Casse-tête : comment se faire entendre et comprendre

J’ai raison, ils ont tort.

Je peux le démontrer, ils ne font que répéter les habituels clichés sans même en connaître le fonds.

Écologisme, activisme climatique, rejet des technologies de progrès, anti-chimie, anti-nucléaire, alternatifs de tous poils, pro-bio, pro-vert, appels à la gouvernance mondiale dans ces domaines : ceux-ci trouvent une audience, la porte médiatique leur est ouverte comme un arc de triomphe.

Lecture raisonnée, analyse critique, démontage des prétendues relations de cause à effet, rappel des fait connus, rappel des faits inconnus, rappel de nos ignorances et des « inconnues inconnues », distinction entre connaissance et dogme : ces messages sont bloqués comme si un filtre à spam protégeait les médias du mainstream et de la pensée unique de ces inconvenantes attaques.

Je radote ? vous désirez des preuves ou des indices ? En voici : un seul article n’étant pas d’accord avec le dogme climato-anthroporéchauffiste publié en plus d’une année dans Le Temps, journal qui se prétend leader d’opinion en Suisse romande ; un seul, comme alibi, indulgence offerte à l’autel de la pluralité des opinions. Pas une contribution critique à ce sujet à la TV, et quelques petites minutes biaisées à la radio. En Suisse allemande seules la Basler Zeitung et la Weltwoche publient des opinions divergentes à propos d’écologie et d’énergie, mais comme c’est la BaZ et la Weltwoche c’est par définition irrecevable pour le mainstream. Idem en France : renvoi d’un météorologue de A2, pourtant du bord réchauffiste mais critique du matraquage médiatique à ce sujet, publications raisonnables dans Valeurs Actuelles, mais comme il s’agit de VA c’est par définition irrecevable. Ni Le Monde, ni le Figaro, les Échos ou les hebdomadaires français ne cherchent à en savoir plus. Même The Economist est incapable d’en faire un sujet éclairé, et on ne parlera ni du Guardian (…de l’orthodoxie écologiste) ni du Washington Post qui ne traitent de ces critiques que pour les ridiculiser. Des reportages anti nucléaires, anti pesticides, anti OGM pullulent sur plusieurs chaînes de télévision : toujours grossièrement à charge. Si le phénomène du Niño affecte les températures globales de l’année 2016, de bonnes grosses insinuations laissent penser que c’est une preuve du réchauffement climatique avec des prédictions répétées de catastrophes à venir si l’on n’intervient pas ; il n’est bien sûr jamais mentionné que ce pic s’est déjà présenté et ne change rien au manque de réchauffement global depuis maintenant presque vingt ans, malgré les milliards de tonnes de flatulences humaines.

Si vous avez lu le dernier paragraphe sachez qu’il pourrait avoir été plus long et plus explicite, mais il est déjà bien ennuyeux comme ça.

Il reste la question : pourquoi cette écolo-climato-crédulité, pourquoi cette manie de l’annonce apocalyptique alors que les faits et même les théories ne les corroborent pas ?

N’ayant jamais été adepte de théories complotistes il me faut chercher d’autres raisons à cette déraison.

Les médias sont viscéralement de gauche. Ce n’est pas un complot c’est un fait de société. Les quelques exceptions sont rapidement exclues des débats par ces mêmes clercs viscéraux, au point même de pratiquer la désinformation. Penser avec ses tripes s’appelle du fanatisme, en être atteint rend absolument intolérant. Ça se constate bien sûr aux extrêmes, gauche ou droite, mais aussi dans l’entier de cette corporation médiatique. On pourrait croire que l’intérêt de ce secteur n’est ni la connaissance ni la formation de l’opinion mais la défense d’une opinion précuite, confortable dans ses certitudes et bankable du point de vue de la diffusion. Toute opinion divergente est immédiatement réduite au silence car contraire au succès de l’entreprise.  Et toute réflexion originale ne pouvant être que déviance libérale est à combattre, on n’est pas de gauche pour rien. On a fait taire le géophysicien, académicien des sciences et ministre pourtant socialiste Claude Allègre en le ridiculisant, c’était trop facile pour une meute bêlant avec les loups. Qui parle de Patrick Moore, fondateur de Greenpeace dans les années 70 et maintenant son plus véhément critique ? Qui mentionne Judith Curry, très tiède réchauffiste donc pas assez mainstream pour être consultée, sauf par le Sénat américain ? Qui se réfère à Bjorn Lomborg, un écolo de toute sa vie qui présente les choses de manière trop raisonnable et qui, avec son Consensus de Copenhague, a mis au point une méthode d’évaluation des priorités dont la presse ne parle jamais car arrivant à des conclusions contraires à la doxa ?

Que font les politiciens, les milieux économiques, les artistes ? Ils n’ont pas le temps pour se forger une opinion propre, occupés qu’ils sont à faire perdurer leurs affaires. Alors ils s’en remettent aux experts, mais on éliminera de la liste de nomination ceux qui ne penseraient pas de manière conforme. Je ne mens pas : il suffit de regarder la sélection des experts du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui a fait et continue de faire scandale, ou la composition de l’organe consultatif sur les changements climatiques (OcCC) nommé par le Conseil fédéral helvétique. C’est ainsi que naît le mainstream, par négligence et rétroaction amplificatrice.

Les chercheurs cherchent et publient, mais s’ils ne cherchent pas dans la bonne direction ils ne reçoivent pas de crédits, donc ne peuvent pas publier. Ils cherchent donc à pouvoir chercher et trouvent que la conformité au mainstream est plus confortable. Ils contribuent ainsi au même processus de rétroaction amplificatrice. Et lorsque leurs résultats déçoivent, comme par exemple les études exhaustives dans le programme national de recherche « Utilité et risques de la dissémination des plantes génétiquement modifiées » (PNR 59), alors plus personne ne les utilise et on continue à proclamer un moratoire sur ce sujet. Quelques scientifiques croient nécessaire de se profiler au secours du mainstream médiatique : c’est une autre sorte de trahison des clercs. Ainsi en Suisse romande une géographe se laisse présenter comme climatologue et affirme que la science sous-jacente est solide car consensuelle (sic). Sortie de son domaine de compétence elle se trouve pourtant réduite à sa maigre opinion. Elle est néanmoins prônée oracle climatique par les médias locaux.

Il ne reste que les vieux croutons, comme moi. Beaucoup ont raison, comme moi. D’autres ont tort, comme moi. Dans le temps ils étaient respectés comme sages faisant profiter de leurs expériences ceux qui n’ont pas encore eu ni pris le temps de la réflexion. Mais ce respect a foutu le camp, c’est comme si l’on n’avait pas le temps de les entendre et aucune volonté de les comprendre. À part des blogs plus ou moins confidentiels, ils n’ont pas voix au chapitre.

La formation de l’opinion était plus simple lorsqu’il ne pouvait y en avoir qu’une. Maintenant que nous avons la liberté d’en débattre cela semble ne pas intéresser grand monde. Le hochet de l’alarmisme simplificateur est plus pratique, on pourrait même croire qu’il est rassurant de rester con. C’est bien dommage.

Les prévisions du temps pour le week-end sont mitigées, mon optimisme aussi.


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