Signaler les conflits d’intérêts.

Il est devenu obligatoire pour les scientifiques de déclarer les éventuels conflits d’intérêts qui pourraient exister en liaison avec des études dont ils publient les résultats ainsi que d’indiquer de quelles sources de financement ont-ils bénéficié. On peut gloser sur l’efficacité de ces déclarations et leur vérifiabilité, elles ont pourtant une certaine fonction de garde-fou, ou plutôt de garde-honnête.

Dans les médias de masse cela n’est jamais indiqué, surtout lorsque les nouvelles sont interprétées par les « commentateurs ». Le lecteur est supposé savoir de quel bord et de quel penchant se situe l’auteur d’un article ou d’un éditorial, ou même le rédacteur d’un simple communiqué. Les affiliations ne sont jamais déclarées, même si elles sont parfois révélées par d’autres articles contradictoires, pas plus clairs quant à leurs propres conflits d’intérêt.

Cela s’exacerbe pour les sujets concernant des zones de conflits. Le Proche-Orient ou aujourd’hui l’Ukraine en sont des exemples frappant où la désinformation prime sur la relation de faits et l’analyse clinique de la situation. Lorsque la politique de l’un des pays engagés dans ces conflits est commentée, louée ou critiquée négativement, ne serait-il pas nécessaire de savoir à quelle auge l’auteur se nourrit. Dans les questions écologiques le flou est encore plus opaque : combien de scientifiques militent aussi dans des mouvements écolo-activistes ou altermondialistes et ne le déclarent pas non plus dans les articles scientifiques ou commentaires qu’ils publient ?

Par exemple on lirait en pied d’article: « M. Jay Toudi est membre de l’association de soutien au front de libération de la Syldavie, employé occasionnel de l’Ordre des Sonnés, et a reçu des contributions importantes de l’Eurasiafrique pour faire ce reportage. » Ou bien plus simplement : « M. Ilya Duvrai n’a aucun conflit d’intérêt relatif au sujet de cet article. » Ou alors en plus clair : «  Le congrès mondial de l’éthnie XYZ n’a pas soutenu cet ouvrage ».

L’autocensure commence par l’analyse du mensonge que l’on va renoncer à publier. S’il devait s’avérer que Toudi n’a pas dit tout, ou que Duvrai aurait menti, ou que le congrès XYZ a payé l’éditeur du livre en question, alors les auteurs auraient de grandes difficultés à continuer de polluer le paysage médiatique.


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