(Sorry! no english translation available)
À l’Université de Lausanne un projet appelé VolteFace a été lancé associant des chercheurs de toutes les facultés et les citoyens (?!?). Il est introduit ainsi par sa cheftaine[1] Nelly Niwa, de l’Unité « Durabilité et campus » (sic) de cette université : La transition énergétique consiste à consommer moins de ressources fossiles, à miser sur le renouvelable et à utiliser moins d’énergie, tout en maintenant une bonne qualité de vie. Cette idée ne se concrétise pourtant pas dans le réel. Pourquoi? Dans le but de trouver des réponses, l’UNIL et Romande Énergie viennent de lancer «Volteface». «Nous allons nous concentrer sur les aspects sociaux, légaux, économiques et culturels de cette question, encore peu explorés. Contrairement au volet technologique, déjà bien traité».
En prémisse à une grand-messe qui s’est tenue le 2 février (voir billet de jf.Dupont sur Clubenergie.2051) elle a présenté ce projet dans un entretien à la radio Suisse romande dans son émission Tribu du 21 janvier 2015. On peut l’écouter sous : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/tribu/6436125-tribu-du-21-01-2015.html
Le résultat est édifiant, effrayant aussi.
On est dans une technique de désinformation ou de propagande très bien rodée.
Que voici tout un programme d’éducation des masses, pouvant se résumer ainsi :
En 1968 j’étais, sans savoir pourquoi, le délégué de ma volée en génie chimique à l’EPUL. Une loi sur les EPF était en préparation à Berne (elle allait sceller la fédéralisation de l’école en EPFL). Bien sûr elle n’envisageait pas de participation de représentants étudiants aux Conseil des écoles et autres institutions de contrôle. Avec bonhomie vaudoise personne à Lausanne ne s’en était vraiment soucié, sauf un tout petit peu les gauchistes locaux, peu nombreux. On se réjouissait surtout d’un futur statut fédéral.
Mais à Zurich les mouvements protestataires avaient plus d’ampleur et surtout une organisation exemplaire. Ils vinrent remonter les bretelles des gauchistes lausannois. Il s’ensuit une grande réunion type « Assemblée Générale », pour « débattre » du sujet. Les soixante-huitards avaient instauré cela à la Sorbonne quelques mois avant.
Je m’y rendis avec la naïve impression que l’on allait essayer de comprendre de quoi il retournait et des options qui s’ouvraient.
Ça ne se passa pas ainsi.
Deux escogriffes suisse-allemands, parlant très bien le français malgré un fort accent, dominèrent l’assemblée, décrivant tous les maux qu’allait créer cette loi et exigeant de pouvoir participer à son élaboration. Aucune discussion sur le fond, ni sur les buts, seules les modalités de mise en route étaient présentées. Après un peu plus d’une heure il fallait terminer la réunion, car nous devions, sagement, aller aux cours ou aux labos. Il fut alors proposé une déclaration solennelle au nom des étudiants qui devait être adoptée à l’unanimité. Étant naïf et n’ayant honnêtement pas d’opinion sur le sujet je votais l’abstention en levant la main au moment indiqué. Je fus le seul sur une cinquantaine de participants, il n’y eu pas de vote contre, …et la déclaration fut publiée en prétendant avoir été prise à l’unanimité.
Volte Face me donne l’impression d’être du même acabit, professionnalisme et subventions accordées en plus.
On peut espérer que l’apéritif qui a suivi la grand-messe n’ait pas été accompagné de petits fours trop caloriques.
[1] Lorsque j’étais aux Louveteaux, stade gamin des boy-scouts, les responsables étaient des demoiselles appelées cheftaines. À mon avis ça sonne bien mieux que « cheffe » et ça rappelle des souvenirs positifs à propos de l’autorité naturelle féminine.
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