Énergie : stratégie de caisse à sable

Un suivi sporadique des débats à propos de la politique énergétique suisse, actuellement presqu’exclusivement focalisé sur l’électricité, me fait douter de l’efficacité du travail parlementaire. Je ne parle pas d’efficience car là, les appareils politiques, administratifs et lobbyistiques chauffent au rouge. Non, il s’agit d’efficacité, c’est-à-dire d’obtenir des résultats de qualité en usant des moyens les plus simples et clairs possibles. À force de s’enferrer dans une mauvaise stratégie qui poursuit des objectifs aberrants il n’est pas surprenant que l’on s’active autour d’une caisse à sable en s’en disputant les jouets et se racontant l’histoire de comment c’était plus beau avant.

Si la stratégie énergétique de la confédération est mauvaise, et elle l’est, il faut l’enterrer, car une mauvaise stratégie mal engagée ne se réforme pas.

Pourquoi d’ailleurs devrait-elle exister ? quels sont les problèmes à résoudre ?

Le climat n’ayant rien à voir avec l’approvisionnement électrique du pays il n’est pas un argument, ce d’autant plus que l’on sait qu’il faut s’y adapter, quelle que soit son évolution, plutôt que croire au culte de la culpabilité fossile et à la rédemption par la décarbonation de la planète.

Il faudrait abandonner le nucléaire ? Qui dit cela ? le Conseil fédéral dans un sursaut de frayeurs fukushimestes. Le peuple, lui, doit encore se prononcer sur l’initiative « sortir du nucléaire », avec la recommandation de l’assemblée fédérale de la rejeter ? Les bœufs ont hélas d’ores et déjà été mis devant la charrue, manière désagréable de préempter la volonté populaire.

Il faudrait promouvoir des énergies dites renouvelables ? Même alors qu’elles ne sont qu’intermittentes et que leur déploiement complet pour qu’elles se substituent au nucléaire est techniquement impensable et économiquement impayable[1], et ce malgré les mensonges d’experts mêlés à toutes sortes d’intérêts plus ou moins verts et la propagande éhontée organisée par un office fédéral autiste et dogmatisé.

Il faudrait s’immiscer dans la vie des gens pour bien surveiller s’ils consomment raisonnablement l’énergie qui leur sera allouée à un prix toujours plus fort ? Des compteurs intelligents remplaceraient alors la merveilleuse fonction de commissaire de quartier faisant rapport au soviet du coin pour bien s’assurer de la conformité des comportements et de la rectitude de l’absence de pensée des non-citoyens.

Des intérêts particuliers, des égo tellement importants sont-ils en jeu que l’on ne puisse cesser de rabibocher ces inepties ?

Alors que le dumping subventionné allemand torpille tous les producteurs stables, hydrauliques et nucléaires, en Suisse, en France et ailleurs, pourquoi s’obstine-t-on à ne pas demander des comptes à ce voisin dérangeant ? Si par cette faute germanique la bourse électrique est devenue folle il faut simplement s’en distancer et n’opérer que par contrats de gré à gré, ce qui ne présenterait aucune difficulté sauf de mettre au chômage quelques traders redevenus inutiles. Un marché ouvert qui est devenu fou doit être fermé.

Pendant ce temps, et pour la minuscule histoire, les dettes d’Alpiq devront être payées par la vente des bijoux de famille que sont les centrales hydrauliques. Et alors ? cela va redistribuer la production parmi les distributeurs ou d’autres investisseurs, rien de nouveau avec ça, et leur base financière sera assainie. Peut-être qu’Alpiq pourra ensuite transférer son siège en Espagne ou en République Tchèque, personne ne s’en désolerait.

Qui nous libérera de l’engeance planificatrice qui ne fait que s’inventer des problèmes pour les résoudre si mal ?

[1] Voir à ce sujet :


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