Cher monsieur, Vous devenez à votre tour commentateur agressif et défenseur d’un produit dont vous ne connaissez pas grand chose de plus que ce qui a été publié ci et là. Le tout en vous éloignant des faits et en pratiquant l’amalgame. C’est la Commission, pas nous, qui a souhaité étudier le glyphosate en regard de son éventuelle rôle comme perturbateur endocrinien. Nous n’accusons par ailleurs aucunement l’industrie, qui est peut-être l’un de vos employeurs, mais le manque de sérieux des fonctionnaires chargés de décider, et de protéger la population. A tout le moins, nous contestons le process qui vise à homologuer. Par ailleurs, je vous recommande de vous informer, par exemple, sur la situations des familles argentines qui reçoivent des doses importantes de RoundUP. Les taux de malformations infantiles et de cancers constatés sur place vous inciteront, peut-être, à une prudence élémentaire. Je vous laisse là, avec la conviction que notre travail est honnête, ne vous en déplaise. Cordialement, Reply
On n’en sortira pas. Oui je suis polémique car je déteste ces détestateurs des techniques et du progrès qui se croient lanceurs d’alerte alors qu’ils hurlent avec les moutons. Votre émission en a hélas le profil. Le produit en tant que tel ne m’intéresse pas ; je n’ai et n’ai jamais eu aucune « interdépendance » avec lui et ses fabricants. Selon mon expérience les fonctionnaires en question sont sérieux et agissent avec responsabilité, surtout ceux du BFR allemand. La commission devait étudier le glyphosate (et les fabricants fournir les études et données correspondantes) car son autorisation arrivait à expiration. Mais pour la décision finale les experts étaient au départ d’accord de la renouveler tout à fait normalement, pour 15 ans, et ils se sont vus retoqués par les politiques de certains pays (les réactifs aux bruissements des NGO qui font de l’agitprop), et à ma connaissance pas par la Commission elle-même, pour arriver à ce fameux compromis de 18 mois et des « études à poursuivre… », on se demande lesquelles dans un tel court laps de temps (moins de deux saisons agricoles). C’est là le dysfonctionnement, par le choix soudain de critères irréfléchis de la part de politiciens girouettes. Quant au coup des incidences de cancer en augmentation dans une population très précise c’est la nième fois qu’on me le fait. Dans n-1 de ces cas (je vous fais crédit du dernier) les données épidémiologiques ont bizarrement fait défaut. Je vous rappelle que le maté, boisson préférée des Argentins, est aussi dans le Groupe 2A des cancérigènes probables du CIRC. Le taux d’exposition est sans nul doute plus fréquent et plus intense qu’un herbicide appliqué une ou deux fois par saison et qui a la propriété de se dégrader relativement rapidement dans le sol. Mais sortons-en quand même. Reply
Cher Monsieur, Merci pour votre courrier adressé à John-Paul Lepers et auquel la rédaction de Vox POP vous répond avec toute la sérénité qu’il convient 1) RISQUE/DANGER Si l’EFSA produit une élaboration du risque, l’esprit du règlement européen de 2009 relatif aux pesticides est bien celui d’une décision finale du législateur basée sur le danger. D’autant plus si le produit est considéré comme perturbateur endocrinien, comme le suggère l’ANSES. https://www.anses.fr/fr/system/files/BVS-mg-017-Crettaz.pdf Une évaluation du risque n’empêche pas d’avoir une méthode transparente et indépendante, c’est même demandé par le règlement européen de 2009: Il convient, afin de garantir la cohérence de l’évaluation, qu’une étude scientifique indépendante soit réalisée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments instituée par le règlement (CE) no178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l’Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires. Il y a lieu de préciser que l’Autorité effectue une évaluation des risques, tandis que la Commission assume le rôle de la gestion des risques et prend la décision définitive concernant une substance active. Il convient de prévoir des dispositions destinées à garantir la transparence du processus d’évaluation. Nous nous sommes donc attelés à décrypter le respect de ces critères d’indépendance et de transparence. 2) ANALYSE DES ETUDES Sur la question de l’accès ou non aux études: dans la première version de son pré-rapport, le BfR explique lui même n’avoir pas pu évaluer les études fournies par l’industrie dans leur intégralité » Due to the large numer of submitted toxicological studies, the RMS was not able to report the original studies in detail and an alternative approach was taken instead. The study descriptions and assessments as provided by GTF were amended by deletion of redundant parts (such as the so-called ”executive summaries”) and new enumeration of tables. » « En raison du grand nombre des études toxicologiques soumises, l’Etat-rapporteur [c’est-à-dire l’Allemagne] n’a pas été en mesure de faire le compte-rendu en détail des études originales et une approche alternative a été adoptée. Les descriptions et les évaluations de chaque étude, fournies par le GTF [la plate-forme des industriels] ont été amendées en supprimant les parties redondantes et en faisant l’inventaire des tableaux de données. Les erreurs évidentes ont été corrigées. Chaque nouvelle étude a été commentée par l’Etat-rapporteur. » http://corporateeurope.org/sites/default/files/attachments/glyphosate_rar_08_volume_3ca-cp_b-6_2013-12-18_san.pdf Ceci nous a été confirmé par le Commissaire Européen à la Santé, dont nous ne doutons pas de la légitimité sur ce dossier. 3) INDEPENDANCE Enfin, sur le débat concernant l’indépendance des études, nous avons laissé le Commissaire Européen poser la question: qu’est ce que l’indépendance? Nous sommes tous interdépendants nous répond-il. Cordialement Reply
Voici une réponse bienvenue, merci. Danger/Risque: La remarque du commentateur confirme que, face aux clameurs bien orchestrées, la décision prend un aspect purement politique et finit par se baser sur le danger et non, comme il se devrait, sur l’évaluation du risque. 18 mois plutôt que 5 ans : cela sent ce roussi-là. Cela n’en fait pas un produit méritant le bannissement. Mentionner l’hypothèse de perturbateur endocrinien va aussi dans ce sens accusateur basé sur un danger potentiel mais sans parler du risque que cela présente, ni du pouvoir disrupteur en comparaison avec d’autres substances communes comme la pilule anticonceptionnelle. Il faut aussi mentionner cela lorsqu’on suggère ceci. Accès aux études : Si le réviseur n’a pas jugé utile ou n’a pas pris le temps de réviser la documentation il ne faut donc pas prétendre que les données sont inaccessibles. Et cela ne veut pas dire que ces études sont de mauvaise qualité ou que leurs résultats seraient erronés. Mais dans l’émission on ne comprend que « on nous cache des choses… ». Cela nous ramène encore à la fameuse transparence : si tout est à disposition (ce qui est le cas des dossiers d’homologation de pesticides) cela ne rend pas cette masse plus digestible. Réclamer plus de transparence est un sommet d’hypocrisie. Indépendance : Bien sûr nous sommes interdépendants, une banalité de plus. Mais laisser entendre qu’il faudrait qu’un expert n’en ait aucune c’est lui demander l’incompétence. Que faut-il préférer. Une émission en Prime Time est destinée au grand public, par définition sans information spéciale ni expertise. Dans tel cas c’est le ton qui fait la musique, et ce ton a été uniquement accusateur et manifestement suggestif du tous pourris. C’est ça la critique qu’il faut, hélas et généralement, faire à ce genre d’ « enquêtes » qui sont, en fin de compte, un mauvais service à la profession journalistique. Reply