Cleantech, une escroquerie

(Sorry, no English translation available, too much playing with words, even the French is unclean)

Les anciennes technologies sont sales, bienvenue aux technologies propres !

Que veut-on dire par là ?

Que n’est propre que ce qui ne fait pas de déchets, ne consomme ni énergie (à moins qu’elle ne soit renouvelée), ni matières premières (à moins qu’elles n’en soient à leur nième recyclage). De telles technologie n’existent et n’existeront pas, vous le savez, mais en choisissant bien votre périmètre d’action vous laissez la saleté chez les autres.

Ou alors sont clean les technologies qui ont obtenu le label CLEAN : un aréopage de prêtres ordonnés par le chef suprême vous aura extorqué des honoraires juteux pour se promener dans votre usine et apprendre en détails ce que vous y produisez, à la suite de quoi il émet un certificat, gris-gris qui vous protégera de la concurrence des autres méchants producteurs sales (et souvent aux yeux bridés).

Ou alors on vous propose un même certificat, sans inspection mais plus coûteux car on vous garantit qu’aucun de vos concurrents n’en recevra de similaire. C’est bien sûr avec joie que vous vous soumettez à ce racket au monopole.

Ou encore vous travaillez comme d’habitude mais un des 800 nouveaux fonctionnaires récemment engagés dans la Berne fédérale vient vous voir, écrit un rapport bien circonstancié qui démontre que vous êtes très clean, et vous recevez un prix, votre photo dans l’Illustré et des subventions, sans avoir rien demandé.

Ou alors vous ne produisez rien du tout, ni même une pensée : là, plus clean tu meurs.

Car ne sera clean que ce qui ne produit rien, ainsi aucuns déchets et sous-produits ne seront engendrés.

Le superclean ne devient possible qu’avec la mort : rendez-vous compte, vous venez du hasard de la rencontre de deux gamètes qui, s’ils ne s’étaient pas trouvés auraient fini dans la lessive, vous vous permettez de vivre quelques années, de respirer et expirer des saletés, de manger et boire, d’uriner et de déféquer, de faire des voyages pour visiter des sites pollués, des feux de bois pour le pique-nique, de fabriquer des banderoles pour Greenpeace, de ne pas laver votre voiture pour sauver les eaux du ruisseau voisin, et vous finissez dans une fosse ou en cendres d’incinérateur. Quelle affreuse empreinte écologique laissez-vous aux générations futures que, j’espère, vous vous serez abstenu d’engendrer ! Faites donc vite le pas vers cet avenir radieusement clean.

Pour rester propre il faut surtout ne jamais être né.


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