Une libéralisation qui ne l’est pas trop

Écouter l’interview de la Conseillère fédérale D. Leuthard par la RTS (17.10.18)

L’idée du « courant suisse » est à l’évidence de l’esbroufe de marketing : ce qui sort de la prise n’est pas ce que l’on paie selon une facture labellisée mais selon le mix de production actuellement en cours dans le réseau européen. L’exemple donné de vente à prix cassé de courant charbonné polonais est donc aussi faux que celui de la propreté helvétique.

Le problème de l’approvisionnement électrique n’est pas à résoudre dans le dernier kilomètre de distribution mais bien dans les investissements nécessaires pour pallier le manque futur de production nucléaire (ça commence avec Mühleberg) et l’augmentation de la demande. Il faudra construire des usines à gaz en suisse, tant au sens propre que figuré.

À force de tout confondre le pays reste… confus.

Il faut voir ce qui se passe en France où de grands groupes tel Engie mais aussi Total usent de cette « libéralisation » pour offrir un bouquet de services dans lequel est inclus le courant électrique, mais aussi le gaz, les services téléphoniques, TV et internet, et bientôt des services à la personne :  en marketing cela s’appelle bundling. Le client est ainsi gardé captif car changer de fournisseur n’est plus la question d’un achat singulier mais d’une relation complexe pour des services variés et bien enfumés.

Le paradoxe est donc que ladite « libéralisation » amène à la « séquestration » du client.

Ça n’a rien à voir avec la consolidation de l’offre de production et sa rentabilité, et la sécurité de l’approvisionnement du pays n’est en rien touchée.

Mais c’est trop compliqué pour que les médias éclairent leur lecteurs ou spectateurs, Le Temps écrit même que c’est un sujet sec et technique que détestent les journalistes.


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1 thought on “Une libéralisation qui ne l’est pas trop”

  1. oui, un des grands buts aujourd’hui du business est de garder le client totalement captif, de le séquestrer comme vous le relevez, en le noyant dans des contrats complexes illisibles, même pour des juristes. C’est toujours la même question de ferrer le poisson définitivement !

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