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Refonder une bonne Europe !

Refonder une bonne Europe !

Un plaidoyer pour une Europe confiante en elle-même, en ses peuples et sa civilisation inégalée.

Il ne se passe pas un jour sans que je ne reçoive des recommandations de lecture ou de visionnement à propos du déclin de l’Europe et de ses tares. Notre continent ne serait pas même vieillissant, il serait définitivement trop vieux et débile. La tentation est grande de se joindre à ces lamentations, ce qui m’arrive aussi. Mais, comme pour toutes les tentations, il faut apprendre à y résister. Essayons-nous y.

Évacuons tout d’abord toute fierté ou culpabilité d’en faire partie. Si je connais le parcours de mes ancêtres cela ne me crédite aucun mérite et ne m’en rend ni responsable ni redevable devant personne. Les faits historiques doivent bien sûr être relatés de la manière la plus honnête possible et dans le contexte de leurs déroulements. Cela nous permet d’en tirer des leçons utiles, d’en faire l’inventaire comme on dit, par exemple pour éviter des répétitions fâcheuses ; mais ça ne sert à rien de s’en glorifier, d’en avoir honte ou de vouloir en tirer revanche.

Quelles sont les propositions alternatives à celles fondées sur notre civilisation européenne ? Le rève américain encourageant le plus fort à se sentir juste ? L’harmonie orientale qui réduit la personne à un individu indifférencié ? L’animisme dont les peuplades font des manifestations symboliques ? Soyons sérieux ! et acceptons un indéniable leadership qui s’est élaboré au cours des siècles et qui n’est pas disposé à s’éteindre.

D’autres et de meilleurs auteurs – je n’en connais que des bribes – ont décrit ce qui constitue notre patrimoine civilisationnel. Il s’est construit par une parole vérifiable et amendable au cours du temps grâce à sa forme écrite, transmissible. Les philosophies et les mythes de la Grèce antique n’ont rien perdu de leur actualité, ni le droit romain, ni surtout les enseignements chrétiens. Cet héritage n’est certes pas réservé à l’Europe, mais c’est ici qu’il a prospéré et évolué. Lui reprocher son universalisme, comme certains s’acharnent à le déconstruire depuis le sein même des sociétés occidentales, c’est en fait lui donner acte de son universalité. Sans lui il est certain qu’aucune déclaration des droits de l’homme eût été possible. Ces droits sont battus en brèche un peu partout dans le Monde, mais pas ou presque pas en Europe malgré des manquements et quelque hypocrisie ; c’est remarquable.

Cette parole s’est vue libérée par les révolutions technologiques et scientifiques, constamment rapiécée par les controverses philosophiques et théologiques. La diversité de son expression, artistique ou savante, est aussi le résultat d’une libération de carcans idéologiques ou religieux, ce qui donne aussi le vertige. Non seulement cet héritage est unique, il est inévitable, aussi pour tous les peuples du Monde. Mais il oblige, avec sens de la responsabilité, sans excuses faciles.

L’Europe fut conquérante pour un temps, dominante ou hégémonique. Elle ne l’est plus et ce n’est pas à regretter. Elle reste néanmoins en bute à des assauts totalitaires venant de l’intérieur ou de l’extérieur comme les exigences de conformité intellectuelle et sociale, l’absolu de l’islamisme ou de l’écologisme, l’impérialisme napoléonien, les déstructurations d’un progrès mal assumé, ou d’autres idéologies fascistoïdes. Ce n’est grave que si l’on s’y soumet, et ce risque n’est pas nul, tant s’en faut.

L’asservissement, le pouvoir violent et prédateur du conquérant colonisateur ne sont plus, tant mieux. Il faut cependant bien noter que les décolonisés n’ont pas recours à des modèles politiques ou sociaux qui leur seraient propres. Souvent hélas, leur copie n’est pas à la hauteur de l’original, mais c’est leur affaire.

Aucune « vision pour Europe » n’est nécessaire, même si l’Union Européenne prétend à tort en incarner une. Ce serait la réduire à une unité qu’elle n’est pas, à un dénominateur commun qui n’a ni sens ni goût, à une norme pour tous à laquelle elle ne devrait jamais aspirer.

La prétention à des « valeurs communes » n’est que posture. C’est mettre sous le tapis les incohérences, les atermoiements, les hésitations qui sont pourtant une expression de notre humanité avec laquelle il faut savoir se dépatouiller, en toute honnêteté.

La diversité de l’Europe est sa force : elle oblige à traduire et comprendre, elle multiplie les exemples, elle ne s’offre à aucune centralisation. C’est après avoir compris cela qu’il lui a été possible d’éviter les guerres fratricides du passé. L’actuel conflit entre slaves est un test de résistance à la dissension et à la fragmentation, mais aussi un révélateur de divergences respectables. Ses peuples sont plus compétents que leurs éphémères dirigeants, moins obsédés par la tentation du pouvoir et plus par celle d’une bonne vie à mener en toute liberté, sans menacer personne.

Ses 750 millions d’habitants sont une force tranquille ayant des compétences remarquables, précisément du fait de leur diversité et de leur culture. Ils n’ont rien à envier à quiconque, ni intelligence, ni créativité, ni capacités artistiques ou financières et pas même ressources naturelles si leur périmètre n’est pas inutilement restreint. Certains essaient de l’exciter par la désignation d’ennemis. L’ours russe semble en effet menaçant, mais il se tromperait sur sa propre nature s’il voulait s’affronter militairement au-delà de son échec évident face à une Ukraine qui, elle aussi, est en échec ; il devrait comprendre qu’il est une partie intégrante de cette auberge espagnole qu’est l’Europe, que sa sécurité y est autant assurée que celle de chacun des pays qui la composent. Vivre en bonne intelligence en exige.

D’autres s’agitent à propos de l’immigration. Caractérisée avant tout par une baisse de la fécondité et une espérance de vie en hausse, l’évolution démographique pose des problèmes liés au vieillissement de la population et à la diminution du nombre d’actifs devant produire la prospérité de tous. Il est vraisemblable que cela continuera d’être en partie compensé par une immigration qu’il s’agit d’encadrer et contrôler, mais aussi de bien accueillir et intégrer. La crainte d’un entrisme religieux semble être un prétexte pour faire valoir des politiques d’étroitesse. Compter sur nos qualités propres est préférable, encore faut-il en être convaincu et les mettre en évidence avec l’assurance, la tranquillité et la bonne humeur nécessaires.

Faute d’autres visions, l’UE s’est entichée de se verdir et de mettre le climat sous contrôle. Les problèmes dans ces domaines sont certes indéniables, mais le choix des solutions viendra de l’intelligence des gens, de leur inventivité, donc de la base ; premiers entrepreneurs de la Terre, les agriculteurs savent le manifester. Il n’y a aucun paradoxe à améliorer l’environnement global par l’action locale, directement utile dans nos propres jardins, tout centralisme ou globalisme ne peut que rester démobilisateur, stérile et inutilement coûteux.

Bizarrement, notre continent si riche en puissance douce (soft power) ne sait pas la décliner alors que Hollywood le fait depuis une centaine d’années, suivie par la Silicon Valley, et que Beijing s’y essaie par d’autres moyens, Belt and Road. Peut être est-ce dû à un provincialisme étroit et défensif, retranché dans des villages d’Astérix, plutôt que, dans ce domaine aussi, d’affirmer et prouver notre confiance en nous-mêmes.

Le seul « projet Europe » pensable et possible est celui que déjà prônait Winston Churchill dans son discours à Zurich en 1949 et auquel s’était intensément attaché Denis de Rougemont (un de mes oncles à la mode de Bretagne). C’est de fédéralisme dont il s’agit, de responsabilité au plus proche de l’action, sans superstructure autoritaire, avec des peuples déléguant un peu de leur souveraineté à un gouvernement central et minimal. L’Union européenne peut se targuer d’avoir maintenu une paix bien improbable après les horreurs de la première moitié du vingtième siècle. Mais elle reste enferrée dans une obsession d’un marché économique hyper-régulé au prétexte d’une concurrence équitable. Chaque nouveau problème, pandémie, conflit à ses frontière, bataille tarifaire ou numérique, donne prétexte à une centralisation de plus plus marquée, que ce soit par la Commission mais aussi par un Conseil composé de chefs d’États campés sur leurs prérogatives et incapables de décliner le mot subsidiarité. L’UE dérive ainsi dans une direction à 180° de celle qui est souhaitable. Elle ne fait pas envie car elle ne construit rien sur les qualités intrinsèques du continent. Sa seule sortie possible, par le haut, est de rendre les rênes à ceux à qui ils appartiennent, du dèmos, qui savent mener leur coche au mieux et de manière responsable. Ou alors il lui faudra une implosion plus spectaculaire que le fut le Brexit, avec sécession de pays aptes au fédéralisme, décrépitude des autres et bellicisme à la clé.

Un mythe fondateur de la Suisse est celui de Guillaume Tell qui, refusant de saluer le bailli Gessler, suppôt de l’Empereur, en assuma les conséquences. Pour l’Europe, ce bailli est à l’intérieur, comme un ver est dans le fruit et qui s’en nourrit : mais pas seulement dans l’UE et pas seulement à Bruxelles, bien trop à Paris, trop à Berlin. Il faut alors assainir la partie avariée, distinguer les semences vives et recommencer une culture saine. Que la jeune et tendre mie s’y mette avant de devenir sage vieux croûton !

Délibérément empreint de naïveté et sans cynisme, ce texte n’a pas valeur de manifeste mais pourrait l’avoir si des bonnes volontés capables d’influence et d’action s’y joignaient. Qu’elles se le disent et le partagent !


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3 thoughts on “Refonder une bonne Europe !”

  1. « La construction européenne s’est faite sans les peuples, elle s’est faite en catimini, dans le secret des cabinets, dans la pénombre des commissions, dans les cours de justice.

    Toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants, d’élus de circonstance a pris , au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat des décisions dont une formidable pensée unique du silence dissimule en permanence les enjeux et minimise les conséquences.

    Je vois dans ce processus un conformisme ambiant, pour ne pas dire un véritable terro­risme intellectuel qui règne aujourd’hui : « la bien pensance » voire le « délit d’opinion ».
    En effet, la pensée unique ambiante disqualifie par avance quiconque n’adhère pas à la nouvelle croyance, et l’expose littéralement à l’invec­tive.

    Qui veut se démarquer du processus en cours est aussitôt tenu par les faiseurs d’opinion, médias artistes, élus… au mieux pour un dinosaure de la modernité, un nostalgique ou un primaire, au encore pour un nationaliste for­cené tout prêt à refuser l’Europe .
    Maastricht ou le chaos!
    Si vous ne votez pas, si vous ne pensez pas « Europe » , vous êtes un rustre, un idiot ou un fou …

    Tout se passe en réalité comme si personne n’avait vraiment envie de débattre….

    De renoncement en renoncement, nous avons contribué nous-­mêmes à détourner le sens des choses publiques, les enjeux nationaux, notre culture, notre patrimoine, le nécessaire discernement des décisions et au final nous avons ruiné le sens civique.

    II est temps de dire que bâtir l’Europe sur la peur obsessionnelle des EUA, ou la Chine, ou encore la Russie et l’Inde est tout de même une bien étrange démarche, proche de la paranoïa.
    Par exemple, ces alliances guerrières en cours contre la Russie sont devenues un nouveau credo absurde de nos élus, Macron en tête (dixit) « Nous sommes en guerre »

    En ce sens, l’UE a clairement annoncé la couleur quand elle a reconnu unilatéralement l’Ukraine comme sa prochaine conquête politique, sans se soucier des engagements communautaires qu’elle avait pris quelques années auparavant ? (Cf. Neutralité).
    Nous ne pouvons plus accueillir toute la misère du monde….

    Une fois de plus, il nous faut considérer le monde tel qu’il est et non tel qu’on voudrait qu’il soit.

    Et dans ce monde-là, ce que la France apporte désormais à la folie de l’Europe, c’est justement l’égarement des masses françaises abêties par les médias, manipulées par leurs propres élus…avec la complicité des artistes et autres comédiens…
    La chute est donc programmée.

    Exprimer cette vision expose au mieux à la moquerie sinon à la vindicte…..
    Cependant, c’est ma vision et peu importe l’exclusion.

    AP

  2. Europa als Region muss ja nicht gegründet werden. Und Europa als Jurisdiktion brauchen wir nicht. Grenzüberschreitende Probleme können vertraglich angegangen werden. Mit ad hoc Verträgen zwischen souveränen Staaten.

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