A voté !

L’usage de plus en plus massif du vote par correspondance fait que la campagne politique devient insignifiante dans les derniers jours avant la date du scrutin.

Le 14 juin il y a quatre décisions à prendre. Voici mon avis, comptant pour une fraction de ppm.

Changement de la constitution à propos du diagnostic préimplantatoire : tout le monde s’accorde pour dire qu’il s’agit d’une question éthique. Il est difficile de s’opposer à ce diagnostic si l’on n’est pas radicalement opposé à l’avortement. Pourtant il y a des limites simples et strictes qui devront être précisées dans la loi. Le danger est de voir apparaître des facilités au désir de l’enfant parfait, une forme d’eugénisme auquel aucune société saine ne saurait souscrire. Ou alors une autre dérive possible serait que des parents d’enfants handicapés pourraient se faire reprocher d’irresponsabilité ou de négligence. C’est là qu’il faudra faire attention à ce que nos parlementaires ne tombent pas dans le laxisme, la fausse compassion, ou la pression sociale. Le référendum, nécessaire, est d’ores et déjà prévu. Mais l’article constitutionnel lui-même peut être approuvé. Oui.

Initiative pour les bourses d’étude : il n’y a là rien à dire sur le fond de la question, c’est-à-dire le besoin de celui-ci ou celle-là de se voir soutenir financièrement pour faire ses études. Mais ceci est une compétence cantonale que Berne n’a pas à gérer. Les centralistes de service, toute la gauche mais hélas pas seulement elle, n’arrêtent pas de nous servir de tels monstres anti-fédéralistes. Non.

Initiative sur l’imposition des successions : ici aussi on essaye de mettre en charpie la compétence cantonale. Certains imposent, d’autres n’imposent pas les successions, c’est leur affaire. L’impôt fédéral direct est d’ailleurs une aberration qui ne devrait pas exister (il fut subrepticement introduit comme un impôt provisoire pour la défense nationale). Non.

Modification de la loi sur la radio et la télévision : il ne s’agit pas de décider du service public de radio-tv, mais seulement de son financement. Alors que le débat devrait porter sur le monstre qu’est devenu la Société Suisse de Radiodiffusion (SSR) on ne parle que de la manière de tondre les moutons en offrant par-dessus le marché un petit rabais au payeur habituel. Mais on transforme une redevance payée par les utilisateurs en un impôt payé par tous les sujets fiscaux. Si l’on dit oui, plus rien ne pourra s’opposer à faire payer toutes les dépenses de la SSR par cet impôt dédié, quel que soit le niveau de ces dépenses. Il faudrait revoir la loi elle-même et le périmètre de ce service public avant d’en changer le financement. Donc, par protestation : non.


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