Voilà Emmanuel Macro élu. Que les augures lui soient favorables !
La partie comédie de l’œuvre a pris fin. Pour les deux actes suivants c’est le drame, encore une fois électoral, qui va se jouer. Mais le plus important, substantiel à une narration qui vaille la peine d’être suivie, ce sera le plus long, et il ne sera pas trop lyrique : acte 5, le quinquennat qui s’entame. Sera-ce un drame sombre ou un chemin de plus en plus lumineux ? Cette fois je ne me risquerai à aucune prédiction. Le candidat Macron s’est donné pour but de rénover, non seulement les politiques mais surtout la méthode de formation de l’opinion et d’engagement des actions de gouvernement. Au sein d’une culture où, médias en premier, personne ne sait ce que faire des pactes et s’accorder veut dire, prédominent les cyniques qui veulent plus croire à des postures plutôt qu’à des positions réfléchies et argumentées. Ils ne comprennent même pas qu’en politique on puisse avoir une once d’honnêteté intellectuelle. J’ose espérer qu’ils seront, comme on dit chez nous, déçus en bien.
Ah, zut, ma prévision était complètement à côté de la plaque. Pourquoi? Parce que je n’ai aucun talent de prévisionniste, et en cela, mais en cela seulement, je me réconforte par le fait que je suis dans le mainstream. Parce que je n’ai pas subodoré que l’abstention et l’imbécile vote nul profiteraient à Macro (ou ne lui nuirait pas tant qu’on aurait pu croire). Ce qui reste à expliquer. Mais surtout parce que la LePen s’est sabordée en n’essayant à aucun moment de devenir présidente. Plus d’un qui ne fait pas partie de ses fans mais qui aurait été tenté de l’élire aura été rebuté par ses revirements et son attitude détestable, tous deux révélateurs de manque de caractère, de sérieux et de compétence. Voilà peut être une réponse à la question de l’abstention profitant à Macron.
Cette campagne est plus atypique que jamais. Lors du débat unique et final on a eu droit à une très vilaine bagarre, Le Pen cherchant à déstabiliser Macron, et celui-ci commettant l’erreur de trop souvent répondre à ces provocations. Mais devant la logorrhée de cette dame il n’y avait peut-être pas d’autre solution. Elle est atteinte d’incontinence verbale, ça fuit de tous les côtés et c’est très salissant. La seule explication à cette stratégie est qu’elle a d’ores et déjà intégré qu’elle ne serait pas présidente et qu’il ne servait à rien de chercher à séduire ceux qui ne forme pas bloc derrière elle. Si elle avait vraiment une stratégie de victoire elle aurait cherché à ratisser plus large, donc d’apparaître comme au moins un peu consensuelle. Aussi, elle doit bien savoir qu’elle n’a rien à proposer pour gouverner, sinon elle aurait pu l’expliquer hier soir, ce qu’elle a systématiquement évité de faire. Elle a donc tout fait pour renforcer le soutien de ceux qui sont déjà convaincus, pour les mettre en ordre de bataille pour l’opposition. Ça promet.
Atypique par tous ses rebondissements cette campagne finit par une finale avec une finaliste qui n’a aucune envie de gagner, ça aussi du jamais vu !
Emmanuel Macron sera le prochain président du pays voisin de l’ouest, élu par 16-17 millions d’électeurs à une majorité de 55-57%. Je l’écris aujourd’hui et vérifierai dans deux semaines.
Il s’est promis de ne pas conclure de pactes électoraux avec ceux de l’ancien régime qui voudraient le rejoindre ou s’associer à son mouvement. S’il réussit ce pari il gouvernera avec une nouvelle majorité, mais complexe et certainement pas à sa botte comme le furent les précédentes de la 5ème République. Sinon il se trouvera en cohabitation avec une majorité de l’ancien type. Cela dépendra de sa capacité à organiser son mouvement en force parlementaire, et ce en l’espace de quelques semaines.
La France survivra. Mais est-elle dans l’illusion ou dans la réalité ?
Plus inquiétante est la disposition d’esprit des citoyens de ce beau pays. En faisant le décompte des voix selon un critère de libéral face à anti-libéral on s’aperçoit que 49% de ceux qui se sont exprimés sont des étatistes centralisateurs totalement anti-libéraux. Je ne pense pas que d’autres pays dits développés soient habités par autant de jacobins. C’est une particularité vraiment française, d’autant plus que parmi les autres 51% la culture d’un état providence centralisé domine celle d’un libéralisme modéré et décomplexé. Comment peut-on être la cinquième puissance mondiale et être si éloigné de la réalité sociale et économique, rester si attaché à des dogmes illusoires, si peu apte à l’entente que déjà hier soir des promesses de rues bloquées et places occupées était faites par de mauvais perdants.
Pendant ce temps-là, en Suisse, nous pratiquons la concordance, de plus en plus cacophonique.
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