Terrorisme climatique

Ambiguïté volontaire dans le titre : sont-ce les apologues de la causa climatica qui nous terrorisent, ou les changements climatiques qui sont un moteur du terrorisme actuel ?

Selon ses déclarations, « on ne peut pas prétendre lutter efficacement contre le terrorisme si on n’a pas une action résolue contre le réchauffement climatique », le président français semble convaincu de la deuxième proposition, qu’il y a une relation de cause à effet entre réchauffement et terrorisme. Ce n’était pas un écart de langage, il l’a répété, aussi à Donald Trump en espérant lui faire changer d’avis.

Quelle est le cheminement de pensée qui le mène à dire cela ? Partant de l’hypothèse que les conditions de vie dans des régions déjà peu amènes à la végétation luxuriante empirent avec le réchauffement et qu’une instabilité sociale en résulte, il constate les conflits qui s’y déroulent, les migrations qui en résultent, l’avènement de minorités radicalisées fédérant toutes les haines et colères sous la bannière islamiste, et les attentats qui se commettent. Il faudrait donc réduire la source (le réchauffement) pour réduire le flux (le terrorisme). Par ailleurs, les régions en question –Proche et Moyen-Orient, Afrique du Nord et Sahel– ont été colonisées, et on se rappellera que, alors candidat, Emmanuel Macron avait taxé la période coloniale de crime contre l’humanité.

Alors on aurait à faire à des peuplades victimes d’une part des excès polluant et réchauffant du monde occidental, et d’autre part des séquelles encore bourronnantes du colonialisme. Ça s’appelle explication par la victimisation, et cela mène tout droit à la justification des actes terroristes. C’est la recette éculée mais toujours bien établie des bobos d’une gauche bienpensante : le criminel est une victime.

Avec une telle explication il faut bien sûr s’assurer que le réchauffement soit bien anthropique, car s’il était naturel l’explication ne tiendrait plus trop bien. Alors, faute de preuves patentes, le dogme climatique s’impose par la révélation des augures modernes que sont les modèles climatiques : primordialement induit par les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement peut et doit être mis sous contrôle par une réduction drastique desdites émissions, jusqu’à leur élimination complète. On comprend aussi que tout débat raisonné à ce sujet ne soit pas souhaité.

Pour faire court : éradiquons le CO2, le terrorisme sera éradiqué !

Depuis 9/11, les politiques anti-terroristes ont lamentablement échoué, tant en Europe qu’en Amérique. On peut même penser qu’il eût été préférable qu’il n’y en eût point[1]. L’appréciation exagérée de la menace et de sa signification pour nos sociétés et notre civilisation, la réponse militaire à l’extérieur et liberticide à l’intérieur n’ont pu qu’attiser les relents victimaires et le recrutement d’exaltés prêts au suicide. À ces réponses démesurées et mal ciblées devrait alors s’ajouter la divagation climatique.

Vu d’un autre angle, la propagande soutenant la causa climatica n’est pas sans analogie avec le terrorisme. Elle s’adresse à tous, fait naître une sourde peur d’ordre apocalyptique mais aussi de désordres politiques (voir ci-dessus), souligne l’impuissance individuelle donc la nécessité d’une action mobilisant toutes et tous, et promet un ordre nouveau, établi sur une nouvelle justice, écologiste et climatique à la fois.

Peur, rassemblement et adhésion forcée, ordre nouveau : n’est-ce pas là une définition du fascisme ? ça oui, ça me terrorise !

[1]     Je me souviens très clairement que ce 11 septembre 2001 ma réaction spontanée fut de dire : « espérons que les Américains ne feront pas de bêtises ». Ils les firent.


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