerait, cela explique qu’ils deviennent plus rouge, néofascistes rouges ; les socialistes n’ont toujours pas abandonné le dépassement du capitalisme, mais maintenant au nom du sauvetage de la planète et d’une éthique altermondialiste. Tout est pollution, sauf celle de ces beaux esprits, bien entendu. Ne pas voir le monde ainsi, c’est se faire traiter de négationniste, de criminel dangereux. Discuter du fond ? surtout pas, ce serait déjà une pollution !
« Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés » par cette peste idéologique. Ainsi les entreprises qui, pragmatiques qu’elles doivent être, ne cessent de se montrer encore plus verte que l’herbe fraîche, même en dépit du bon sens. Qu’il est loin le temps de directions qui planchaient assidûment pendant des mois sur leur stratégie –économie, respect de l’environnement et contribution sociales inclus– et qui n’étaient pas sous la coupe de leurs conseillers en communications les enjoignant de nager dans le mainstream !
Maintenant c’est même au tour des investisseurs de se faire tancer par des freluquets de Greenpeace, WWF et autres institutions si démocratiques qu’on ne sait d’où elles tiennent leur légitimité. C’est le onzième commandement ou un substitut du troisième et du neuvième : « dans le durable vert et décarboné tu investiras ! » On peut comprendre des start-up cleantech qu’elles s’allaitent aux mamelles de subventions et incitations peu durables mais sonnantes et trébuchantes. Cela est plus étonnant de la part d’investisseurs chevronnés, censés réfléchir sans passion. Alors maintenant il y a des fonds qui se donnent comme règle de n’investir que dans le durable rafraichissant le climat ; c’est leur droit et on leur souhaite bonne chance. Mais où cela devient inquiétant, c’est lorsqu’un une ONG « 2° Investing Initiative », tombée des nues, est associée avec l’administration fédérale pour ‘vérifier’ que les fonds de pension de la Confédération, AVS comprise, et des entreprises sous son contrôle, n’investissent que de cette manière, même si aucun mandat dans ce sens ne leur a été donné et que leurs administrateurs se doivent de n’accepter aucune influence politique. L’omineux fonds Ethos se gausse d’être « compatible avec le scénario 2 ° », la bourse va surchauffer !. Il y a même des parlementaires souhaitant étendre cette exigence à toutes les caisses de pension privées. Si ce n’est pas du néofascisme rampant qu’on m’explique ce que c’est ! Peut-être va-t-il bientôt falloir que les entreprises et fonds d’investissement ne satisfaisant pas aux critères de pureté écolo-climatique mettent une étoile jaune sur leur papier à lettre ; la confiscation est proche. En tous cas, si la terre se réchauffe de plus de 2 °C, ce qu’elle fait tous les matins, alors on saura qui sont les coupables.
Ce néofascisme-là est bien en marche, et délibérément ignoré. Pire, on ne me prendra pas au sérieux (une fois de plus) lorsque je le désigne, ou alors on me reprochera d’exagérer ou d’utiliser des mots trop durs. Pourquoi ? parce que le discernement et surtout le courage manquent pour s’opposer clairement à ces injonctions pseudo-morales, infondées et dogmatiques.
Alors il ne nous reste plus qu’à retourner à l’asile où nous sommes déjà.
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