De nos jours les affaires à la mode en sont aux grands et gros projets ayant pour but de sauver la planète en changeant, en perturbant plutôt, la production et la consommation d’énergie. Les dirigeants d’entreprises globales s’y alignent, pas tant parce qu’ils y croient mais parce qu’ils anticipent de fantastiques opportunités… ce qui à son tour leur fait adorer ces dogmes. « Paris vaut bien une messe ! »
Lorsque se construisirent des pyramides dans l’ancienne Égypte, il est vraisemblable que ce fut fait en drainant d’énormes ressources du royaume entier, les habitants finissant par devoir en payer la facture d’une manière ou d’une autre. Maintenant il nous est dit de faire une chose similaire.
Quel fut le bénéfice social et économique de ces travaux ? rien, nichts zilch, nada ! On ne sait même pas si les pharaons reposent dans une paix plus paisible que celle d’autres Homo sapiens décédés. N’ayant plus à supporter le coût du capital investi, le tourisme apporte aujourd’hui un ruisselet de cash-flow, une externalité non anticipée au temps de la construction. Mais il faut imaginer qu’un bon nombre de fournisseurs en tirèrent de juteuses affaires : carrières de pierre, maçons, commerce d’esclaves, bordels, etc. Les pyramides peuvent avoir contribué à l’illusion d’une vie meilleure par l’accomplissement d’un acte religieux ; et nous savons combien il est dangereux d’attribuer de la valeur aux illusions. La guerre se pointe au coin de cette voie-là.
Cet exemple montre qu’un projet inutile peut se révéler hautement profitable pour certains des acteurs, mais aux dépens du reste de la société. Cela ne ressemble pas du tout au progrès tel que je l’entends.
C’est pourquoi il ne faut jamais demander aux dirigeants d’entreprise ce qui est bien pour le bien commun (good bye Davos !). Il ne faut jamais non plus poser cette question aux adeptes de quelque culte que ce soit : leur réponse est déjà connue.
Alors, chefs d’entreprises, climato-crédules et politiciens vont tous prétendre que sauver la planète est bon pour les sentiments, l’économie et la réélection. Ils persisteront même si aucune planète n’est à sauver et donc, comme nous le savons bien, que les actions proposées exigées resteront futilement sans effet.
Des coûts énormes à la charge de tous, de larges revenus pour quelques-uns, pas de bénéfice notable : ce n’est pas l’idée que j’ai d’une bonne politique et d’une bonne gestion.
J’appelle cela la « pathologie de la pyramide ». Tel un virus Ébola, elle se répand dès que, sans considération pour l’impossible atteinte des objectifs, des fables se racontent à propos de nouveaux postes de travail et d’un brillant futur économique. En vérité il s’agit d’un mélange d’opportunisme, de simple paresse et de manque de courage. Les vrais défis sont évités, ceux pour lesquels aucun plat tout cuit n’est déjà servi.
Pour l’énergie, et tout en restant dans le domaine des technologies établies, il suffit d’envisager des alternatives qui, elles aussi offrent des créations d’emploi et de belle perspectives d’affaire. Par exemple, construire des centrales nucléaires, des meilleures et encore plus sûres, nouvelles ou en remplacement d’anciennes, et qui fournissent du courant le 90% du temps au lieu de laisser sans solution l’embrouillamini des « renouvelables mais intermittentes » qui ne sont disponibles que 10-25% du temps. Ou pour une fraction du coût de toute autre variante, mieux filtrer les émissions de particules fines, NOX et SO2 des usines au charbon chinoises. Ou encore améliorer les camions et voitures hybrides qui, du puits de pétrole à la route, ont le meilleur rendement énergétique, et ce sans autre besoin d’infrastructure. Tout ça, c’est bien green et clean, non ?
Ne pas subventionner et investir à tout crin dans l’éolien et le photovoltaïque aura un avantage supplémentaire, celui de libérer le temps et l’énergie de beaucoup de gens intelligents afin de s’occuper de choses plus intelligentes pour lesquelles nous ne disposons pas de solution évidente, mais qui sont de vrais problèmes : réduire la faim et la pauvreté, améliorer la santé à tous les âges, jouir non seulement d’une vie décente mais culturellement riche aussi, etc. Des ressources humaines et financières sont bien nécessaires pour faire face à ces défis, elles ne doivent pas rester prises en otage d’un mainstream écolo-climatique, vert et monomaniaque, qui exige que priorité absolue lui soit donnée.
Les business « leaders » (ou plutôt « mercenaires en chef ») devraient savoir mieux faire que se conformer à une croyance qui les entraîne à un activisme futile, inefficace et coûteux. Vont-ils vraiment se laisser motiver par la construction de pyramides modernes ?
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