Un article impubliable

Proposé à la presse Suisse romande l’article ci dessous est resté sans preneur. Seuls trois des journaux contactés ont daigné accuser réception et répondre négativement.

Non, il n’y a pas de conspiration, ce serait trop intelligent.
Non, personne ne doit se sentir obligé de publier n’importe quoi.
Non, il n’y a pas de pauvre victime.
Mais ça m’eût plus que ça parût !

Correction: une version raccourcie et édulcorée a paru le 17 mai dans la Tribune de Genève.

Transition énergétique nécessaire ?

La campagne touche à sa fin sur le retoquage de la loi sur l’énergie, premier paquet d’un gros et long saucisson appelé Stratégie Énergétique 2050. On y discute bien des détails mais pas sa raison d’être. Quelle est la nécessité de se lancer dans une transition énergétique ? Ne nous trompons pas, il n’y a pas de fondement économique ni de justification écologique à la base de telle équipée.

Il ne s’agit pas seulement de l’élimination définitive de l’énergie nucléaire du paysage technologique, ou de réduire les flatulences carbonées, ce qui n’aurait, selon les projections des mêmes experts du GIEC qui dénoncent l’effet de serre anthropique, aucun effet correctif notable sur l’évolution du climat, et ce d’autant plus que personne ne saurait affirmer ce qu’est un bon ou un mauvais « climat global ». Il faut essayer de décrypter les intentions présidant à ces grandes manœuvres.

La fin des grandes idéologies a laissé un énorme vide qui reste encore à combler, surtout dans les sociétés industrielles riches et développées qui, post-modernité oblige, ne se trouvent plus de grande cause ni d’ennemi de bonne taille servant d’épouvantail, et qui se sont désillusionnées de la science et de la technique. Alors il faut se saisir de toute opportunité qui permettrait d’ouvrir la porte à une reprise de pouvoir, la plus collectiviste possible, bien entendu. Le développement ne faisant plus tant recette, d’autres concepts s’imposent comme nouvelle pensée unique en un méli-mélo de démographie dite galopante, d’environnement prétendument massacré et de valeurs spirituelles perdues. Alarme stridente d’une catastrophe décrétée inévitable, une apocalypse est annoncée amalgamant non seulement le climat mais aussi la biodiversité, l’inégalité entre genres, peuples et catégories sociales, les migrations, « l’injustice écologique » et autres billevesées de bon aloi. Voilà des causes bien globalisées sur lesquelles tous les dirigeants politiques de tous bords se sont précipités, à l’instar de notre Conseillère fédérale Leuthard. Cyniques ou non, ils nous présentent cela comme une grande vision, morale et salvatrice, alors qu’en fait, ils n’en savent rien, il suffit de les questionner pour s’en rendre compte.

Ils ont mis en piste leurs administrations, fait taire les esprits critiques, rempli les arrosoirs à subvention et autres incitations, organisé la propagande, pour …planifier l’implanifiable. Les arbres cachent maintenant la forêt, comme dans cette SE2050 mal fichue où presque chacun devrait y trouver son beurre. Il est tabou de dire qu’une telle stratégie n’a pas de sens, qu’il est irresponsable de se lancer dans des mauvais mais grandioses projets captant trop de nos intelligences et de nos ressources, que notre créativité n’a pas à être bridée ainsi. Comment peut-on laisser resurgir cette folie planificatrice, qu’on croyait enterrée avec les victimes des grandes erreurs du siècle dernier, soviétiques et maoïstes ? Alors qu’aucune dispute n’a lieu à propos de ces nouveaux dogmes –la censure politique et médiatique est très stricte– il faudrait maintenant nous y soumettre. Pourquoi ne pas les tuer dans l’œuf ? ce serait bien plus raisonnable.


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